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Salia SANOU : “Le Burkina Faso est leader dans la discipline de la danse contemporaine en Afrique”

Publié le vendredi 28 avril 2006 à 07h45min

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Depuis le 22 avril se tient a Paris capitale de la France ,les 6ème Rencontres chorégraphiques d’Afrique et de l’Océan indien. Salia SANOU qui en est le directeur artistique nous livre dans cet entretien les grands axes de son travail.

En quoi consiste le travail du Directeur artistique que tu es à ces rencontres de la chorégraphie ?

Salia SANOU (S.S.) : En tant que directeur artistique de ces rencontres ,mon travail consiste à réfléchir sur les compagnies ,assurer le choix des compagnies . Outre cela, il me revient la charge d’assurer l’orientation artistique du festival c’est vrai qu’a l’heure actuelle où le festival bat son plein, mon travail est terminé.

C’est dire donc que mon travail se fait plusieurs mois avant la tenue même de ces rencontres et là ça fait la 6ème année que j’assure ce travail. Je dois aussi dire que mon travail en tant que directeur artistique obéït à plusieurs axes , Il y a dabord le lancement du concours qui est assuré part l’AFAA (Association française de l’action artistique).

Après ce travail d’information, nous procédons par la suite à la réception des candidatures et après quoi le comité que je préside s’atèle à la sélection des compagnies qui sont présentes dans le cadre des rencontres chorégraphiques. Mon travail consiste également à aller sur le terrain c’est-à-dire de festival en festival à travers le continent. Il s’agit de m’imprégner sur place de ce qui se fait à Dakar, à Tunis ; au Cameroun ; à Naïrobie, etc....

C’est un travail qui me permet de me rendre compte de l’état d’évolution de la danse dans ces pays.

“Danse l’Afrique danse” qu’est ce que c’est en réalité ?

S.S. : « Danse l’Afrique danse », c’est d’abord un concours, Il s’agit simplement de montrer que l’on danse autrement en Afrique de nos jours,
Hier, il était difficile et mal compris de porter cet autre regard d’artiste sur la danse dont les traditions sont bien ancrées dans les mœurs de nos sociétés, Aujourd’hui, il est possible d’emmener cette danse hors des sentiers battus, d’en donner des interprétations personnelles,un point de vue différent sans être taxé de déraciné ou d’artiste en perdition.

« Danse l’Afrique danse » reflète cette jeunesse africaine en mutation dans un mouvement de danse en phase avec les réalités du quotidien, « Danse l’Afrique danse » se veut un temps festif, de dialogue et de découverte de l’autre,

Combien de compagnies sont présentes à ces rencontres ?

S.S. : Pour cette 6ème édition, nous enregistrons la participation d’une trentaine de compagnies représentant 17 pays d’Afrique.

Le Burkina Faso est représenté à ces rencontres avec deux compagnies. Une qui est en compétition ,il s’agit de la compagnie Sombo de Tierma Levy KOAMA qui présente An Bie Taa Mi (ou allons nous). En hors compétition nous avons Serge Aimé COULIBALY de Faso Danse Théâtre qui va présenter A Benguer, Je crois que le Burkina Faso tient le rôle de leader dans la discipline de la danse contemporaine. Ce n’est ne pas pour nous jeter des fleurs ,c’est dire les choses telles quelles se présentent sur le terrain.

Tout ce travail qui est fait au pays par Alassane CONGO ,Irène TASSEMBEDO ,qui sont pour moi des icônes dans le paysage de la chorégraphie nationale porte aujourd’hui des fruits grâce à ces deux-là. Ajouter à cela ,les efforts qui sont faits par les plus hautes autorités au niveau culturel et l’action des compagnies, comme celle Salia nï Seydou, me permet sans fausse modestie de dire que notre pays est leader en la matière.

En tant que Directeur artistique, quelle appréciation fais-tu de l’évolution de la danse contemporaine au niveau africain ?

S.S. : Je pense qu’aujourd’hui l’on peut dire que la danse se porte bien sur le continent et qu’elle s’organise bien . Il y a des compagnies qui travaillent à rehausser le niveau de cette danse-là et les associations qui travaillent d’arrache-pied sur les projets artistiques.

Aujourd’hui, il y a une bonne évolution de la danse en témoigne même au niveau administratif avec la naissance des différents centres de développement chorégraphique un peu partout sur le continent : Sénégal, Afrique du sud, Naïrobie et le dernier né qui est le CDC au Burkina Faso qui sera inauguré s’il plait à Dieu en décembre prochain lors du festival Dialogue de corps.

C’est le grand printemps de la danse en Afrique ;ce qui me laisse d’ailleurs optimiste car cela montre que l’Afrique bouge et cela va changer les regards sur le continent.

Par Frédéric ILBOUDO

L’Opinion

P.-S.

Directeur artistique des 6e Rencontres Chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan indien

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