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Burkina : « Les institutions sont le véhicule du développement. On ne peut faire du développement avec des véhicules qui tombent en panne à chaque kilomètre » (Hamidou Yonaba, Kakiri Institute)

Publié le mercredi 6 mars 2024 à 22h22min

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Burkina : « Les institutions sont le véhicule du développement. On ne peut faire du développement avec des véhicules qui tombent en panne à chaque kilomètre » (Hamidou Yonaba, Kakiri Institute)

Des spécialistes de la gouvernance conviennent que les institutions sont la clé de la performance des économies et les différences entre institutions, les blocages ou les adaptations réussies au plan institutionnel, expliquent les écarts de développement, les succès des uns et les échecs des autres. Et pour ce chercheur burkinabè, en référence au contexte national caractérisé par ces incessantes instabilités institutionnelles, la production idéologique et intellectuelle est une condition indispensable pour sortir le pays des impasses et amorcer un développement véritable. C’est sans doute cette vision qui a animé ce groupe de spécialistes de questions de développement, burkinabè et d’autres nationalités, à mettre en place cette organisation, « Kakiri Institute ». Lefaso.net a échangé avec deux membres de ce « think tank » autour, surtout, des perspectives de réflexions à venir. Entretien avec Hamidou Yonaba, le président, et Léonard Kiéma, le secrétaire général de « Kakiri Institute ».

Lefaso.net : Pouvez-vous présenter « Kakiri Institute », ses missions, sa structuration, sa composition et ses moyens d’action ?

Hamidou Yonaba : « Kakiri Institute » est un groupe de réflexion, qui s’est donné pour mission d’apporter sa contribution dans la construction des institutions publiques et privées sur le continent. C’est un regroupement d’Africains ; ce ne sont pas que de Burkinabè, ce sont plusieurs nationalités. L’activité a vu le jour sur le sol burkinabè, il y a trois ans, et l’ambition est africaine. Kakiri Institute veut servir de cadre de réflexion pour répondre à deux préoccupations.

La première, c’est que nous faisons tous le constat à savoir que nous ne parviendrons pas à asseoir du développement à long terme dans nos pays, si nous n’arrivons pas à aider les secteurs public et privé à disposer d’institutions viables. C’est notre postulat de départ ; il n’y a pas de développement possible, lorsqu’il y a, en permanence, de l’instabilité dans les institutions.

Le deuxième constat qui a milité à la création, c’est que nous sommes aussi convaincus que le développement est d’abord et avant tout, comme le soulignait le Pr Joseph Ki-Zerbo, une affaire de se prendre en charge. On est donc convaincus que le monde a apporté quelque chose à l’Afrique, certainement des solutions, mais qu’il revient aux Africains de se les approprier et de les adapter à leurs cultures et sociétés. Nous pensons que ce serait intéressant pour les Africains eux-mêmes de porter les grandes réflexions du développement de leurs institutions publiques et privées, penser des institutions plus fortes, plus viables. C’est un peu l’idée qui a poussé un noyau d’une vingtaine d’Africains pour l’instant, à créer ce cadre de réflexion dénommé : Kakiri Institute.

Comment Kakiri Institute entend- t-il satisfaire à cette ambition ?

Hamidou Yonaba : C’est un centre de recherche appliquée. Vu comme tel, il est à but non lucratif, apolitique et repose sur des valeurs d’indépendance et d’opinions scientifiques. Notre rôle, c’est d’aider à travers des réflexions bien muries, pas à travers le commentaire des sujets d’actualité, à orienter la décision publique. Il s’agit aussi d’avoir un regard-critique sur la façon dont nous arrivons au fil du temps, à bâtir nos institutions, de sorte à ce que nous soyons à même de tirer les leçons de leur évolution dans le temps. Ce d’autant qu’on a par moments l’impression, voire la certitude, que nous ne tirons pas suffisamment leçons de l’histoire de nos propres institutions. C’est comme si nous répétons de façon cyclique, à chaque trente ans, les mêmes erreurs. Le défi ici, c’est de dire qu’il y a certes des limites au modèle occidental, personne ne peut le contester, mais qu’il faut être capable d’apporter des touches qui permettent de faire naître et fonctionner des institutions qui ont une forte dose d’africanité. Mais nous reconnaissons et valorisons la démocratie, parce qu’elle est universelle ; elle n’appartient ni à une couleur ni à un pays.

Qu’est-ce que le terme « Kakiri » dans l’appellation du centre cache comme connotation ?

Hamidou Yonaba : « Kakiri » a été tiré du terroir bôbô, qui veut dire « conseil ». Donc, Kakiri Institute est un institut, un centre qui offre des conseils à des décideurs et à tous les acteurs de développement.

