Mondial 2006 : Faits et gestes
Depuis le 9 juillet 2006, les rideaux sont tirés sur la 18e édition de la Coupe du monde de football organisée en Allemagne. Pour rappel, cette édition a été remportée par l’Italie qui a pris le dessus sur la France en finale à l’issue des tirs aux buts. Notre envoyé spécial en Allemagne a recueilli des propos à l’issue de la finale et a également rassemblé de petites informations.
* David Trézéguet (France)
" On a fait une bonne Coupe du monde. C’était quelque chose de pas mal. On a démontré les mêmes qualités que les Italiens. Buffon (ndlr, le gardien italien) me connaît car on travaille ensemble depuis 6 ans. J’ ai pris mes responsabilités. J’ai raté le penalty, c’ est la réalité de la compétition. Je pense avoir bien tiré, mais la chance n’est pas avec moi depuis le début du Mondial. Il faut rester positif et féliciter les Italiens. Comme toujours je garde la tête haute, cela fait partie du football. Quant à Zidane, je lui dis bravo. C’est un joueur d’une qualité extraordinaire. Personnellement, j’oublie tout. Il faut connaître l’ homme. C’est le plus important".
* Franz Beckenbauer (Président du comité d’organisation)
" Ce fut une Coupe du monde merveilleuse. Nous avons essayé de tout mettre en oeuvre pour assurer un bon séjour à toutes les équipes et à tous les visiteurs. Nous sommes heureux d’ entendre les satisfactions des uns et des autres. L’Allemagne a tenu son pari sur le terrain et dans l’organisation. Quant à la finale, elle a été disputée de bout en bout et lorsque la série des tirs au but intervient, ça devient une question de chance. Je félicite le vainqueur et encourage la France qui n’a pas mal joué. Dommage pour Zidane qui n’a pu terminer le match. Merci à tous pour tous les témoignages de fraternité".
* Le parcours d’une championne
Avant de monter sur la plus haute marche du podium, l’Italie a dû batailler ferme. En match de poule, Cannavaro et ses coéquipiers ont d’abord surpris le Ghana (2-0) avant de souffrir devant la plus grande puissance au monde, les Etats Unis (1-1). Face à sa volonté de poursuivre la compétition, les protégés de Marcelo Lipi se défont de la République tchèque le 22 juin 2006 à Hamburg (2-0) pour terminer premiers de leur groupe, laissant la deuxième place qualificative au Ghana.
En huitième de finale, leur tâche n’ a pas été des plus simples devant l’Australie battue sur le score de 1 à 0. Une délivrance qui va faire pousser des ailes à la Squadra azurra qui étrille, en quart de finale, l’Ukraine qui était déjà contente d’être à ce niveau de la compétition (3-0).
En demi-finale, l’Italie bute contre une Allemagne revigorée par son succès au fil des matches. Un match enlevé qui jouait ses prolongations. C’est seulement à deux minutes de la fin de ces prolongations que Grosso et Del Piero ont décidé de crucifier le pays hôte par deux buts. Ce qui donne le droit et le privilège à l’Italie, 12e au classement FIFA, de disputer la grande finale.
Et elle désillusionne toute une France et procure du bonheur aux 59 millions d’Italiens (1-1 puis 5 tirs à 3). C’était la 16e participation de l’Italie à une phase finale de Coupe du monde de football avec 71 victoires, 17 nuls et 14 défaites, avec en prime une 4e consécration, faisant d’elle la 2e plus capée au monde, juste après le pays où le foot est une religion : le Brésil qui totalise 5 titres.
* Buts et buteurs
Cette 18e Coupe du monde de football n’aura pas été avare en buts. L’offensive était au rendez-vous au grand bonheur des millions de spectateurs et des milliards de téléspectateurs. En 32 matches, le compteur affiche 146 buts, soit la bonne moyenne de 4,5 buts par match. Les attaquants n’ont donc pas chômé. A leur tête, l’Allemand Miroslav Klose sacré meilleur buteur de ce Mondial grâce à ses 5 réalisations dont deux buts du pied gauche.
