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Les faits divers de Sacré : Sayouba, le gardien et son épouse...

Publié le mardi 20 juin 2006 à 07h26min

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Sayouba, le vendeur de tôles et de ciment, faisait la cour à l’épouse de Yacouba, le veilleur de nuit. C’est donc dire que toutes les nuits quand et comme il le voulait, Sayouba ne se contentait pas de lui enfoncer des cornes dans le bonnet.

Mais il le faisait sous son propre toit mais pas sur son lit car madame avait aménagé un coin dans la cour où le vendeur de tôles-ciment s’en donnait à cœur joie, limant son objet sans souci d’être pris. Mais il sera pris... disons surpris.

Cette nuit comme toutes les autres nuits, Yacouba était allé garder les biens de son patron tandis que chez lui, Sayouba se préparait à déguster son bien à lui. Comme d’habitude, le boutiquier prenait le temps de bavarder un peu, de jouer au chat et à la souris avec madame Yacouba avant la consommation finale.

Il avait donc fini et se rhabillait en félicitant intérieurement « bakari » pour ses prouesses chaque fois illégalement renouvelées, lorsqu’il vit et madame avec lui, Yacouba qui pénétrait dans la cour en poussant son vélo.

Sayouba qui n’avait pas encore porté sa chemise la plaça sur son épaule et prenant son courage à deux mains à moins que ce ne soit par mépris pour le « cocufié sous toutes les largeurs » traversa la concession à sa rencontre, le dépassa et sortit de la cour en bloquant son envie de détaler.

Yacouba l’avait regardé partir sans broncher. Surpris par le manque total de réaction, le boutiquier à pas de loups, revint sur les lieux de son délit, se souciant de ce que le mari pouvait faire à son épouse.

De loin, il tendit l’oreille mais nul bruit de bagarre. Le lendemain matin, alors qu’il était assis à sa boutique avec plein d’appréhensions, il vit arriver dame Yacouba. Elle était rayonnante.

L’inquiétude de Sayouba s’étant quelque peu dissipée, il lui demanda ce qui s’était passé après son départ. Et madame de lui répondre à peu près ceci : « Après ton départ, mon mari est resté là où tu l’as laissé. J’ai attaché mon pagne et puis je suis allée lui demander ce qu’il cherchait à cette heure-là à la maison. Devant son silence, je lui ai encore demandé s’il était malade. Il est resté bouche cousue ; alors je lui ai enfin demandé s’il y avait un problème au service. Pour toute réponse, il a ouvert sa bouche pour hurler avant de me dire en pleurant que c’est ce grand mal que je lui faisais pendant qu’il était au travail ; ce à quoi j’ai répondu que je ne lui causais aucun mal car c’est moi qu’on a « fait » et non lui, puis je suis rentrée me coucher. Je ne sais même pas à quelle heure il est retourné à son service.. Je crois qu’il était venu pour la même chose que toi... « Je l’ai laissé assis dans son coin pour venir te dire qu’il n’y a pas de problèmes... »

De pitié pour lui, Sayouba s’engagea à ne plus avoir à faire avec son épouse. Mais est-ce bien utile car si ce n’est Paul, ce sera Pierre.

Lorsque l’on est un mari cocu et pleureur, lorsqu’on est un époux « bêhê », on ne peut qu’être ainsi traité ! Sayouba, lui en tout cas, a tenu parole. Bravo mon type car il n’y a jamais de gloire à vaincre sans péril et Yacouba mérite bien ta pitié !

Sacré Chédou OUEDRAOGO

Sidwaya

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