Plus de 60 ans après l’accession à l’indépendance, si on nous dit de citer trois institutions dont les Burkinabè peuvent être fiers du fait qu’elles aient pu traverser les 50 ans premières années de notre histoire et qui soient encore viables, qui apportent de la valeur ajoutée à leur vécu quotidien et au pays, je vous assure qu’on aura de la peine à en trouver. Cela pose un problème. Nos institutions disparaissent à peine 20 ans après leur création. Ailleurs, les gens parlent de centaines d’années, et au fil des ans, leurs institutions ne font que se bonifier. Mais chez nous, on a des difficultés à faire vivre les institutions sur 50 ans. C’est cela le challenge ; comment parvenir à faire en sorte que nos institutions puissent traverser le temps et soutenir le processus de développement qui est une marche de long terme ? C’est cela la grande question, qui ne peut pas se traiter avec précipitation ; elle demande beaucoup de profondeur.

Personnellement, quand j’observe, je peine à trouver trois institutions qui ne dérivent pas de l’ère coloniale, qui nous appartiennent et qui sont des institutions aujourd’hui viables. C’est en cela que Kakiri Institute va mener les réflexions. Vous prenez aujourd’hui une institution comme le Réseau des caisses populaires du Burkina Faso, 50 ans d’existence, il fait partie d’une des rares organisations non-étatiques, qui est cinquantenaire et qui, au fil de son histoire, porte encore de la valeur ajoutée aux Burkinabè et qui soit portée par des Burkinabè. Pour Kakiri, c’est important de réfléchir par exemple sur le secret de cette institution. Aujourd’hui, nous parlons d’économie qui va engager plus les citoyens, mais le modèle le plus parachevé dans toute notre expérience au Burkina, il n’y a pas mille, c’est le Réseau des Caisses populaires (qui est à ce jour, le plus grand réseau financier du pays). Donc, on doit pouvoir partir de choses que nous avons pu, avec le génie burkinabè, développer et pour faire mieux dans les années à venir. Kakiri se positionnera en ce moment-là derrière de tels modèles, pour analyser en profondeur et voir comment on peut les dupliquer dans d’autres secteurs d’activités. C’est cela le concept de Kakiri.

Hamidou Yonaba

Au regard de toute cette ambition affichée, l’on est tenté de se demander de quelles ressources, surtout humaines, dispose « Kakiri Institute », et quelles sont ses modalités d’intervention ?

Hamidou Yonaba : Il est incontestable que toutes les grandes initiatives ont besoin de ressources, mais nous avons fait en sorte à ne pas tomber dans le piège que c’est la ressource financière qui guide l’action. Nous pensons que ce n’est pas de cette façon qu’il faut aborder l’action. Nous n’avons pas les moyens des institutions publiques ; nous avons conçu le modèle pour travailler en complémentarité avec des structures existantes. On a une société civile au Burkina qui est dynamique (je parle de la société civile professionnelle), nous ne créons pas une nouvelle roue, nous créons des complémentarités, des synergies avec des structures qui nous ont devancés et qui ont posé des bases. Il s’agit donc de voir comment nous pouvons, sur certains chantiers, et ensemble, arriver à créer des choses qui marchent, des choses plus dynamiques. Vu comme tel, nous pensons que dès lors que nous n’avons pas de la précipitation dans ce que nous faisons, on peut arriver à apporter notre modeste contribution à la bonne marche de ce pays

De la ressource humaine disponible à cet effet ?

Hamidou Yonaba : Oui, c’est un regroupement de professionnels (universitaires, personnes averties dans le développement et dans différentes disciplines). Je pense que le fait que chacun de nous donne déjà son temps, pour dire que le pays compte, le continent compte, peut aider. On peut rappeler que le REN-LAC, qui est aujourd’hui respecté par l’Etat burkinabè et qui représente une contribution significative pour le Burkina est parti de l’initiative de Burkinabè, qui ont donné de leur temps. Donc, il faut continuer à aller dans cette dynamique dans différents domaines, pour qu’à terme, on puisse avoir des choses qui marchent.

Quelles seront les thématiques qui vont constituer votre centre d’intérêt ?

Hamidou Yonaba : Pour le moment, on a mis le focus sur la gouvernance publique ; parce que dans notre pays, par exemple, l’essentiel de la vie sociale, économique, culturelle et politique, le déterminant : c’est l’Etat. Donc, la gouvernance publique au sens large nous intéresse. Mais, nous avons des sous-thèmes sur lesquels nous souhaitons plancher. Deux ou trois de ces sous-éléments, à titre illustratif, c’est que nous sommes par exemple intéressés à réfléchir pour voir comment on peut repenser la vitalité des parlements sur le continent, faire en sorte qu’on déconstruise ce que l’imaginaire collectif populaire, a des parlements, pour envisager d’apporter la touche africaine de la représentation nationale, grâce à des innovations.

