Dans la famille Ouédraogo, un budget est expressément réservé à au moins six mois de la fête pour pouvoir offrir trois pagnes à chacun dans la cour. « Chaque année, j’ai une petite caisse dans ma chambre. J’y dépose une petite somme à la fin du mois que j’utilise en décembre pour acheter les pagnes de Noël. Ici, en famille, Noël est très sacré. Pour ne pas avoir de surprise, j’épargne. Cela me permet non seulement d’offrir le pagne à ma femme et à mes six enfants mais aussi de faire aussi une petite fête à l’occasion de la naissance du Christ. Fêter Noël dans ma famille est devenu une coutume. Les enfants sont très contents à l’approche de la fête car ils savent que nous ferons quelque chose. Je pense que le fait d’avoir initié le pagne de Noël, est vraiment une très bonne chose. Cela permet à chaque croyant d’être habillé d’un pagne d’une même valeur », a indiqué monsieur Ouédraogo.

Le pagne de Noël permet également aux vendeurs de pouvoir gonfler un peu leurs chiffres d’affaires et de subvenir à leurs besoins. Marie Sawadogo est une vendeuse de pagnes de Noël et elle dit pouvoir s’en sortir grâce à ce petit commerce. « Je vends des objets de piété ainsi que des pagnes de Noël. Je vends trois pagnes à 6 000 FCFA. Pour quelqu’un qui veut un seul pagne, nous le lui vendons à 2 000 FCFA. Cela fait environ dix ans que je vends les pagnes d’église. Nous partons chercher les pagnes au grand marché et nous les revendons. Le commerce de pagnes me permet de subvenir à mes besoins, d’aider mon mari. Sur trois pagnes, nous avons un bénéfice de 750 FCFA. Au début, ce n’était facile car il n’y avait pas de marché. C’est petit à petit que nous avons pu nous en sortir », a expliqué Marie Sawadogo.

Marie Sawadogo est une vendeuse de pagnes de Noël.

Carine Daramkoum
Lefaso.net