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Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

Publié le mercredi 20 mars 2024 à 22h15min

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Administration publique burkinabè :  L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

Dans une de ses sorties en avril 2023, le ministre délégué chargé du budget, Fatoumata Bako, a interpellé les ministres et les présidents d’institution à rationaliser les dépenses liées aux consommations d’eau, d’électricité et de téléphone de l’Etat. L’autorité a, à titre d’illustration, relevé que les dépenses de l’Etat liées aux consommations d’eau, d’électricité et de téléphone se sont établies, pour l’année 2022, à plus de 35 milliards de FCFA (21 milliards pour l’électricité, 8 milliards pour l’eau et 6 milliards pour le téléphone).

Une année après cette interpellation, qui n’est d’ailleurs pas la première du genre, et en attendant un éventuel état des lieux par rapport à la situation, on peut constater qu’à un autre niveau de l’administration, l’insouciance et le gaspillage de ces ressources de base ont la peau dure. Le plus visible est l’électricité ; on n’a pas besoin de trop d’attention pour se rendre compte des ampoules externes à des services et bâtiments publics allumées toute la journée et même les week-ends.

En clair, c’est du 24h sur 24, 7 jours sur 7. Ici, la SONABEL rassure, fait des efforts, mais cette détermination à faire en sorte que le jus soit disponible en permanence pour les populations ne doit pas être unilatérale, elle doit être partagée, chacun dans sa position. Pour le citoyen, le client, un simple geste (éteindre les ampoules et autres machines...quand il le faut) devrait épargner de beaucoup de difficultés inutiles.

Dans ce bâtiment qui abrite un des services de l’enseignement, l’on peut apercevoir, de jour comme de nuit, les ampoules allumées (et même pendant les week-ends, constat fait pendant plusieurs semaines).

Mais hélas, même dans des bureaux, des climatiseurs sont allumés, alors que leurs occupants sont loin, quelque part dans la ville, en train de faire autre chose. Ces comportements d’insouciance et de gaspillage ne doivent pas s’ériger en règle, même pas dans le sillage privé, à plus forte raison pour ce qui est des biens précieux de tout le monde. Ces comportements dans l’administration publique n’ont pas pour seul impact, le gonflement des factures, ils créent certainement un déficit. Dans un pays comme le Burkina, l’eau, l’électricité... méritent une grande attention de la part de chacun.

« Même chez nous à la maison, ce n’est pas parce qu’on a les moyens de payer nos factures qu’on doit gaspiller l’eau, l’électricité. Il faut penser au fait que certains ont besoin de notre surplus pour leur survie. On a des agents qui ne se gênent pas de laisser allumer leur climatiseur jusqu’au lendemain. Personnellement, ce sont des attitudes que je n’arrive pas à m’expliquer. Et certains sont prompts à vous faire la bagarre, parler mal, lorsque, croyant qu’ils ont oublié d’éteindre, vous les interpellez. C’est gênant quand on sait que ce ne sont pas des enfants qui font ça, ce sont de grandes personnes, des agents qui gèrent notre administration publique, notre bien commun », déplore un agent public sondé sur le sujet et pour qui si ces attitudes ne changent pas, le pays ne pourra pas sortir la tête de l’eau.

... photo prise le 26 février 2024 à 17 h 08.

Pour ces internautes et fidèles du forum de Lefaso.net, qui réagissaient à l’annonce de la « politique de gestion rigoureuse des ressources publiques » initiée par le Premier ministre Tertius Zongo en 2010, « toute dépense que tu crées pour l’Etat est ta propre dépense. (...). L’énergie publique qui est gaspillée sera payée dans les impôts. Tout gaspillage engendre des problèmes pour la société. En pensant tout simplement aux générations à venir, il serait de notre devoir d’utiliser à bon escient les ressources dont dispose notre gouvernement. L’économie de ces énergies pourrait servir à nos propres enfants à l’avenir. Le gouvernement n’est rien d’autre que notre village, notre quartier, notre propre famille. Et je pense bien que personne de nous ne voudrait voir sa facture d’eau ou d’électricité augmenter à la fin du mois ».

