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Ouagadougou/ Absence d’enfants dans les couples : Un sujet sensible, culturellement inapproprié, une féminisation du problème

Publié le mercredi 7 février 2024 à 19h00min

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Ouagadougou/ Absence d’enfants dans les couples : Un sujet sensible, culturellement inapproprié, une féminisation du problème

La présentation des résultats de l’étude socio-anthropologique sur l’absence d’enfants auprès des hommes et des femmes dans la ville de Ouagadougou a eu lieu ce mercredi 7 février 2024 à Ouagadougou. Cette présentation a été suivie de celle menée sur le célibat tardif des femmes. Ces deux études ont été menées dans le cadre du projet marges intitulé : « Des marges aux normes : regards croisés sur les transformations des liens familiaux en Afrique ». C’est un projet mené dans le cadre de la collaboration entre l’Institut des sciences des sociétés (INSS), et l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP).

Cette étude socio-anthropologique sur l’absence d’enfants auprès des hommes et des femmes dans la ville de Ouagadougou a été menée sur une période de quatre mois (mai-août 2023) et auprès de douze couples. En effet, pour l’étude, il était prévu au départ 43 couples, mais finalement ce sont douze couples qui étaient disponibles, a souligné l’assistante de recherche de l’INSS, Dorcas Zonou, dans sa présentation.
Ainsi, les résultats auxquels les chercheurs sont parvenus montrent que sur les douze couples en situation d’absence d’enfants enquêtés, les problèmes varient d’un couple à l’autre. « C’est-à-dire qu’il y a des couples ou le problème vient de la femme et d’autres où c’est le contraire. Mais pour la plupart du temps, ce sont les femmes qui ont le problème et elles souffrent de fibromes et surtout de dystrophie ovarienne qui est répétée pour la majeure partie. Dans d’autres cas, ce sont les deux partenaires qui souffrent et qui essaient de se soigner », a expliqué l’assistante de recherche.

Mais ce qu’il faut retenir selon elle, c’est que l’absence d’enfants dans un couple est condamnée par la société. C’est un sujet sensible, culturellement inapproprié, qui touche à l’existence de l’humanité et qui implique plusieurs acteurs et personnes.
Cette absence d’enfants peut être par ailleurs sujette à des marginalisations qui se traduisent par des expressions dévalorisantes et humiliantes, a-t-elle indiqué.

Le Pr Ludovic O. Kibora, chercheur à l’INSS

L’ancien directeur de l’INSS, le Pr Ludovic O. Kibora, a rappelé que si le célibat tardif des femmes arrive à influencer les normes, l’absence d’enfants dans les couples reste une pesanteur sociale et n’arrive toujours pas à s’imposer comme une norme. Et c’est maintenant au niveau des politiques publiques qu’il faut travailler, en sensibilisant les populations comme ce qui se fait dans les autres situations, a-t-il conseillé.
En rappel, l’absence d’enfants dans les couples comme le célibat tardif des femmes font partie de ce projet collaboratif mené au niveau de Madagascar, du Togo, de la France et du Burkina.

YZ
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 8 février à 09:19, par Patrick Kibora En réponse à : Ouagadougou/ Absence d’enfants dans les couples : Un sujet sensible, culturellement inapproprié, une féminisation du problème

    Cette étude que je trouve intéressante et pertinente demeure cependant à mon avis avec un gout d’inachevé ; du moins, dans la restitution qui en est ici faite par la presse. N’était-il pas utile d’informer le public sur les causes de cette absence d’enfant dans les couples ? Dans cette restitution, on a cité des raisons qui touchent les 2 conjoints. Pour la femme, il s’agit du fibrome et surtout de la dystrophie ovarienne. Quid de l’homme dont on ne fait cas du type des maux qui seraient la cause de cette stérilité ? Pour moi, il eut été utile de ne pas faire cette étude uniquement sous l’angle socio-anthropologique mais aussi sous celui scientifique. Qu’est ce que j’entends par scientifique ? C’est d’apporter des réponses à la récurrence des 2 maladies citées et bien d’autres car à mon avis ce ne sont pas les seules en cause. Je suggère à l’assistante de recherche de l’INSS, Dorcas Zonou que je félicite en passant pour la pertinence du sujet de pousser l’étude sur les points suivants que je pense avoir aussi un impact sur la fécondité des jeunes, car ce sont eux qui sont en réalité les principaux concernés par le problème.
    1- Causes probables chez les filles :
    -  Avortements répétés et pré nuptiaux (en utilisant le plus souvent des méthodes archaïques par défaut d’argent pour le faire auprès des services compétents, recours à des charlatans, marabouts qui prescrivent des traitement dangereux (par exemple du verre pilé à mélanger avec d’autres substances tout aussi dangereuses), etc
    -  Usage de procédés de contraception non homologués par les spécialites de la médecine (méthodes farfelues très souvent vulgarisées par les réseaux sociaux dont les conséquences ne sont pas mentionnées (WhatsApp, Tic Toc, YouTube, Facebook, etc )
    -  Maladies vénériennes (MST) non ou mal soignées, qui détruisent la partie de leur anatomie destinée à la reproduction.

