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Secteur 12 de Ouaga : Des élèves policiers sèment la panique

Publié le lundi 8 mai 2006 à 08h18min

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La soirée du jeudi 4 mai dernier a été des plus chaudes à Ouidi, secteur 12 de Ouagadougou. Une irruption d’élèves policiers dans le quartier. Des coups de bâtons et de ceinturons. Plus d’une dizaine d’habitants du quartier blessés. L’affaire aurait pourtant commencé par une banale histoire.

Les témoins sont unanimes sur la scène. Tout a commencé vers 10h. Un enfant, connu pour être un petit délinquant, est entré dans une boutique et a usé de stratagème pour chiper des marchandises. Ayant suivi l’action, un élève policier, qui habite la cour voisine, appelle l’enfant et décide de le punir afin qu’il abandonne à jamais un tel comportement.

Commence alors un pilori pour l’enfant. La punition tardant à prendre fin, il se mit à pleurer. A quelques mètres de là, un jeune mécanicien, mécontent de voir une telle scène, décide d’intervenir. Il demande à l’élève policier de mettre fin à la punition. Ce dernier refuse et intime à l’enfant l’ordre de continuer. Le mécanicien insiste.

Devant les injures du jeune mécanicien, l’élève policier, excédé, défait son ceinturon et lui assène quelques coups sur la tête. Le jeune mécanicien se défend. Son frère jumeau qui se trouvait à quelques mètres de là s’en mêle. S’ensuit alors une rixe. La nouvelle recrue de la police est molestée. Une convocation est remise quelques heures plus tard par elle à "ses bourreaux". Ces derniers la déchirent et refusent d’y répondre. Mais ce n’était que le début de l’affaire.

Dans la soirée du même jour, vers 17h30 mn, une "colonie d’élèves policiers" envahit le quartier. Au début, les habitants des lieux croyaient être témoins d’une grève d’élèves policiers... Mais après avoir essuyé quelques coups de matraques, ils réalisent qu’il s’agit plutôt d’un règlement de comptes entre jeunes recrues et jeunes du quartier. C’est la panique à Ouidi. "Pluies" de coups, "rafales" de ceinturons, etc. L’"expédition punitive" fait le tour du quartier et tabasse systématiquement tout ce qui bouge. Cette chasse et ses coups de chicotes, de bâtons et de ceinturons dureront près d’une heure.

Après le passage des nouvelles recrues, on dénombrait plus d’une dizaine de blessés, des kiosques et maquis saccagés. Des habitants de Ouidi parlent également de vélos et de portables volés.

Dans la même soirée, des jeunes du quartier, tout furieux, décident de prendre d’assaut le commissariat de police de Ouidi. Mais Mariam Zoromé, responsable des lieux, arrive à calmer les esprits. Elle demande aux blessés d’aller se faire soigner et de lui faire parvenir les ordonnances. Aux autres victimes, elle demande de situer leurs locaux afin qu’on constate les dégâts.

Nous n’avons pu rencontrer aucun des responsables de la police. Hiérarchie oblige.

Le lendemain vendredi 5 mai, au commissariat de Ouidi, le commissaire Mariam Zoromé, accompagnée d’une représentante de l’Ecole nationale de police (ENP), rencontrait quelques victimes de "l’attaque". Le plus urgent était de leur demander de se faire soigner. Pendant ce temps, de l’autre côté, à l’ENP, les élèves "fautifs" étaient manoeuvrés. La punition a continué jusque dans la soirée du 6 mai.

Par Alain DABILOUGOU

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 8 mai 2006 à 15:34 En réponse à : > Secteur 12 de Ouaga : Des élèves policiers sèment la panique

    Quand est ce qu’on fera comprendre à tous ces "hommes de ténues" qu’ils ne sont pas au dessus de la loi ?

    • Le 9 mai 2006 à 18:45 En réponse à : > Secteur 12 de Ouaga : Des élèves policiers sèment la panique

      Moi je vous en vous disant que autorité reste toujours aux forces de sécurité.L’enfant malgré mineur a une part de responsabilité dans ce flagrant de delit .Donc lui punir sera une bonne chose comme le ferais tout bon grand frère.
      ET après le forfait il était mieux au jeune mécanicien d’aller répondre.Pourquoi déchirer la convocation c’est de se foutre de la sécurité(police comme gendarme).Ce que les éléménts ont fait certe n’est pas à encourager mais reste une solution adéquate pour calmer les ardeurs ;car à Ouaga les bras longs ne tardent pas.Le fait de houayourber est correct.

      • Le 10 mai 2006 à 06:02 En réponse à : > Secteur 12 de Ouaga : Des élèves policiers sèment la panique

        Par rapport à la situation des elèves policiers je pense que tout le monde gagnerait à ce que les representants de la loi aient de la considération.

        cette intervention musclée des jeunes certes juridiquement n’est pas la bonne solution mais elle montre cas meme qu’ils ont été bien formées. preuve : l’action de solidriaté et la cohésion qui fait la force. les forces de l’ordre ne sont pas au dessus de la loi mais elle font et repprésentent la loi.