La préoccupation de comment réduire l’esprit d’insouciance et de gaspillage, sans mettre les travailleurs dans de mauvaises conditions et entamer le travail, reste toujours posée. Il faut y réfléchir donc ! De ce pas, la sensibilisation continue pourrait être une des solutions, certes lentes, mais efficaces (le changement de mentalité étant un long processus qui demande la patience). La prise de conscience va également permettre de résoudre à la fois plusieurs phénomènes de société. Alors, le sacrifice et la patience des étapes en matière de sensibilisation valent la peine d’être faits.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 20 mars à 17:05, par Manuel En réponse à : Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

    Bonjour
    Des propos sans aucune étude sérieuse : il ya combien de bureau où il ya la climatisation ?
    C’est ce qu’on appelle dès déclarations : il y a des gens qui laissent leur bureau avec la clim et ils sont ailleurs !!! Toujours à pointer du doigt les fonctionnaires !!!
    C’est hyper important de mener des études sérieuses avant de publier des chiffres dont vous n’êtes même pas sûr qu’ils soient vrais
    Mais bref nous sommes au Burkina Faso !!!!

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    • Le 20 mars à 18:25, par Assane En réponse à : Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

      Manuel, j’espère que vous êtes au Burkina, parce que je ne vois pas de quelle étude vous parlez. Soyons sérieux un jour dans ce pays, si vous êtes concernés, arrêtez le gaspillage s’il vous plaît. Assane

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      • Le 21 mars à 06:56, par Manuel En réponse à : Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

        Bonjour
        Les gens sérieux parlent sans passion et avec des preuves !je ne suis pas certain que vous connaissiez le pays plus que moi car je ne sais pas si vous êtes fonctionnaire et dans quel domaine vous exercez.
        C’est une minorité des fonctionnaires du Burkina Faso qui ont des bureaux, les enseignants, les infirmiers ne sont pas concernés. C’est très facile de penser que l’on est correcte et que ce sont les autres qui sont toujours les problèmes ! Moi je ne suis pas correct et je participe au gaspillage si ça peut vous aider à me sensibiliser d’avantage !

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    • Le 20 mars à 23:11, par Gwandba En réponse à : Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

      Mr Manuel

      Ce n’est pas un secret que tout ce qui est cité comme défaut au niveau de notre administration est véridique. Nous sommes en plein dans la période chaude. Allez faire un tour dans quelques services. Vous vous rendrez compte de l’étendue du gaspillage dont il est question.

      Ils sont combien qui se font rejoindre par des amis ou maitresses aux heures de pauses et même de services pour profiter du climatiseur, du téléphone et communiquer avec les connaissants vivant à l’étranger ??

      Pas besoin d’ajouter du gaspillage au gaspillage en commandant des études dont les résultats sont connus en amont de tous.

      Pour changer cela, il nous faut trouver le moyens de contrôler la consommation de chaque service. S’il se trouve des abus, alors ceux qui abusent assument les frais. De cette manière, nous iront très vite à la consommation raisonnable.

      Un très grand merci à l’auteur de l’article.

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  • Le 20 mars à 17:21, par Raogo En réponse à : Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

    Quand les règles ne sont pas partout respecter et que les violations a la règle a la loi a la constitution aussi ne sont pas sévèrement sanctionner !!! M Oumar L. Ouédraogo ca engendre les comportements déviants de certains citoyens au sein de nos sociétés Quand on se montre tolérant et condescendant !! Faut accepter et subir les conséquences.

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    • Le 21 mars à 08:18, par Kladjou En réponse à : Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

      Toujours des fuites en avant, du blablabla pour justifier des comportements enfantins et irresponsables. Si c’est des Lois de soumission, d’exploitation ou d’anti développement qui ont été mis en place par des puissants du moment sous l’impulsion d’intérêts étrangers et qui sont balayés dont vous parlez ici et ben, elles allaient être bafouées et jetées dans la poubelle de l’histoire, tôt ou tard ; ça il faut le savoir. C’est la dure Loi de la nature car le Fort du moment ne peut pas éternellement rester le Plus fort pour imposer sa Loi à la majorité.
      Travailler pour l’intérêt général de façon honnête, responsable et désintéressé, c’est la seule chose qui vaille.
      Quand vous aurez votre propre business où si vous l’avez déjà ; laisser vos collaborateurs, augmenter vos charges d’exploitation parce que les Lois et des règlements du pays ne sont pas respectés par certains, citoyens ! N’importe quoi tchrrrrr

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  • Le 20 mars à 18:49, par Ouenneyida En réponse à : Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

    je vous salut. s’il vous plaît comme le deblocage est fait aidez nous pour que chacun puis savoir ça position. soyez benis...normalement technologie moi doit gagner BEPC bac C. avec du pollen de commerce être du pulmatique de société immobilier entreprise normalement moi doit gagner avec financemet, que Dieu vous bénisse au Faso. merci bien.

