Dans sa déclaration liminaire, le chef du SRPJ/Est, le commissaire Zakaria Traoré, a expliqué que tout est parti de la dénonciation d’une source digne de foi qui a conduit ses hommes le 10 janvier 2024 au domicile d’un suspect sis au secteur 3 de Fada, une zone hors lotissement, après une agression contre un boutiquier au secteur 01 où la victime avait reçu une balle à l’épaule.

L’interpellation de L.S ce jour a permis de mettre la main sur N.B. Les deux reconnaissent dans leur interrogatoire être des éléments du gang et déclarent qu’ils sont au nombre de douze dont une dame, qui est l’épouse de leur patron, K.D alias J et R.T, de nationalité étrangère. Ils citent les nommés T.I, K.M, O.J.B, D.N, L.T, L.A et T.G.

Remise des engins identifiés

K.D, présumé cerveau du gang cite L.S et N.B qui ont été localisés à Koupèla. Une opération soigneusement préparée avec l’accord des procureurs du Faso près les Tribunaux de grande instance de Fada et de Koupéla, avec l’accompagnement de la hiérarchie et l’appui du commissariat central de police de Koupèla a permis l’interpellation le 11 janvier de K.M, T.I, et O.J.B au secteur 4, zone hors lotissement de ladite ville. Malheureusement, T.I qui a tenté de saisir l’arme d’un élément de l’équipe d’intervention a reçu une balle à la cuisse gauche et a succombé à ses blessures.

Le commissaire Traoré

A en croire commissaire Traoré, le groupe mène cette activité depuis plus de dix ans dans la zone de l’Est, du Centre-est jusqu’à la frontière du Ghana. Ses membres se font passer pour des orpailleurs. Grâce à une bonne collaboration, L.A a été interpellé le 23 janvier par le commissariat de police du district de Toussiana dans la région des Hauts Bassins. Les actes du gang ont occasionné la mort d’un boutiquier au secteur 2 de la ville de Fada.
Au total, dix membres du réseau, dont l’âge est compris entre 19 et 49 ans, sont mis aux arrêts et deux sont en cavale.

Le mode opératoire dans la ville de Fada consistait à se croiser chez N.B le soir pour planifier leurs actions. Après planification, un binôme sur une motocyclette se rend sur le terrain déjà identifié pour l’opération afin de s’assurer qu’aucune force de l’ordre n’est sur le terrain. C’est à leur retour qu’un binôme armé sur une autre moto engage une autre opération. Ils immobilisent la victime a l’aide de la lumière de leur lampe torche, maintiennent leurs armes braquées sur elle en la sommant de rester tranquille avant de la déposséder de tous ses biens.

Les investigations ont permis l’interpellation de dix membres du gang dont le cerveau du groupe, la saisie de huit motos volées, de quatre pistolets automatiques, de 24 téléphones portables de diverses marques, la somme de 500 000 francs CFA, de devises étrangères composées de deux cedis ghanéens, du naira nigérian et du real brésilien.

Séance tenante, des propriétaires des engins identifiés sont entrés en possession de leurs motos. Pour Mobandi Namoano, c’est un travail à saluer. « J’avais vendu mes animaux et regagnais mon village Panpangou quand ils m’ont pris en chemin. Ils m’ont tout retiré ce jour et effectué des tirs sur moi. Retrouver ma moto aujourd’hui est une grande joie et je tiens à dire merci à la police pour ce travail. Que Dieu les protège toujours », conclut-il.

Namoano Mobandi vient de retrouver sa moto

Par la même occasion, le commissaire Zakaria Traoré souligne que les enquêtes se poursuivent pour mettre la main sur les deux fuyards. Les interpellés seront présentés au procureur du Faso. Il lance un appel à l’endroit de la population à plus de collaboration avec les forces de défense et de sécurité afin de signaler tout fait suspect au 17, au 16, au 1010 ou se rendre dans des services de sécurité les plus proches pour les dénonciations.

G. Aboubacar
Fada N’Gourma
Lefaso.net