Vêtu d’un ensemble tunique, Ablassé Birba vendeur de poulets au marché du 15 de la ville de Ouagadougou, accoste les passants pour leur présenter ses poulets. Les prix de ses poulets varient de 2.500 francs CFA à 4.000 francs CFA.

Le commerçant rend grâce à Dieu. Car dit-il, malgré la situation difficile du pays, il arrive à vendre ses poulets. « Je ne peux pas gâter le nom de Dieu. J’arrive à vendre mes poulets. Les clients viennent. C’est vrai que le pays est en crise mais manger c’est une obligation. Si on ne mange pas, est-ce qu’on aura la force de réfléchir pour trouver des solutions à notre problème ? J’ai envoyé environ 500 poulets le vendredi. Aujourd’hui, il me reste peu. J’ai d’autres poulets qui vont arriver d’ici le soir », a fait savoir monsieur Birba avec un air heureux.

Ablassé Birba, vendeur de poulets au marché du 15

Tout comme Ablassé Birba, Alidou Nikiéma se frotte les mains. Au moment de notre passage, il ne lui restait plus que peu de poulets à vendre. Il attend d’autres poulets pour les livrer à ses clients ce soir. Pour ce dernier, les affaires marchent très bien. « Nous n’arrivons plus à vendre comme avant la crise. Cependant, on peut dire que ça va. Nous arrivons à vendre le peu de marchandises que nous avons. Les clients continuent de nous appeler. Donc on ne peut que rendre grâce à Dieu », a dit notre interlocuteur.

Au marché de 10, l’ambiance est au rendez-vous. Impossible de circuler, les gens se bousculent malgré la présence de la police municipale pour mettre de l’ordre. De 100 francs CFA, le prix du parking est passé à 200 francs CFA. « Si vous avez 200 francs CFA ou de la monnaie arrêtez-vous. Au cas contraire, ce n’est pas la peine de vous arrêter », lancent certains agents de parking aux motocyclistes qui veulent garer leurs motos. Pour dire qu’aujourd’hui si vous n’avez pas la monnaie, il vous sera très difficile d’avoir un parking pour garer votre moto au marché de 10.

Alidou Nikiéma, vendeur de poulets

À l’intérieur du marché, la plupart des commerçants sont occupés à vendre leur marchandise. À observer, on se dit que les commerçants de ce marché vont faire de bonnes affaires ce jour.

« Pour le moment tout se passe bien. Les clients viennent. J’arrive à écouler ma marchandise. Vous voyez que je n’ai pas trop de temps pour discuter avec vous », a laissé entendre Mamoudou Yoni, vendeur de hijab.

La boutique du commerçant est prise d’assaut par des jeunes dames. « Je suis venue m’acheter un hijab pour la prière de l’Aïd El Fitr. Je dois être bien vêtue pour la prière », a indiqué Zarata Guiguemdé, l’une des clientes de monsieur Yoni.

Le marché de Paglayiri ne présente pas la même ferveur que le marché de 10 mais il est également bondé de monde.

Rama Diallo
Lefaso.net