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Descentes policières : 301 mineurs et sans- papiers interpellés

Publié le lundi 8 mai 2006 à 08h26min

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Trois cents et un (301) mineurs et adultes ne possèdant aucun document d’identité sur eux ont été interpellés dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 mai 2006 par les forces de sécurité à Ouagadougou au cours d’une opération de routine.

La police nationale est descendue dans soixante et un (61) bars, maquis et boîtes de nuit pour contrôler l’identité des personnes qui s’y trouvaient. Une opération de routine qui aura permis aux forces de sécurité de réaliser un joli coup de filet.

Bilan : 52 mineurs (20 garçonnets et 32 fillettes), 249 majeurs sans pièce d’identité (134 femmes et 115 hommes) ont été interpellés. Soit 301 personnes qui ont été prises dans les mailles de la police nationale.

« L’opération s’est bien déroulée, elle visait à lutter contre la fréquentation des bars, maquis et débits de boissons par les mineurs. On a profité pour procéder à une identification des personnes pour lutter contre le banditisme », a expliqué le commandant du camp de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), Simon Soubéiga, assisté du directeur de la police judiciaire et du directeur régional de la police nationale du Centre (DRPN).

Il a par ailleurs, précisé que cette opération n’a pas concerné les racoleurs et les citoyens qui circulaient sur les grandes artères de la opération n’a pas concerné les racoleuses et les citoyens circulant sur les grandes artères de la capitale.

Pour le directeur de la police judiciaire, Rémi Sanou, cette opération de routine a été initiée pour permettre aux responsables de la police nationale de constater l’impact de la campagne de sensibilisation qui avait été menée contre la présence des mineurs dans les débits de boissons. Pour cela, les tenanciers des débits de boissons doivent être vigilants sur la qualité de leurs clients, a insisté M. Sanou. D’autant plus, renchérit le DRPN, Alain Joachim Bonzi, « on ne peut pas laisser les enfants se promener à des heures indues dans les rues.

Les mineurs interpellés sont sortis certainement sans autorisation de leurs parents ». Selon toute vraisemblance, le constat révèle que le nombre de mineurs fréquentant les débits de boissons grimpe de jour en jour. Voilà pourquoi, la police nationale veut prendre le taureau par les cornes en interpellant les parents, les tenanciers de maquis et l’opinion publique sur les dangers (violences, coups et blessures) qu’encourent les mineurs en arpentant ces lieux et les rues.

« Ça me fait plaisir de voir beaucoup de gens à la porte. Cela est la preuve de la responsabilité des parents. Nous allons saisir cette opportunité pour les sensibiliser », a souligné le directeur de la police judiciaire, Rémi Sanou. Une opération similaire avait eu lieu en septembre dernier et avait permis d’appréhender 73 mineurs. Il y a certes une légère baisse du taux de présence, mais la vigilance devait être de mise.

Interrogé par un journaliste sur la coïncidence de l’opération avec la tenue de la fête de la bière, les responsables de la police sont formels. « Il n’en est rien, l’opération n’a aucun lien avec la fête de la bière où, disent-ils, des mesures ont été prises pour filtrer l’entrée sur le site ». De plus, ont-ils précisé, l’opération n’a pas concerné le site du SIAO mais une soixantaine de maquis, bars et débits de boissons. « C’est une opération de police quotidienne qui vise à montrer que malgré la sensibilisation, des mineurs continuent de fréquenter les bars et les maquis à Ouagadougou », ont-ils soutenu.

Toutefois, des dispositions ont été prises pour assurer un bon traitement aux personnes interpellées. Ainsi, les mineurs auront droit, par exemple, à une ration alimentaire.

Dimanche vers 11 heures, ce sont des parents, des amis, massés à la porte d’entrée du camp CRS qu’une équipe de Sidwaya a pu rencontrer.

Colère des parents sur fond d’ignorance...

L’inquiétude sinon la colère semblait s’emparer des uns et des autres. Et pour cause, ils étaient impatients de voir leurs proches sortir de ce « pétrin ». « Je suis là depuis 7 heures du matin. La police a arrêté mon ami, samedi nuit, et il n’est pas encore libéré (il est 11 heures et quart), explique le jeune Halidou Bagolo.

Alors que notre entretien n’est pas terminé, un attroupement se forme soudain, des parents inquiets font part de leur colère. « Eh vous-là, faites bien votre travail en écrivant toutes les versions », lancent certains. Le ton monte d’un cran, l’atmosphère se surchauffe. Après quelques mises au point, le reportage peut se poursuivre.

Puis une mère de famille se confie en ces termes : « Je suis venue depuis 6 heures du matin dans l’espoir de pouvoir amener ma fille, elle doit avoir faim maintenant ». « Moi, je n’en peux plus. Je suis venu payer pour qu’on libère mon grand-frère, mais on me refuse l’accès au camp », s’indigne de son côté, Boubacar Kaboré.