Vient ensuite Zinedine Zidane auteur de 4 buts dont deux sur penalty. Sept autres joueurs ont chacun 3 buts à leur compteur. Ce sont Jorge Crespo (Argentine), Thierry Henri (France), Fernando Torres (Espagne), Luiz Nazaro de Lima (Brésil), Lucas Podolski (Allemagne), Maximiliano Ruben Rodriguez (Angleterre) et David Villa de l’Espagne.
* Zidane : l’adieu d’un génie
Il a raccroché depuis la mémorable date du 9 juillet 2006 à Berlin, en terre allemande. Cette fois, c’est fait. Après un faux départ à l’issue de l’EURO’2004, "Zizou" a définitivement mis un trait à sa carrière de footballeur à 34 ans. En annonçant sa retraite juste avant la 18e Coupe du monde, le Kabyle avait imaginé une sortie royale. Ce sera sur un carton rouge après un coup de tête volontaire sur la poitrine de l’Italien Marco Materrazi. L’homme venait de perdre son sang-froid.
L’icône des Bleus, depuis son doublé du 12 juillet 1998, en finale de Coupe du monde en France, s’est révélé aux yeux du monde. Il a réussi à donner plus de lustre à une image déjà dorée en réussissant la plus belle des sorties. Jamais un joueur ne s’est arrêté sur une finale de Coupe du monde.
Incroyable timming ! Le scénario est parfait comme si ce discret homme l’avait écrit de ses doigts tricolores et multiraciaux. Zidane s’en va, par la grande porte, et mérite un arc de triomphe à la hauteur de son personnage gigantesque et monumental. Tout qualificatif qu’il déteste parce que sobre et humble.
Parce que discret et modeste. Mais comment ne pas mythifier un joueur qui ne semble pas avoir décidé de réserver toute son énergie au seul jeu et de ne s’exprimer que sur le terrain, frisant la perfection face au Brésil ; un joueur qui a inscrit un but de grande importance devant l’Espagne de Fernando Torres qui voulait le mettre prématurément à la retraite ? Comment ne pas parler de ce joueur qui a envoyé les Bleus dans la lumière en inscrivant ce but qualificatif pour la finale face au Portugal ?
Comment ne pas saluer le 4e but de son mondial allemand sur penalty et shooté avec art devant l’Italie en finale. Comment ne pas céder à l’admiration béate devant un joueur techniquement indiscutable, qui "caresse la balle comme un chaton, qui joue avec une pelote de laine" ? Le chauve séduit par son jeu chorégraphique. On a suivi depuis l’Allemagne les dernières arabesques d’un joueur capable d’illuminer un match d’un seul coup de patte. Motivé comme jamais, "Zizou", après 18 ans de carrière, a donc raccroché.
Des profondeurs de la fraîcheur et du gigantisme de l’arène du stade Olympique de Berlin, Zidane a fait ses adieux au foot de compétition. Le foot qu’il aime. Au foot qu’il sait manipuler. Le foot qui lui a procuré tous les bonheurs possibles. L’ancien joueur du monde, l’ancien ballon d’or, l’homme de la Juve est parti. Pour de bon.
L’homme qui touchait 10 milliards de F CFA par an a donc écrit le dernier chapitre de sa vie de joueur. Dommage que cette belle carrière se termine sur une expulsion suite à un geste indigne. A 34 ans, son histoire magnifique est désormais versée dans le sublime. Bravo "Zizou" l’Algérien, bravo "Zizou", l’immigré français !
* Déplacement facile
Pour rallier les différentes localités ici en Allemagne, il n’y a pas de souffrance. Les trains se succèdent au maximum toutes les 15 mn et les métros toutes les 8 mn, et les billets sont disponibles au niveau des guichets automatiques.
* Des paris qui font fureur
A chaque match , il y avait des paris ici. Deux personnes, après avoir parié sur l’issue d’une rencontre ,conviennent d’une somme que chacun doit verser auprès d’une troisième personne qui se charge de la garder. A la fin du match , le bon pronostiqueur récupère 80% de ladite somme et les 20 % reviennent à celui qui a gardé l’argent. C’est, tout surpris que nous avons vu un jeune allemand au bord des larmes, le jour du match Espagne-France. Il avait misé 5 000 euros(environ 3 275 000 F CFA) pour une Espagne victorieuse. Mais c’est la France qui a gagné.