Ce d’autant que la démocratie dans le monde entier est en crise. Pour nous donc, c’est une opportunité pour réfléchir à comment nous pouvons apporter une contribution. Pour cela, dans la méthodologie, nous allons travailler de concert avec les universités pour identifier des doctorants que nous allons appuyer avec des moyens matériels et financiers pour faire des recherches minutieuses et pour qu’ensemble, on puisse utiliser le produit de ces recherches pour approfondir et voir les vraies solutions qu’il faut apporter pour inverser la dynamique de gestion des parlements et de la représentation nationale. L’autre sous-thème, c’est la question des corps de contrôle de l’action publique ; nous n’arrêtons pas de faire et de défaire dans nos pays. Ailleurs, la Cour des comptes est une institution centenaire (dans les pays qui nous ont servis d’exemples).

Dans la jeune histoire du Burkina Faso, en 50 ans, les corps de contrôle de l’action publique ont connu de nombreuses mutations, et on cherche toujours nos marques. Arrêtons à tout bout de champ de changer les choses, pensant que nous allons faire mieux. Posons-nous les bonnes questions, consolidons ce qu’on a en les ajustant pour s’adapter aux défis de leur époque. C’est un peu cela qui fait que nous sommes intéressés et allons travailler minutieusement sur cette question également des corps de contrôle de l’action publique. Est-ce qu’au Burkina, c’est une démultiplication qu’il faut ou est-ce qu’il faut donner des moyens à la Cour des comptes pour qu’elle fasse son travail, comme cela se fait ailleurs ?

Hamidou Yonaba (à gauche) et Léonard Kiéma ont évoqué les thématiques qui méritent des réflexions sans passions.

C’est un sujet important, parce que nous pensons que toute notre instabilité est fortement liée à la qualité de la gouvernance et si on en est arrivé là, c’est que les institutions de contrôle n’ont pas pu être à la hauteur des défis dans les années antérieures. Il faut donc, structurellement, trouver les bonnes pistes pour une bonne réponse. Mais, il faut prendre le temps de construire cela. Un autre sujet qui nous intéresse, c’est tout ce qui touche à la pertinence des politiques publiques relevant du secteur social (éducation, santé, sécurité, eau, etc…) dans une perspective de long terme. Nous voulons voir au-delà des problèmes d’aujourd’hui, comment on fait pour que ces problèmes ne se répètent plus et n’aient plus les mêmes impacts négatifs. Donc, construire dans le temps, des réponses qui tiennent dans le temps.

Une chose est de mener les réflexions, une autre est de les capitaliser au profit de leurs potentiels destinataires. Comment comptez-vous y parvenir ?

Hamidou Yonaba : Dans les statuts, on s’est dit qu’entre autres, comme missions, et au-delà de rechercher, réfléchir, il faut faire de l’influence stratégique. Donc, et soit dit en passant, on a beaucoup de respect et de considération pour la qualité de l’influence stratégique menée par le REN-LAC aujourd’hui sur la thématique de la corruption. Effectivement, vous pouvez faire de la recherche, mais elle ne sert à rien, quand vous n’êtes pas capables d’amener les décideurs à l’internaliser, à se l’approprier parce qu’ils en sont convaincus et à l’intégrer dans les politiques publiques et dans leurs actions politiques. Donc, une des étapes sera à terme d’être capable de faire cette influence stratégique. Cela fait partie des points qui nous préoccupent, nous y réfléchissons pour trouver les meilleures modalités pour intéresser les décideurs et les amener à s’en inspirer au profit des populations.

L’organisation est-elle ouverte aux citoyens ? Si oui, par quels mécanismes peuvent-ils contribuer à la mise en œuvre de ses objectifs ?

Leonard Kiéma : « Kakiri Institute » est ouvert à tous les citoyens, de tous les pays du monde. Nous avons d’ores et déjà des membres de diverses nationalités, répartis dans trois continents. Nous n’avons pas l’ambition de pouvoir brasser un grand nombre, parce que nous souhaitons avoir des membres de qualité que de miser sur la quantité. Et ce, dans l’inclusivité et la diversité, de sorte à ce que toutes les personnes qui sont capables d’apporter leur pierre dans la réflexion stratégique puissent être à mesure de générer un produit à même de contribuer à l’amélioration de la gouvernance. Pour ce qui est de l’adhésion, il faut être parrainé par un membre de Kakiri. De façon concrète, quand un citoyen est intéressé à adhérer, il porte sa candidature devant l’organe exécutif, qui va l’examiner et travailler avec le parrain pour la soumettre à l’assemblée générale. Il appartient donc, en dernier ressort, à cette instance, l’assemblée générale, de donner une décision favorable ou défavorable à la candidature.