        De ce fait elles doivent être respectées. elles ne doivent pas se laisser balancer du revers de la main par n’importe qui parce qu’on pense qu’aujourd’hui on peut faire recours à telle ou telle autorité politique pour se couvrir. un agent de sécu. sans initiative ne n’est pas valable. Laisser les agir librement les corrections sont du ressort de leurs supérieurs hiérarchiques.

        • Le 10 mai 2006 à 20:55 En réponse à : > Secteur 12 de Ouaga : Des élèves policiers sèment la panique

          On est dans quel pays ? Des élèves policiers qui se permettent de semer la pagaille dans tout un quartier parce que un des leurs a été "agressé" !
          Si j’en crois cette histoire, c’est tout à fait illégal que des élèves policiers s’emprennent à tout sur leur passage. Que leur apprend t-on à l’école de police ? Le sens des responsabilités ! Trouver le responsable de l’agresssion, le sanctionner dans le cadre de la loi et épargner les honnêtes citoyens. Car dans cette triste affaire c’est bien le jeune délinquant qui sort gagnant, ayant réussi à créer un désordre total.

          Respecter l’autorité est un acte que tout citoyen honnête doit avoir certes, mais quand l’autorité( en l’ocurrence les élèves policiers, je doute fortement de leur autorité) abuse de leur uniforme, cela donne à réfléchir : Quelle attitude auront-ils après leur formation ? Quelle image de l’autorité ont-ils diffusé auprès de leurs victimes ? S’il y a dommages et intérêts à payer, c’est bien l’argent du pauvre contribuable Burkinabé qui sera dépensé pour régler une faute commise par des personnes qui sont sensées le protéger, lui et ses biens. Il faut dire que l’intention du jeune policier au départ est louable et bonne, mais la mannière de s’y prendre ne l’est pas.

          Ces cas de figures sont malheureusement fréquent au pays des hommes jadis intègres ! et ca se comprend. Depuis notre indépendance, nous n’avons eu que des militaires à la tête de notre pays, exception faite de Maurice Yaméogo. Au Burkina, l’autorité est souvent confondu à la tenue militaire. Ne soyez point surpris quand vous entendrez quelqu’un appeler un home de tenue "NAABA" comme pour dire Roi. Ce respect de la population envers leurs arméé doit être réciproque.

          A l’heure du discours sur le rôle de l’armée républicaine dans la diffucsion d’une culture démocratique, ces actes, si elles ne sont pas réprimandés par le autorités compétentes, ne feront que creuser l’écart de confiance qui existe entre le peule et les policiers.
          Nos chers amis les policiers, nous vons respectons. De grace, respectez-nous aussi. Tout le monde y gagnerait.
          MERCI

          • Le 10 mai 2006 à 23:56 En réponse à : > Secteur 12 de Ouaga : Des élèves policiers sèment la panique

            As salam aleykoum.

            Cette descente des élèves policiers au secteur 11 denote d’une mauvaise assimilation du b-a ba et des fondamentaux du rôle et de la la place de la police dans une nation civilisée. Dommage pour ces jeunes qui sont formés avec l’argent du contribuable et qui n’ont aucun respect pour la population, leurs pères et mères. Quels gâchis ! Vivement que les formateurs de l’ENP réapprennent à ses jeunes que force doit rester à la loi et que le policier (même l’élève policier) doit agir dans le cadre des lois et reglements en vigueur. Se conduire comme une horde de délinquants, sacageurs,troubleurs de l’ordre public est pire que ce qu’a fait le petit maraudeur et n’honore en rien la tenue. C’est triste. Pourvu que les autorités en charge de l’encadrement de cette bande de "voyous" leur inculpent l’art consommé de la police burkinabè à se faire respecter partout dans le monde (Burundi, Haïti...).

            Le Burkina Faso a dans son arsenal juridique des moyens de droit pour connaître n’importe qu’elle citoyen à repondre à une convocation de police et cela nos braves élèves policiers doivent le savoir et l’apprendre.

            Jeune frère élève policier et voisin de Ouidi cous avez voulu poser un acte louable mais votre manière et surtout celle de vos "collègues de promotion" à tout fichu en l’air. Saches que le chemin qui mène à l’enfer est pavé de bonnes intention.
            Ne vous decouragez pas mais banissez à tout jamais cette manière de faire de votre comportement.

            Qu’Allah vous assiste
            A bon entendeur salue

  • Le 9 mai 2006 à 11:27 En réponse à : > Secteur 12 de Ouaga : Des élèves policiers sèment la panique

    Bonjour .
    je viens repondre à l’article.

    Si selon les explications que je viens de lire sont exactes,je conviens avec les élèvs policiers à cette correction pour une meilleure defense de la tenue.
    A la place du jeune mecanicien je ferai mieux de reconnaïtre l’autrité du policier et ensuite procéder à une negociation pour qu’il laisse l’enfant pas en reniant sa tenue.
    Soyons claires et pas d’aigreur dans nos reaction.

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