* Un arbitre se sanctionne
* L’arbitre anglais, Graham Poll a infligé 3 cartons jaunes au Croate Josip Simunie avant de l’expulser. C’était lors du match Croatie-Australie. Face à cette erreur que lui-même qualifie d’"inexcusable", l’arbitre anglais a décidé de raccrocher immédiatement car, dit-il, avec courage : "J’ai fait une erreur. Les autres membres de mon équipe (ndlr, les juges assistants) n’y sont pour rien, absolument rien. De toutes les façons, les lois sont extrêmement précises. L’arbitre a la responsabilité des actions sur le terrain. J’étais l’arbitre ce soir-là. C’est moi le responsable. Je passe la main".
* Heureux qui comme Klinsmann...
On le savait décrié avant le mondial. L’entraîneur de la selection allemande est subitement adulé par nombre de supporters. Après l’élimination de son équipe en demi-finale, les uns et les autres se mettent à le féliciter parce qu’il a amené la Manschaft là où personne ne l’attendait. Mais Klinsmann a demandé à sa fédération de lui accorder jusqu’à mi-août pour qu’il dise si oui ou non il restera à la tête de la sélection. Par ailleurs sachez que Klinsmann est le deuxième entraîneur le plus cher d’Europe après le coach de l’Angleterre.
Il touche 4,3 millions d’ euros par mois, soit environ 2,816 milliards de F CFA. En plus de ce salaire, la Fédération allemande de football lui délivre deux billets (Business class) par mois, puisqu’il réside aux Etats-Unis d’Amérique. L’entraîneur anglais, quant à lui, touche 7,5 millions d’euros soit environ 4, 912 milliards de F CFA.
klinsmann était très heureux après la troisième place obtenue à ce mondial, et dans l’euphorie, l’entraîneur allemand, Jurgen klinsmann a arraché la caméra d’un journaliste pour filmer ce dernier. C’est sourire aux lèvres que ce journaliste a assisté à cette scène de joie.
* Ce que coûte un permis de conduire
Pour avoir un permis de conduire en Allemagne, il faut débourser, pour le code et la conduite, la bagatelle de 2000 euros , soit environ plus de 1 300 000 F CFA.
* 5 ans de prison pour un arbre abattu
L’Allemagne est un pays de lois. Tout y est rigoureusement respecté. Par exemple, si quelqu’un abat un arbre (même s’il se trouve dans sa cour) sans autorisation préalable des autorités compétentes, il encourt cinq ans de prison.
* Les espoirs de l’Allemagne largement dépassés
En plus de la bonne organisation du Mondial’2006, le Comité d’organisation a vendu, avant le match de classement et la finale, 500 millions de billets contre des prévisions de vente de 430 millions de billets.
A propos toujours de billets, il faut savoir que pour assister à un match du mondial allemand, le spectateur doit débourser au strict minimum 100 euros, soit 65 000 F CFA.
* Les pelouses décriées
Les pelouses de certains stades qui abritent la Coupe du monde ont été décriées par certains. La qualité un peu défectueuse est même reconnue par des responsables du football local. Certaines blessures de joueurs et certains buts ont été favorisés par cette situation.
* La finale et ses conséquences
A l’occasion de la finale qui a opposé l’ Italie à la France, les hôtels de Berlin ont fait leur plein. Il n’y avait aucune place dans aucun hôtel. Et du coup, ceux qui ont eu la chance d’en avoir ont dû débourser trois fois le prix de la chambre
* 3 millions de F CFA pour un billet
Pour assister à la finale de la Coupe du monde qui vient de prendre fin en Allemagne, le spectateur devait débourser au minimum, et au marché noir , la bagatelle de 5 000 euros, soit environ plus de 3 millions de F CFA.
Par Alexandre Le Grand ROUAMBA
(Envoyé spécial en Allemagne)
Sidwaya