En mai 2023, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a pris l’initiative de produire urgemment, et en quantité, des céréales (riz et maïs) pour soulager la population sur le plan alimentaire. Cette initiative a donné ses premiers résultats avec plus de 70 000 tonnes de riz et de maïs qui étaient attendues pour fin décembre 2023.

Au regard de ces résultats fort encourageants, le Président souhaite développer la production piscicole pour non seulement occuper les jeunes, mais aussi fournir des protéines et des revenus à la population déjà éprouvée. C’est pourquoi un projet d’urgence pour la production piscicole hors-sol a été élaboré pour apporter une solution rapide et durable à la jeunesse du Burkina Faso dans les zones éprouvées par l’insécurité.

Vue des participants.

La production de poissons dans des bacs, également connue sous le nom de « pisciculture en bassin », présente divers avantages, justifiant son choix dans de nombreuses situations. L’utilisation de bacs permet aux jeunes déplacés internes de produire dans des petits espaces, là où ils sont logés. Aussi, les bacs peuvent être aménagés en intérieur ou en extérieur, offrant ainsi une flexibilité d’implantation. Par ailleurs, cette méthode permet de réduire les risques de maladies, car elle limite les contacts des poissons avec des agents pathogènes présents dans l’environnement naturel, facilitant ainsi la surveillance sanitaire et les interventions rapides en cas de besoin.

La gestion de la production est également simplifiée grâce aux bacs, permettant un suivi individualisé des poissons. Cela offre un contrôle plus précis de la croissance, de la reproduction et de la qualité des poissons. De plus, les bacs facilitent la mise en place de systèmes de recyclage de l’eau, contribuant ainsi à une utilisation plus efficace des ressources hydriques par rapport aux méthodes de pêche en eau libre. Enfin, les bacs offrent une protection contre les prédateurs naturels, réduisant ainsi les risques de pertes liées à la prédation.

Abdourasmane Kadougoudiou Konaté, conseiller spécial du président de la transition, chargé des questions agricoles et d’autosuffisance alimentaire.

Selon le conseiller spécial du président de la transition, chargé des questions agricoles et d’autosuffisance alimentaire, Dr Abdourasmane Kadougoudiou Konaté, cette initiative est en complément de l’initiative présidentielle pour booster la production de poissons au Burkina Faso. À l’en croire, le Burkina Faso utilise plusieurs milliards pour importer le poisson, alors que le pays a toutes les potentialités pour produire le poisson localement. À la demande du chef de l’État, ils ont donc entrepris de mettre en place, pour 2024, 13 000 cages mobiles dans les treize régions du Burkina Faso pour la production piscicole, avec pour objectif de produire plus d’un million de tonnes de poissons pour la campagne 2024-2025.

Il souligne cependant que cette formation concerne des formateurs pilotes qui vont aider à former d’autres personnes pour pouvoir occuper toutes les zones où le terrorisme a fait beaucoup de déplacés internes. « C’est tout ce qui fait que nous utilisons les cages mobiles pour que, si un déplacé interne veut se déplacer, il puisse toujours se déplacer avec sa cage, vider l’eau et l’amener où il se trouve. Dès qu’ils seront installés, nous allons les équiper, les suivre à former d’autres jeunes pour atteindre les 13 000 bassins piscicoles d’ici l’année 2025, et nous nous attendons à avoir plus d’un million de poissons en plus de notre production locale », a expliqué Dr Konaté.

Parallèlement à cette initiative piscicole, l’offensive agricole va également mettre en place 21 000 cages flottantes, pour réduire les importations en poissons et économiser les devises.

Abdoulaye Sawadogo, président-directeur général de l’entreprise Nafaso.

Le président-directeur général de l’entreprise agricole Nafaso, Abdoulaye Sawadogo, a remercié la présidence du Faso, initiatrice de cette formation. Il a confié que dans sa ferme piscicole, il développe des alevins pour ceux qui veulent s’engager dans la pisciculture. « C’est dans ce sens que nous sommes engagés avec le gouvernement, à travers cette formation, à relever ce grand défi qui est de faire du Burkina Faso, un pôle de croissance piscicole malgré les aléas climatiques », a déclaré M. Sawadogo.

Selon le formateur, Aristide Kévin Bako, plusieurs modules seront développés. Il s’agit des techniques d’élevage des poissons, de nutrition, de vente, de gestion simplifiée (comptabilité simplifiée, planification financière…). Il y aura également une sortie terrain à la ferme de Nafaso pour voir ce qui les attend en pratique.
Des jeunes d’autres régions du Burkina Faso recevront également cette formation en pisciculture.

Aristide Kévin Bako, formateur.

Haoua Touré
Lefaso.net