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  • Le 20 mars à 20:55, par bien vrai En réponse à : Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

    monsieur le journaliste, pour convaincre les populations de ce gaspillage, je vous invite à faire un reportage dans les hôtels administratifs en commençant par le Nord. des agents publics pratiquent du jardinage et de l’élevage à grande échelle au vu et au su de tout le monde. ces agents contribuent ils au règlement des factures d’eau ?

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  • Le 20 mars à 22:25, par warzat En réponse à : Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

    Humm, on dit que les hommes sont égaux. A mon avis celui qui éteint les lumières, coupe la clim avant de quitter le bureau est supérieur à celui qui ne le fait pas ou s’en fout. Et quand on va fouiner un peu, on verra que celui qui ne coupe pas les lumières est en retard dans le paiement de ses factures à son domicile et n’a même pas la clim chez lui. C’est triste, il y a des fondamentaux dans l’éducation familiale que tout le monde n’a pas. En toute fraternité !!!

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  • Le 20 mars à 23:24, par Sans Rancunes En réponse à : Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

    Grand merci lefaso.net. Très bon reportage. Je suis électrotechniciens dans un Ministere de la place. Pour avoir intervenu plusieurs fois dans ce problème d’eau et d’électricité, on a tout entendu. Nous quittons le Ministere chaque jour sauf dimanche à 19h. Je demanderai lefaso.net de prendre attache avec moi à travers mon mail pour plus de photos. C’est bien dommage. Sans Rancunes

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  • Le 21 mars à 08:31, par Alain ouattara En réponse à : Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

    Bonjour
    Parlant de gaspillage.Si ma mémoire ne me trahit pas je crois me rappeler qu’il était interdit de laver les véhicules au service. Chaque fois que je vais au building Lamizana je vois un monsieur grand mince de teint noir laver des véhicules Dans le parking du ministère des infrastructures cote ministère de la fonction publique en allant vers le bureau de poste.
    Les responsables du ministère ne le voient ils pas ?

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  • Le 21 mars à 09:47, par Recadreur En réponse à : Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

    C’est vraiment dommages ces constats, je suis moi même de l’administration mais ça me sidère.
    La solution se trouve dans la sensibilisation, la sanction et surtout dans l’éducation que les parents donnent à la base aux enfants. L’éducation de la société burkinabè devrait etre revue dans son ensemble.
    Ce probleme de gaspillage ne se pose pas que dans l’administration publique, meme dans les camps militaires certains utilisent les climatiseurs pendant toute l’année et leurs femmes vendent la glace. Vu qu’ils ne payent pas l’eau ou le courant, inutile de vous dire à quel point c’est abusé. Toutes les secrétaires qui vendent des jus dans l’administration sans payer le courant devraient etre sanctionné et leur activité interdite.

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    • Le 23 mars à 09:18, par Un gondwanais En réponse à : Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

      D’avis avec toi recadreur ; dans des services déconcentrés l’électricité et l’eau du service sont le fonds de commerce de madame du responsable . À waga, les petits commerces autour de certains services s’approvisionnent en eau dans ces services. Allez à la direction régionale en charge de l’environnement du centre, à côté de la bourse du travail, et vous serez édifiés. Il a fallu taper du poing sur la table pour que certains maquis à l’intérieur des services prennent leur propre compteur d’électricité ; pour l’eau, ils sont toujours sur le compteur du service. Le gaspillage est à ciel ouvert dans les services de l’État. Pourquoi ne pas installer les lampes sensibles à la présence humaine qui s’etingnent qd il n’y a personne ?

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  • Le 21 mars à 10:36, par aboubakr En réponse à : Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

    Je pense que M. Warzat a parfaitement raison et il faut aussi que l’État commence à réparer les fuites d’eau dans les différents services, en commençant par les toilettes ou l’eau peut couler toute une année sans interruption et ça n’émeut personne, même pas le premier responsable. Si j’étais Ministre, je rends visite à un service, sitôt descendu de mon véhicule, je continue directement dans les différentes toilettes du service et si je constate une fuite d’eau, le premier responsable de ce service est automatiquement relevé de ses fonctions. Il faut sévir sinon on aura beau parler, ça ne changera rien.

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  • Le 21 mars à 13:09, par LUI En réponse à : Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la peau dure

    C’est pourquoi il faut mettre tous les travailleurs plus au moins sur le même pied d’égalité.Des agents peuvent voler pour avoir plus,d’autres peuvent même racketter l’état espérant gagner d’avantage s’ils ne sont pas pris ;par compte lorsque c’est l’état lui même qui organise l’injustice pour favoriser certains agents,çà ne peut que donner un truc comme ça.Et peut-être qu’ils récupèrent leur fond commun de cette façon.

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