Détecter le mal des universités africaines, comprendre les causes d’échec des réformes, réfléchir à son adaptation et en faire un moteur de développement, sont les préoccupations qui réunissent à Ouagadougou, des universitaires et leurs partenaires de l’Afrique Francophone, du Canada et de la France. Selon le professeur Jean Coulidiati, président du comité d’organisation, l’objectif est de faire en sorte que tous les acteurs de l’enseignement supérieur se retrouvent au même endroit, pour échanger autour des préoccupations qui leur sont communes.

Il s’agit notamment de la qualité des enseignants et des enseignements, de la diversification des filières de formation, de la bonne gouvernance, de la réforme "Licence-Master-Doctorat" (LMD), "Nous allons aussi voir comment mutualiser les moyens humains et matériels dans le but d’aller vers la création d’un réseau afin de faciliter la mobilisation des étudiants et des enseignants dans l’espace francophone", a ajouté le professeur Coulidiati.

La question du financement est également à l’ordre du jour avec la table ronde des bailleurs. La plupart des universités africaines sont, selon le professeur Coulidiati, en panne d’idées et d’audace. Elles peinent à répondre aux attentes des acteurs. Pourtant elles sont condamnées à se surpasser afin de faire face aux nouveaux défis de la mondialisation et d’assumer leur réel social dans le processus de développement.

Pour le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, Joseph Paré, "nous devons à la fois opérer des changements radicaux et faire preuve de vigilance, de perspicacité et de ténacité dans la mise en œuvre des nouvelles stratégies."

Le thème de la conférence est bien à propos : "l’enseignement supérieur au cœur des stratégies de développement en Afrique Francophone : mieux comprendre les clés du succès". Pour sa part, le vice-recteur à la régionalisation de l’agence universitaire de la Francophonie, Bonaventure Mve-Ondo, a insisté sur le rôle que l’enseignement supérieur peut jouer dans le développement d’un pays, s’il est capable d’évoluer avec le temps. Cette conférence fait suite à la rencontre de Niamey tenue le 15 juillet sur la connaissance au service du développement.

Elle est organisée par le gouvernement du Burkina Faso, la Banque mondiale, l’Agence universitaire de la Francophonie, la Conférence des recteurs d’universités d’Afrique Francophone et d’Océan Indien et le ministère français des Affaires étrangères.

Assétou BADOH