Burkina : Soaga, un exemple d’engagement communautaire
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Soaga, un village d’un peu plus de quatre mille habitants est situé à environ 20 km de Boussouma, commune dont il relève. Il est de la région du Centre-nord. Le village a eu son centre de santé grâce à l’engagement de ses fils et filles.
Ne pouvant plus supporter la souffrance des femmes enceintes, en 2013, les habitants sous le leadership de leur chef, décident de construire un centre de santé. Afin de soulager les femmes qui sont obligées de parcourir des kilomètres pour se faire consulter ou faire leurs pesées.
« La communauté était en détresse. Certaines femmes accouchaient en cours de route. Le CSPS le plus proche était inaccessible en saison pluvieuse. Face à cette situation, nous avons sollicité l’aide de certaines organisations. Mais nos doléances n’ont pas eu de réponse favorable. Nous avons donc décidé de trouver une solution. C’est ainsi que nous avons recensé la population. A partir du nombre de personnes, on pouvait imposer une somme à chacun. Même les nouveau-nés étaient recensés. Les jeunes ont cotisé et commencé les travaux avant la fin du recensement. A la fin du recensement nous avons demandé à chacun de payer cinq mille francs CFA. Nous avons récolté environ 20 millions de francs CFA. Les travaux étaient répartis par quartier et il y avait une équipe de contrôle. Nous nous sommes inspirés de l’approche de Thomas Sankara », a expliqué Adama Sawadogo, un fils du village.
Selon lui, les cinq mille étaient payés sur une année. Parce qu’ils se sont fixés l’objectif de finir leur chantier en une année. « Les jeunes se sont mobilisés pour apprendre le ferraillage avec un ferrailleur que nous avons pris. Ils ont appris le ferraillage en une journée. Ils ont appris la confection des briques en deux jours. Les femmes ont transporté le sable et l’eau », a indiqué monsieur Sawadogo.
Il a signalé que pour la finition des travaux et l’équipement de la maternité, une autre cotisation a été imposée par quartier. « Le premier bébé de notre maternité a dormi sur une natte. Nous nous sommes dit que nous pouvions construire notre centre de santé et nous l’avons fait », a confié, le fils du village. A l’en croire les équipements tels les tables d’accouchement, les lits et autres ont été achetés par la communauté.
Adama Sawadogo a signalé qu’avant le démarrage des travaux, il s’est rendu au ministère en charge de la santé pour déposer une autorisation de construire un centre de santé. « J’ai été interpellé au niveau du ministère de la Santé. Je suis allé expliquer notre projet avec un film à l’appui. Et ils nous ont accordé l’autorisation de construire. Ils sont venus voir si le travail était effectif. Ils sont venus trouver que le bâtiment de la maternité était construit et il respectait les normes. Alors, ils ont décidé de nous aider à terminer le bâtiment du dispensaire », a-t-il raconté.
Pour lui, il faut aider l’État. Car, dit-il, l’Etat ne peut pas tout faire. Il invite les populations à prendre des engagements pour le développement de leur localité et surtout pour le développement du pays. « Si chacun s’y met, il n’y a pas ce qu’on ne peut pas réaliser. Il nous faut un développement endogène et nous devons inculquer cela à nos jeunes », a-t-il terminé.
Rama Diallo
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