Le Salon international des remèdes naturels (SIRENA-pharma-expo) 2006, Ve édition du genre, bat son plein à la Maison du peuple de Ouagadougou du 29 avril au 6 mai 2006. Le thème retenu par la centaine de tradipraticiens pour célébrer ce salon est : « Implication des tradipraticiens de santé dans la lutte contre le Sida : sensibilisation, prévention et prise en charge ».

Le SIRENA offre l’occasion aux tradipraticiens d’exposer leurs remèdes naturels. Les remèdes couramment présents sont ceux traitant la sinusite, l’asthme, les hémorroïdes, l’asthénie sexuelle, les dermatoses. Par ailleurs, la particularité de cette édition réside dans le fait qu’elle offre les services de tradipraticiens de renommée comme Saïdou Nagréongo, le reboutage, le ritualisme (vision du monde grâce aux cauris et au sable).

En outre, le thème de cette Ve édition du SIRENA permettra aux participants d’échanger pour situer le rôle que peuvent jouer les tradipraticiens dans la sensibilisation, la prévention et la prise en charge des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). « En effet, nous sommes persuadé que la maîtrise parfaite des langues locales par les tradipraticiens de santé est un atout non négligeable qu’il conviendrait d’exploiter rapidement pour la sensibilisation des populations » a indiqué Dr Mahamadou Compaoré, directeur général de la Pharmacie, du Médicament et des Laboratoires qui présidait la cérémonie d’ouverture.

Par ailleurs, de nombreux tradipraticiens proposent des remèdes aux PVVIH.

Une confiance à la médecine traditionnelle

Dans la plupart des cas, ces remèdes sont destinés au traitement ou à la prévention des affections opportunistes. Mais de façon générale, la tendance des patients en Afrique est à l’association des médicaments modernes et traditionnels.
« Ils sont rares, ceux d’entre nous, qui pour traiter le paludisme ou d’autres affections courantes, n’associent pas des décoctions au traitement moderne » a reconnu Dr Mahamadou Compaoré.

Une confiance à la médecine traditionnelle qui favorise systématiquement l’utilisation des remèdes naturels.
Toute chose qui commande que les agents de la médecine moderne et les tradipraticiens collaborent pour non seulement minimiser les interférences négatives mais également améliorer la qualité des soins. Ce qui a amené le gouvernement du Burkina Faso, avec le concours de l’OMS, à entreprendre depuis quelques années, de nombreuses actions pour institutionnaliser la médecine traditionnelle et l’intégrer au système de santé afin d’accroître l’accès aux soins. « L’exercice de la médecine traditionnelle est maintenant réglementé au Burkina Faso. Les tradipraticiens sont donc invités à entamer, dès à présent, les procédures nécessaires à leur reconnaissance officielle » a révélé Dr Compaoré.

Les représentants des tradipraticiens et le président de Prometra Burkina, Dr Joseph Sia ont salué les efforts du gouvernement pour donner à la médecine traditionnelle toute son importance ». « Nous ne pouvons pas résoudre un problème de santé publique tel que le VIH-Sida en ignorant les acteurs qui drainent vers eux plus de 80% des malades en consultation de première intention. Nous devons travailler main dans la main afin que les acteurs de la médecine moderne et les détenteurs des savoirs traditionnels se débarrassent de leur complexe et se parlent, » a noté le président de Prometra Burkina, Dr Joseph Sia.

Charles OUEDRAOGO (charles_ouedraogo@yahoo.fr)

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