Et son voisin de renchérir qu’il est venu pour libérer sa femme : « Je trouve qu’il est anormal d’enfermer un citoyen parce qu’il est sorti sans sa pièce d’identité ». Et pourtant ! Cela constitue bel et bien une infraction punie par la loi au Burkina Faso.

...la police rassure

« Nous mettons les bouchées doubles pour permettre aux personnes interpellées qui ont la majorité requise de pouvoir recouvrer leur liberté contre paiement de la contravention de 6 000 F CFA ». C’est le message essentiel qu’ont livré les responsables de la police à la presse.

Ils ont indiqué que les services spécialisés de la police nationale et de la MACO (Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou) devraient vérifier l’identité des personnes appréhendées sur leurs fichiers afin de pouvoir déceler d’éventuels malfrats ou évadés de prison. Donc, les personnes ayant la majorité doivent payer une contravention si elles veulent recouvrer leur liberté.

Pour les insolvables, les responsables de la police ont affirmé qu’ils décideront plus tard de leur sort. « On va leur trouver un autre traitement », ont-ils dit. Quant aux mineurs, ils vont subir un traitement différent et leur libération n’est subordonnée à aucune contravention. « Ils seront remis à leurs tuteurs ou parents qui vont être par la même occasion, sensibilisés ». Ceux qui sont sans parents, seront remis à l’Action sociale pour leur encadrement.

S. Nadoun COULIBALY (coulibalynadoun2002@yahoo.fr)
Bachirou NANA


Détenir sur soi une pièce d’identité : un impératif de sécurité

L’opération de routine diligentée dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 mai par les forces de sécurité dans 61 débits de boissons a permis d’appréhender 249 majeurs ne possédant pas sur eux de document d’identification. Ce nombre est inquiétant et appelle à la réflexion.

Car détenir sur soi une pièce d’identité est non seulement un acte citoyen mais est aussi nécessaire pour sa propre sécurité. En ce sens les ténanciers de débits de boisson sont une fois de plus interpellés sur l’accès des mineurs sur leur site. Du reste, ils avaient promis à l’issue de la première opération de septembre de veiller au grain.

« Même pour aller à la boutique » chacun devrait se munir de sa carte d’identité ou encore de son passeport ou autres documents d’identité. Ce sont des documents qui permettent d’identifier en cas d’urgence le citoyen victime d’un accident de la route ou pour tout autre besoin qui nécessite que des proches soient informés. Il est donc inconcevable de voir certaines personnes circuler sans pouvoir justifier leur identité.

Par ces temps qui courent et où le banditisme prend de l’ampleur, chaque citoyen devrait songer à avoir en permanence sur lui ses documents d’identification. Ce type de comportement, du moins de réflexe va faciliter le travail des agents de police sur le terrain. C’est un impératif de citoyenneté et ceux qui l’ignorent devront donc en faire le leur.

S.N.C.
B.N

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 8 mai 2006 à 16:11 En réponse à : > Descentes policières : 301 mineurs et sans- papiers interpellés

    BRAVO A LA POLICE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  • Le 10 mai 2006 à 21:37 En réponse à : > Descentes policières : 301 mineurs et sans- papiers interpellés

    Bravo à la police d’accord, mais arrêtons nous un instant et réfléchissons.

    La descente régulière des policiers dans les bars et maquis de la capitale peut contribuer à freiner un temps soit peu la fréquentation des débits de boissons par les jeunes. Mais le problème est tout autre et il faut le combattre à la source.

    Il y a plus de buvettes et de maquis dans notre capitale que dans n’importe quelle autre en Afrique de l’Ouest. Arpentez les rues de Ouaga et vous verez ! Ce n’est un secret pour personne ! Ces lieux sont fréquentés en majorité par des jeunes qui en demandent plus et encore plus. Quand vous leur demandez pourquoi il aiment ces lieux, ils vous répondent qu’ils y vont pour oublier leurs soucis. Et c’est normal, la loi au Faso n’interdit pas la boisson.

    Cependant, à voir le nombre impressionnant de ces lieux, on est en droit de se demander les conditions d’ouverture d’un débit de boisson. Qui peut ouvrir un débit de boisson, et quelles sont les exigences du métier ?

    Tout le monde peut, mais tout le monde ne remplit pas les exigences, donc tout le monde ne peut pas !

    Il faut être rigoureux et impitoyable ! Il faut durcir la réglémentataion en la matière. Il faut travailler à remplacer progressivement les maquis et bars par des cybercafés. Le pays s’en porterait mieux.

    La fête de la boisson est une épine abrutissante dans le processus de développement de notre pays. Que Dieu nous en garde !

    Les mineurs fréquentent les bars parce qu’on les encourage à le faire. La responsabilité des parents est engagée. Gardez vos enfants à la maison et n’allez pas me dire que vous ne pouvez pas !

    Fermez les maquis et ouvrez des cybercafés.

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