Burkina/Massacre à Zaongo : La Coordination des OSC s’indigne face aux « agissements de l’UE »
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La Coordination des OSC du Burkina, à travers une conférence de presse organisée ce mercredi 15 novembre 2023 à Ouagadougou, s’indigne de « l’ingérence de l’Union européenne (UE) » dans les questions liées à la crise sécuritaire. « Nous exprimons notre indignation face aux agissements de l’Union européenne suite aux malheureux événements survenus à Zaongo », a clamé Boukary Ouédraogo, porte-parole de la Coordination des OSC du Burkina.
Après la récente tuerie perpétrée le 5 novembre 2023, dans la commune de Boala, localité située dans le Centre-nord du pays, l’UE avait en effet, demandé aux autorités burkinabè de faire la lumière sur cette affaire. Cependant, cette interpellation de l’UE est mal accueillie par cette Coordination des OSC.
Elle déclare à cet effet : « Cela nous interpelle à plus d’un titre dans la forme et le contenu même de ce communiqué de l’UE qui déjà porte un doigt accusateur sur nos forces combattantes, alors même qu’une enquête est en cours ».
L’UE invité au respect du principe de non-ingérence
La Coordination des OSC dit être tentée de s’interroger sur les prétendus droits de regard de l’UE sur les problèmes du Burkina Faso. « Mieux, de quelle autorité s’arroge l’UE pour demander avec dédain des comptes à nos autorités sur la situation sécuritaire au Burkina Faso ? », renchérit-elle.
Cette Coordination des OSC invite l’UE à respecter le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États et surtout celle de la souveraineté du Burkina Faso. « Si les autorités burkinabè ont des comptes à rendre à quelqu’un dans ce monde, cela n’irait pas au-delà du peuple », affirme le porte-parole de la Coordination des OSC.
Pour Boukary Ouédraogo, les agissements de l’UE viennent démontrer une fois de plus à quel point certaines organisations veulent porter un coup à la cohésion sociale du Burkina Faso. « Ces agissements consistent à freiner l’élan du combat souverainiste enclenché par le capitaine Ibrahim Traoré et son gouvernement », précise-t-il.
Le peuple burkinabè, poursuit-il, s’est engagé dans cette guerre sans rien attendre de qui que ce soit et il n’est demandé à personne à part le peuple de venir compter ses victoires encore moins ses morts.
« L’UE veut diviser le peuple burkinabè »
« Nous voudrions également exhorter nos autorités à clarifier l’état de nos relations avec certains pays de l’Europe, comme la France qui passe tout son temps à donner la parole à des individus qu’on pourrait qualifier même d’ingrats. Ce, afin que ces derniers s’expriment au nom du peuple burkinabè. C’est le cas de Newton Barry, qui a fuit la guerre dans son pays », a déploré monsieur Ouédraogo.
Au regard de ce qui précède, la Coordination des OSC dit prendre l’opinion nationale et internationale à témoin sur « ces agissements dont le peuple burkinabè ne se reconnaît point ». Selon elle, « les manipulations de l’UE n’ont pour seul but que de diviser le peuple et de dénigrer le combat dans lequel il s’est dignement engagé ».
L’appel à une vigilance élevée
« Nous rappelons également à tout le monde entier que de tels actes n’ont jamais pu faire fléchir le vaillant peuple burkinabè engagé que nous sommes, bien au contraire ils contribuent à renforcer nos rangs. Qu’à cela ne tienne, nous appelons tout le peuple à une vigilance élevée et a une veille citoyenne plus dynamique et renforcée contre toute force du mal », a lancé le porte-parole de la Coordination des OSC du Burkina.
Les participants ont chanté en chœur l’hymne national du Burkina Faso en hommage aux victimes des attaques terroristes, des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) tombés au front. Le présidium quant à lui, s’est prêté aux questions des journalistes pour apporter davantage d’éclaircissements pour ceux qui en avaient besoin. La présente conférence de presse s’est déroulée dans la salle de réunion du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ).
Pour rappel, les autorités burkinabè, à travers le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Kaya, ont annoncé le 13 novembre 2023, un bilan provisoire sur la tuerie de Zaongo, faisant état de 70 morts.
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Hamed Nanéma
Crédit photos : Bonaventure Paré
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