Pourquoi la viabilité des institutions est-elle une préoccupation pour Kakiri ?

Hamidou Yonaba : Au sein de notre institut, nous avons la conviction que les institutions sont le véhicule du développement. Donc, vous ne pouvez pas faire du développement avec des véhicules qui tombent en panne à chaque kilomètre. On a donc besoin de véhicules qui fonctionnent et de transporter ce qu’on est en droit d’attendre de ces véhicules. Et aussi, des institutions qui sécurisent les citoyens. Le Burkina Faso, et l’Afrique en général, ne vont pas réinventer l’avenir du développement, il faut regarder ailleurs ce que d’autres peuples ont fait et qui ont, avant, connu des moments plus difficiles que nous.

Nous voyons que des peuples ont traversé des difficultés, mais ont pu faire un sursaut, en partie grâce à des institutions fortes. C’est cela la conviction de Kakiri Institute ; c’est de faire en sorte que les institutions soient au-dessus des personnes qui les animent. Comme le disait le président John Rawlings lorsque de façon intempestive, le Ghana était dans son instabilité, à son dernier coup d’Etat : ‘’poser les bases pour qu’au Ghana, désormais, même si c’est le diable qui arrivait, il ne soit pas capable de faire tomber le Ghana ; parce que le citoyen ghanéen n’accepterait pas’’.

C’est cela nous recherchons ; qu’à chaque crise, nous ne soyons pas en train de détruire le peu que nous avons, mais que nous soyons capables de dire que ces institutions-là sont si robustes, qu’elles nous éviteraient même de faire d’autres crises. Et cela, c’est un travail énorme, ce n’est pas juste un travail de capacités des acteurs, c’est un travail aussi de réflexions sur un bon alignement entre les types d’institutions que vous créez et la réalité socio-culturelle, politique et économique de votre pays. C’est ce travail que nous voulons, très modestement, faire comme contribution, de sorte que les institutions burkinabè puissent parler aux Burkinabè.

Quelles sont les ambitions que vous nourrissez à court et moyen termes, et à quoi les citoyens burkinabè peuvent-ils attendre désormais de « Kakiri Institute » ?

Hamidou Yonaba : Pour le moment, nous avons des causeries-débats, pour déjà renforcer les capacités de nos membres et de nos sympathisants sur des thèmes de géopolitique et divers autres d’intérêt pour l’avenir de notre pays. Mais au-delà de cela, au titre de 2024, nous avons toute une série d’activités, que nous comptons mener. Ce sont des activités, soulignons-le encore, dictées par notre souci d’apporter modestement notre contribution à des choses qui durent. Donc, nous ne sommes pas alignés sur un agenda calé à l’actualité, mais plutôt sur des questions de fond pour l’avenir du pays.

A court terme, nous projetons un colloque qui va permettre certainement d’apporter notre contribution de réflexions dans ce qu’on pourrait appeler l’après-crise au Burkina. Nous pensons que, comme partout ailleurs, on ne gère pas l’après-crise après la crise ; on gère l’après-crise pendant la crise. Donc, il est important de penser à se questionner sur comment on répare les séquelles, pendant qu’on y est, tout en avançant sur le terrain de la sécurisation. Il faut donc réfléchir à l’après-crise. En tant que centre de recherche et de réflexion, cet aspect nous intéresse. Également, nous projetons de développer des partenariats avec des universités nationales, pour la recherche-action sur l’avenir du parlement burkinabè. Il s’agit de voir jusqu’où, on peut tirer les vraies leçons de ce que nous vivons avec nos institutions de représentation ce qu’on peut proposer qui innove et qui permette d’aller de l’avant. Ce sont entre autres les projets en gestation et qui vont voir jour dans les mois à venir.

Kakiri Institute fait partie désormais du paysage des organisations de réflexions et la question que certains pourraient se poser, c’est celle de savoir ce qui la différencie des autres ?

