Ils sont jeunes, ils viennent du Mali, du Niger, du Sénégal et du Burkina Faso pour prendre part au forum sous-régional de la jeunesse organisé par le Gorée Institute. Ce forum se veut un cadre de réflexion des jeunes sur les défis en matière de consolidation de la paix au Sahel. C’est un secret de Polichinelle que de dire que des pays de l’Afrique de l’Ouest sont secoués ces dernières années par des tensions socio-politiques, des contestations électorales, des manifestations diverses, auxquelles vient s’ajouter le terrorisme. Ces maux ont pour conséquence de fragiliser la paix et la démocratie dans la région. Les jeunes bien souvent paient le lourd tribut de cette instabilité. Ils méritent de ce fait, d’être écoutés et leurs préoccupations prises en compte par les élites dans les processus de recherche de la paix et de la stabilité.

Les participants viennent du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Sénégal.

« Que ce soit au Sénégal, au Mali, en Guinée, au Burkina Faso, au Niger ou ailleurs, les jeunes ont démontré qu’ils peuvent être une force de dénonciation comme une force d’énonciation politiques : émergence de mouvements devenus des forces incontournables dans les épisodes de mobilisation socio-politique, à l’occasion de contestations politico-électorales, de manifestations de rue pour dénoncer des dérives politiques et pour réclamer un respect des règles du jeu démocratique, une réponse aux problèmes sociaux ou pour revendiquer des espaces socio-politiques apaisés qui passe notamment par une farouche lutte contre les modifications constitutionnelles à des fins partisanes prouvent à suffisance leur engagement comme bâtisseurs de paix et d’acteurs de la stabilité démocratique », a laissé entendre M. Doudou Dia, directeur exécutif de Gorée Institute.

Doudou Dia, directeur exécutif de Gorée Institute appelle les élites à prendre en compte les préoccupations des jeunes.

Ce forum se veut donc comme il le souligne, un espace d’échanges, de dialogue avec les jeunes et entre les jeunes pour un plaidoyer fort pour leur implication effective dans les processus politiques, afin qu’ils se positionnent mieux dans la gouvernance et les crises au Sahel.

À en croire M. Dia, renforcer le rôle des jeunes dans la stabilité démocratique et la préservation de la paix passe par la reconnaissance de leur rôle comme vecteur d’engagement socio-politique. « Les événements qui se déroulent dans nos Etats et dans l’espace CEDEAO démontrent à suffisance que la jeunesse africaine est en train de poser les germes d’une transformation socio-politique de plus grande ampleur. A nos élites de les comprendre et décortiquer le véritable message des jeunes », a déclaré le directeur exécutif de Gorée Institute.

Abdoul Razack Zida, représentant le ministre de la jeunesse invite les jeunes à être des acteurs de changements positifs.

Abdoul Razack Zida, directeur du partenariat et de la coopération en matière de jeunesse, représentant le ministre de la jeunesse et de l’emploi a lui souligné que le thème abordé par le forum est d’actualité. Il invite de ce fait, les participants à être assidus, afin de sortir du forum, outillés et avec des idées à mettre en œuvre pour consolider la paix dans la sous-région. « Les enjeux d’un tel forum sont énormes, au regard de la place accordée aux jeunes dans la mise en œuvre des politiques publiques, qui n’est pas encore suffisante. La jeunesse qui constitue la majorité de la population doit être impliquée et pour ce faire, il faut qu’elle soit outillée pour être capable d’exercer tous les rôles possibles dans la gouvernance (...) Ils (les jeunes) doivent donner leurs avis et contribuer à l’émergence d’une jeunesse résiliente qui s’implique et pas une jeunesse qui attend, une jeunesse qui est facteur de changements positifs et non une jeunesse qui cause des troubles, une jeunesse qui fait la promotion du vivre-ensemble, de l’intégration sous-régionale », a déclaré M. Zida.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net