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Burkina Faso : Un projet lancé pour favoriser l’accès des personnes vulnérables à la justice

Publié le samedi 9 décembre 2023 à 10h45min

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Burkina Faso : Un projet lancé pour favoriser l’accès des personnes vulnérables à la justice

Le ministre de la Justice et des Droits humains, Edasso Rodrigue Bayala, a procédé, le 8 décembre 2023, au lancement officiel du projet Accès à la justice-INL. Piloté par le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), avec l’appui financier du gouvernement américain, ce projet vise principalement à améliorer l’accès à la justice des personnes vulnérables des régions du Centre-Nord, de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins. Il sera mis en œuvre sur 24 mois, en partenariat avec le ministère de la Justice, le CIFDHA, le MBDHP et l’Association des femmes juristes du Burkina.

Le projet Accès à la justice-INL s’inscrit dans le cadre du programme Cohésion sociale, sécurité et Etat de droit (COSED). Il se fixe comme objectifs de contribuer à assurer un meilleur accès à la justice pour les populations éloignées des juridictions, réduire les stocks de dossiers notamment en ce qui concerne les affaires liées aux violences sexuelles et celles basées sur le genre, et enfin fournir une assistance juridique et judiciaire aux populations les plus défavorisées.

Et pour ce faire, plusieurs activités seront menées dans les zones d’intervention que sont les régions du Centre-Nord, de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins. Il s’agit de l’organisation de 21 audiences foraines ainsi que de six sessions des chambres criminelles des cours d’appel de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso ciblant les zones d’intervention du projet. Aussi, une assistance judiciaire et juridique sera fournie aux groupes vulnérables à travers la prise en charge des honoraires d’avocats pour 330 bénéficiaires en première instance et 70 en appel.

Edasso Rodrigue Bayala, ministre de la Justice et des Droits humains

De plus, 60 magistrats et greffiers en activité dans les zones d’intervention seront formés pour traiter efficacement les affaires pénales, en particulier celles liées au terrorisme. Soixante enquêteurs de la police et de la gendarmerie verront également leurs capacités renforcées pour mieux répondre et protéger les victimes des Violences basées sur le genre (VBG). Ils vont également établir huit points focaux régionaux sur les VBG à Bobo-Dioulasso, Dédougou, Kongoussi et Kaya.

Des conseils juridiques seront aussi fournis, à travers des cliniques juridiques, aux personnes vulnérables sur la détention provisoire dans les prisons de Kaya, Bobo-Dioulasso, Dédougou et Kongoussi. Le projet va en plus appuyer la création de cinq bureaux d’accueil judiciaire à Bobo-Dioulasso, Orodara, Dédougou, Kongoussi et Kaya.

Pour le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, ce projet vient ainsi renforcer l’accès aux services publics de justice dans les zones d’intervention fortement impactées par la crise sécuritaire et accompagner son département à répondre aux besoins en matière de justice des populations. « La justice et la bonne gouvernance sont gages et fondements d’un Etat de droit. Nous traversons des situations assez difficiles dans notre pays, qui sont dues à la crise sécuritaire, qui a quelque peu planté l’accès à la justice avec la fermeture et la délocalisation de certains tribunaux de grande instance et les déplacements de populations que cela a entrainé. L’Etat fait déjà beaucoup en matière d’accessibilité à la justice, mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Il y a toujours matière à faire et lorsque nous avons des partenaires qui nous appuient, c’est l’occasion pour nous de les remercier », a-t-il laissé entendre.

Sandra Clark, ambassadeur des Etats-Unis au Burkina Faso

Le projet Accès à la justice est financé par le gouvernement américain, à travers l’ambassade des Etats-Unis au Burkina Faso, à hauteur de 1,34 milliard de francs CFA. Et pour Sandra Clark, ambassadeur des Etats-Unis au Burkina Faso, la justice est au cœur de l’Etat de droit, des droits humains et de la démocratie. C’est pourquoi son pays accompagne le Burkina Faso à travers ce nouveau projet, pour faciliter l’accès à la justice, surtout aux populations vulnérables.

Pour le représentant résident par intérim du PNUD, Alfredo Teixeira, le projet va largement contribuer à l’accès à la justice de cette catégorie de la population souvent marginalisée, en raison de la situation sécuritaire. « Il n’y a pas de paix sans justice, et la justice renforce la légitimité de l’Etat et la confiance des citoyens en l’Etat, surtout pour les catégories les plus défavorisées et marginalisées que sont les jeunes, les femmes, les personnes déplacées internes et les personnes handicapées, qui ont difficilement accès à la justice », a-t-il déclaré.

Alfredo Teixeira, représentant résident par intérim du PNUD

Le démarrage effectif des activités du projet est prévu pour janvier 2024.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

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