Léonard Kiéma : La différence sera la qualité de la réflexion ; parce que nous avons notre agenda propre, qui n’est pas arrimé à l’actualité. Notre spécificité sera donc l’authenticité de la réflexion que nous allons mener. Nous souhaitons que nos réflexions soient des productions contextualisées, qui ne vont pas se contenter de dire au public, ce qui est déjà connu, mais qui vont prendre en compte, le contexte national, africain et par cette mesure, proposer aux décideurs, des conseils qui peuvent les guider dans leurs actions et qui tiennent compte de ce qui est convenable aux populations. C’est tout cela qui nous instruit à ne pas faire dans la précipitation. C’est d’ailleurs pour cela que depuis qu’il a été créé, Kakiri Institute ne s’est pas encore manifesté, bien qu’il y ait suffisamment de la matière comme on peut le constater par rapport à l’actualité, tant nationale qu’internationale. Nous avons donc notre propre agenda et nous souhaitons que Kakiri Institute se manifeste de la plus belle manière pour pouvoir compléter ce qui existe déjà et en sorte qu’on puisse sentir qu’il y a de l’innovation dans ce qu’il produit.

En dehors des pouvoirs publics, une organisation non-gouvernementale, un privé, peuvent-ils solliciter la contribution de Kakiri Institute dans un domaine bien précis ?

Leonard Kiéma : Cela fait effectivement partie des prérogatives de Kakiri. Nous avons à cet effet l’ambition de créer des partenariats avec des organisations de compétences diverses. Cela est donc possible, pourvu que ce soit un travail sur des thématiques qui nous intéressent. Donc, une organisation non-gouvernementale qui est intéressée de mener une réflexion avec nous ou de nous engager à mener une réflexion dans un sens du renforcement de la gouvernance publique de nos pays est la bienvenue.

Faut-il comprendre que sur la scène nationale, il y a déjà des contacts avec des organisations similaires ?

Hamidou Yonaba : Oui, quelques approches, mais pas encore formalisé. Si nous ne voulons pas tomber dans le même piège que ce que nous critiquons, nous nous devons d’agir avec méthode ; c’est important pour nous de dire que nous ne sommes qu’un acteur non-étatique, et vu comme tel, nous n’avons pas la prétention d’apporter des solutions toutes faites pour le Burkina Faso et de régler ses problèmes. Mais nous disons que si nous savons créer de l’intelligence, avec les devanciers qui sont aussi des acteurs non-étatiques et qui font déjà un travail formidable, peut-être qu’à un moment donné, on aura une masse critique d’acteurs non-étatiques qui apportent substantiellement à côté de l’Etat, des solutions durables et viables au développement. Nous sommes donc en train de nous préparer pour des rencontres avec les autres acteurs qui nous ont devancés et qui font des choses merveilleuses, pour tirer leçons de leur long cheminement, pour que le segment sur lequel nous avons choisi d’agir, nous puissions agir de la meilleure manière.

En attendant de vous revenir sur les thématiques à proprement dites dans votre viseur, et en ce début d’année 2024, y-a-t-il un message qui vous tient à cœur pour l’ensemble des populations burkinabè, africaines et bien au-delà ?

Hamidou Yonaba : Notre message, c’est de dire que c’est toujours merveilleux de voir toute la nouvelle dynamique sur le continent africain. Mais, on sera davantage ragaillardis, quand on verra les Africains aller plus en profondeur pour se poser vraiment les bonnes questions et se mettre ensemble pour désormais se positionner et prendre leur place dans le monde. L’Afrique est un continent qui bouillonne de dynamisme ; c’est fascinant, quand on voit toutes les dynamiques qui sont en marche. Mettons-nous donc ensemble, ayons de la profondeur, complétons-nous et faisons avancer les causes qui sont celles qui intéressent les Africains.

Nous profitons de cette tribune, pour souhaiter de façon officielle joyeux anniversaire à Lefaso.net ; puisque vous avez fêté votre 20è anniversaire, il y a quelques temps et nous n’avons pas eu l’occasion de le manifester à vive voix et dire toute l’admiration qu’on a pour le travail que vous abattez. C’est tout cela qui nous encourage et qui fait dire qu’ensemble, on peut apporter quelque chose à l’édification de notre pays. Ce que vous faites est simplement merveilleux et nous souhaitons courage à tous les travailleurs de votre média.

Leonard Kiéma : Un souhait pour la paix pour notre pays, pour notre sous-région et pour le monde entier. Également, que toute la dynamique qui a lieu actuellement au niveau des organisations sous-régionales puissent se faire dans les règles de protection des populations, parce que l’objectif de Kakiri Institute, c’est d’apporter justement des conseils pour le renforcement des institutions et, partant, pour le bonheur de nos peuples.

Entretien réalisé par Oumar L. Ouédraogo
Images : Auguste Paré
Lefaso.net

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