Burkina : Une table ronde pour discuter de la gestion des ressources naturelles extractives et de la lutte contre les inégalités
Une table ronde sur la gestion des ressources naturelles extractives, la lutte contre les inégalités et l’extrémisme violent a réuni divers acteurs ce jeudi 21 mars à Ouagadougou. Une initiative de l’ONG ORCADE en collaboration avec son partenaire ISODEC (Centre de développement social intégré) basé au Ghana. La cérémonie d’ouverture de la rencontre a été présidée par le ministre de l’énergie, des mines et des carrières, Yacouba Zabré Gouba.
En août 2022, l’ONG ISODEC a organisé à Accra au Ghana, une conférence de haut niveau réunissant des experts d’Afrique de l’Ouest sur la gestion des ressources naturelles extractives, la lutte contre les inégalités et l’extrémisme violent. À travers cette rencontre, il s’agissait de mener la réflexion sur la problématique de l’exploitation des ressources du sous-sol, l’endettement des pays qui disposent de ces ressources, la pauvreté des populations des pays riches en ressources minérales et les inégalités.
À l’issue de la rencontre, ISODEC et ses partenaires ont jugé utile de poursuivre la réflexion en organisant une table ronde dans un pays francophone et une autre dans un pays anglophone. C’est ainsi que le Burkina Faso a été retenu pour abriter l’une des tables rondes en tant que pays francophone.
Cette table ronde, qui se tient ce 21 mars réunit une trentaine de participants venant de différents ministères, d’universités, de médias, d’organisations de la société civile et du secteur privé. Ce sera l’occasion de discuter de la problématique de l’exploitation des ressources minières en lien avec la lutte contre les inégalités et l’extrémisme violent. A en croire Jonas Hien, chargé de programme de l’ONG ORCADE, il faut changer de paradigme dans la gestion des ressources minières extractives. De son point de vue, l’exploitation des richesses du sous-sol d’un pays devrait faire le bonheur des populations, construire le développement du pays.
Ce qui n’est pas le cas en Afrique et c’est ce qui créé les conflits. « Les pays qui ont des richesses du sous-sol sont les plus pauvres, les plus endettés, là où il y a des guerres, toutes sortes de conflits. Ça pose quand même des questions. Ça veut dire qu’il faut qu’on change maintenant. D’abord en ayant des textes basés sur des visions à long terme, ensuite s’assurer qu’on exploite pour développer son pays et non pour développer d’autres pays. Et développer son pays, cela veut dire qu’on tienne compte de tout le monde, de tous les citoyens et non que le peu qu’on récolte, ce soit une classe de privilégiés qui en profite et que le reste de la population soit dans la pauvreté. C’est dans cette pauvreté que naissent les frustrations et quand il y a des frustrations, ça peut déboucher sur la radicalisation, la violence. Donc le fait d’avoir mal exploité, mal géré, crée des inégalités, ça finit par des guerres », a laissé entendre M. Hien.
Les participants devraient donc au cours de la rencontre, réfléchir sur des propositions qui contribueront à des initiatives visant à relever les défis de la gestion des ressources naturelles, à réduire les inégalités et à contribuer à alimenter les politiques de l’État en matière de gouvernance du secteur minier et de la répartition équitable des revenus de l’exploitation minière.
Le ministre de l’énergie, des mines et des carrières, a salué la tenue de cette table ronde organisée par l’ONG ORCADE en partenariat avec ISODEC. Il a assuré que les conclusions de cette rencontre seront exploitées par son département pour nourrir les réflexions politiques en vue de relever les défis de la gestion des ressources naturelles extractives, de réduction des inégalités et de lutte contre toutes formes d’extrémisme qui mettraient à mal le développement du Burkina Faso.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net