    2- Causes probables chez les garçons :
    -  Usage de stupéfiants (drogues dures, méthamphétamines, drogues de substitution) ;
    -  Usage d’alcool fort frelaté ;
    -  Usage de compositions chimiques non homologuées comme aphrodisiaques ;
    -  Maladies vénériennes non ou mal soignées ;
    Chez les 2 genres (filles et garçons), il est à préciser qu’une mauvaise hygiène de vie (absence d’activités physiques, position sédentaire sur de longues périodes de temps à jouer à des jeux vidéo, à boire du thé ou de l’alcool), de mauvaises pratiques sexuelles conduisent les personnes touchées par le phénomène à des conséquences sérieuses pour leur santé reproductive.
    3- Causes probables d’origine chimique
    Une étude scientifique devrait été menée pour établir si dans les produits de grande manufacturés de consommation ne sont pas dissimulées des substances chimiques (difficilement traçables sans doute) destinées à stériliser nos jeunes. Sans tomber dans la théorie du complot, beaucoup sur cette terre aimeraient voir le nombre des populations noires diminuer.

    4- Causes probables d’origine anatomique :
    Chez beaucoup de jeunes d’aujourd’hui, la sexualité est précoce. Ils commencent très tôt à s’adonner à une activité sexuelle et surtout des pratiques sexuelles fantaisistes vues dans des films érotiques au moment même où la croissance de leur corps n’est pas achevée. Ainsi, l’inexpérience combinée à de mauvaises pratiques et une mauvaise hygiène sexuelle pourrait être à l’origine de la stérilité de beaucoup de filles.

    Enfin, je ne suis pas un spécialiste de la question, mais ce que je propose ici est basé sur un constat, une observation de notre société et de ses mœurs en perdition qui commence à impacter négativement la cellule sociale qu’est la vie familiale de beaucoup de nos jeunes. Une étude comparée pourrait même être faite entre phénomène dans notre société et le même dans celui d’une société étrangère. On peut aussi la poser en termes de comparaison de périodes entre générations pour voir à partir de statistiques et graphiques quels sont les changements intervenus entretemps. Je dis merci en passant à mon frère Ludovic qui a pris part à cette restitution.

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  • Le 8 février à 19:02, par Los En réponse à : Ouagadougou/ Absence d’enfants dans les couples : Un sujet sensible, culturellement inapproprié, une féminisation du problème

    Très pertintes reactions. Ces points / facteursbsont certainement.pris en compte dans le rapport général . La réaction de Sylvie qui a complété l’exposé de Dorcas et Eulalie nous a permis de comprendre la richesse de cette étude qui pourraient aider à la prise de décision . Les pratiques marginales bousculent souvent les Normes sociales...mais chez nous concernant ce sujet c est encore difficile pour les femmes...ce n est pas comme ailleurs où les couples décident de ne pas faire d enfants ..choisissent d en adopter ou.non,...ici " les pesanteurs socio- culturelles" sont très fortes encore.. un participant à souhaité que les imams, les prêtres et pasteurs sensibilisent les populations insistant sur le fait que c est DIEU qui donne l’enfant et qu il faut éviter de stigmatiser/ violenter la femme

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  • Le 8 février à 21:21, par Ludovic En réponse à : Ouagadougou/ Absence d’enfants dans les couples : Un sujet sensible, culturellement inapproprié, une féminisation du problème

    Bonsoir Patrick pour tes critiques constructives.
    A bientot

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