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Santé : Le paludisme en chiffres

Publié le mardi 2 mai 2006 à 05h52min

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Les scientifiques ont découvert la véritable cause du paludisme, un parasite unicellulaire appelé plasmodium en 1880. Plus de deux siècles après et faute de vaccin antipaludique disponible, la maladie continue de faire de nombreuses victimes à travers le monde.

Eliminé dans les pays tempérés au milieu du XXe siècle, le paludisme ou malaria est responsable chaque année de plusieurs milliers de décès dans le monde. A en croire les statistiques, le paludisme reste aujourd’hui un fléau mondial, qui tue par an 1,5 à 2,7 millions de personnes à travers le monde dont un million d’enfants de moins de 5 ans.

Quatre vingt dix pour cent (90 %) des décès surviennent en Afrique au Sud du Sahara. Aussi, le paludisme tue un enfant africain toutes les 30 secondes. La femme enceinte et l’enfant à naître sont particulièrement vulnérables. Au Burkina Faso, en 2004, le paludisme représentait 42 % des causes de consultation, 57 % des causes d’hospitalisation et 32,26 % des causes de décès. Dans la même année, les formations sanitaires ont rapporté au total 1 739 700 cas de paludisme dont 846 508 chez les enfants de moins de 5 ans. Le paludisme constitue en Afrique un réel frein au développement du fait de son impact sur l’espérance de vie, l’éducation des enfants et la productivité.

Devant l’ampleur et les conséquences du paludisme, les acteurs de la santé multiplient les recherches de solution. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé en juillet 1998, l’initiative « faire reculer le paludisme » ou « roll back malaria ». Initiative reprise par les gouvernements africains. Les traitements thérapeutiques se multiplient. Le plasmodium développe aussi des résistances.

Ainsi, la monothérapie longtemps utilisée, de l’avis de tous les experts de la lutte antipaludique semble donner des insatisfactions. Face à ces résistances, le nouveau schéma proposé est l’artemisinine. Par ailleurs dans le domaine de la recherche du vaccin antipaludique, il y a des lueurs d’espoir.

La science œuvre toujours à trouver une solution définitive contre le paludisme et beaucoup doutent qu’on ne trouve jamais une solution unique. Néanmoins, il y a des lueurs d’espoir. Le RTS,S est un produit dont les essais sont concluants. Ce vaccin est entré dans l’histoire l’an dernier lorsque le journal « The lancet » a publié les résultats d’un essai clinique révélant qu’il était efficace pendant au moins 18 mois pour la réduction de 35 % des cas cliniques et 45 % des cas graves de paludisme au cours d’une étude concernant 2000 enfants. Selon l’un des inventeurs, Joe Cohen, le RTS,S pourrait être disponible sous licence dès 2011-2012.

Aussi, poursuit-il, la nouvelle usine de production Glaxosmithkline (GSK) en Belgique devrait être prête à consommer et à fournir des millions de doses chaque année aux enfants de nombreux pays les plus pauvres d’Afrique. Pour lui, le moment est arrivé pour le monde de commencer à penser aux méthodes d’utilisation du vaccin RTS,S avec d’autres outils de prévention du paludisme existants. Conscient que l’homologation du vaccin antipaludique prendra encore quelques années, Joe Cohen, pense qu’il n’est pas nécessaire d’attendre aussi longtemps pour commencer à sauver des vies.

De l’avis de ce chercheur, le plus grand défi à propos d’un vaccin antipaludique n’est plus d’ordre scientifique mais logistique : « Au cours des cinq prochaines années, le monde doit progresser rapidement pour que la production du vaccin RTS,S puisse être augmentée afin de pouvoir le mettre à la disposition des 75 millions de bébés qui naissent en Afrique chaque année ».Pour l’instant, la seule arme sûre de lutte contre le paludisme reste la prévention.

Et, selon le coordonnateur par intérim du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), Dr Victor Nana, l’assainissement de l’environnement et du cadre de vie permet de prévenir contre la prolifération des vecteurs du paludisme.

En terme clair, pour éviter le paludisme il faut dormir sous une moustiquaire imprégnée, nettoyer son cadre de vie en détruisant les gîtes larvaires (boîtes vides, eaux stagnantes, caniveaux bouchés).

Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)

Sidwaya

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