Elevage au Burkina : « A l’heure actuelle, nous ne pouvons pas donner de données fiables sur le cheptel », Amadou Dicko
La séance plénière de ce 26 janvier 2024 a réuni 61 députés à l’Assemblée législative de transition, pour une question orale avec debat. Le député Thomas Traoré du groupe constitué Partis politiques a souhaité du ministre délégué en charge des ressources animales, Dr Amadou Dicko, qu’il dresse entre autres le bilan sur le fonctionnement du secteur de l’élevage, notamment la situation du cheptel et des zones pastorales, les mesures envisagées pour l’écoulement des produits et sous-produits de ce secteur.
Chaque dix ans, le ministère de l’élevage établit un bilan sur la situation du cheptel au Burkina Faso, tout en appliquant un taux de croit pour déterminer le nombre d’animaux que contient le pays chaque année. Mais l’exacerbation des crises ces dernieres années a limité les actions quant à la collecte des données.
"Nous avons connu la COVID 19, les épizooties, la peste porcine africaine, la baule qui a attaqué les équins, la grippe aviaire qui a ravagé nos fermes avicoles. Mais la crise qui a eu plus d’effet sur l’effectif du cheptel est la crise sécuritaire. Nos éleveurs ont perdu leurs bétails par vols et rapts des terroristes. Elle a également obligé plusieurs de nos compatriotes à rejoindre les pays voisins. Elle a impacté notre système d’encadrement au niveau communal et sur la collecte de données. Cela fait qu’à l’heure actuelle, nous ne pouvons pas donner des chiffres ou fournir des données fiables sur le cheptel au Burkina Faso" a regretté Amadou Dicko.
Toutefois, des études ont été menées dans les régions des cascades, de l’Est, le sud-est. "Là, plus de 90% des troupeaux ne sont plus sur place. Soit parce qu’ils se sont établis dans les pays voisins, soit parce que les éleveurs ont perdu leurs troupeaux" a-t-il relevé.
- Le député Thomas Traoré, auteur de la question orale
Pour ce qui est des zones pastorales, il y en a 26. Mais pour l’heure, seulement 6 d’entre elles sont accessibles, eu égard à la situation sécuritaire. Ces zones sont issues des régions du Centre-est, du Centre-sud et du Plateau central. Outre cela, plusieurs difficultés entourent la rentabilité des zones. "On a l’insuffisance de matérialisation des limites de ces zones, des infrastructures telles que les points d’eau, des laiteries, des parcs de vaccination, etc. Pour contrer cela, une offensive a été mise en marche par le ministère, pour moderniser celles qui sont accessibles. Nos techniciens ont déjà défini le contenu d’une zone pastorale moderne. Leurs travaux seront utilisés pour aménager pour les zones de Bagré et de Songré-est" a-t-il laissé entendre.
- La séance plénière de ce jour a été présidée par Dr Ousmane Bougouma
L’autre élément en débat portait sur la transformation et la commercialisation des produits d’animaux. A ce propos, le ministre a souligné que plusieurs efforts sont faits pour favoriser leurs expansions. "Nous construirons bientôt deux abattoirs modernes à Bobo et Dori. Nous construirons aussi des marchés de bétail et plusieurs laiteries. Pour ce qui est des laiteries, plusieurs ont déjà été faites, mais ont besoin de réhabilitation. Nous projetons aussi de construire une grande unité de transformation de produits laitiers à Koubri" a-t-il promis.
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 27 janvier à 15:02, par Peuple Insurgé En réponse à : Elevage au Burkina : « A l’heure actuelle, nous ne pouvons pas donner de données fiables sur le cheptel », Amadou Dicko
Les voeux sont les mêmes d’il y a 30 ans quand j’ai commencé à travailler.
Huummm.... soupir.
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2. Le 28 janvier à 09:55, par Eleveur_Volaille En réponse à : Elevage au Burkina : « A l’heure actuelle, nous ne pouvons pas donner de données fiables sur le cheptel », Amadou Dicko
Je m’attendais dans votre reponse M. le Ministre à lire comment vous comptez accompagner les éléveurs de volaille également. Jusque là sauf erreur de ma part je n’ai pas vu dans la politique de votre ministère comment il compte accompagner le secteur aviaire. Nous voyons ça et là des mesures d’accompagnement de l’agriculture et l’élévage de ruminants. Ce qui est à féliciter. Mais pensez à soutenir les éleveurs de volaille dont la plus grosse peine est le coût de l’aliment. Une subvention de l’Etat à ce niveau encourageront plus d’un surtout la jeune des villes à se lancer dans ce secteur.
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3. Le 28 janvier à 12:29, par Jean En réponse à : Elevage au Burkina : « A l’heure actuelle, nous ne pouvons pas donner de données fiables sur le cheptel », Amadou Dicko
Au lieu de construire de nouvelles laiteries, accompagnons celles qui existent pour collecter du lait en quantité suffisante pour atteindre leur seuil de rentabilité ! Mais, le Burkina souffre d’une maladie chronique d’une cérémonie de pose de la 1ère pierre de ceci ou de cela pour des usines non rentables. Que dire de l’éléphant blanc à Loumbila pour transformer la tomate qui n’a jamais rien produit par la faute d’une directrice prédatrice ?
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