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Ouagadougou : « Nous recevons en moyenne plus de 200 plaintes par an pour des cas de nuisances olfactives », Alidou Tinto, directeur général de la salubrité et de la tranquillité urbaine

Publié le mercredi 18 octobre 2023 à 15h24min

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Ouagadougou : « Nous recevons en moyenne plus de 200 plaintes par an pour des cas de nuisances olfactives », Alidou Tinto, directeur général de la salubrité et de la tranquillité urbaine

Les nuisances olfactives sont des odeurs nauséabondes qui troublent le quotidien de la population. Dans la ville de Ouagadougou, ce sont un peu plus de 200 plaintes relatives à ces nuisances qui sont reçues annuellement par la direction générale de la salubrité et de la tranquillité urbaine. Avec le premier responsable de cette direction, Alidou Tinto, nous sommes revenus sur les sources des nuisances olfactives ainsi que la démarche à suivre lorsqu’un citoyen est confronté à ces nuisances. Le directeur général de la salubrité et de la tranquillité urbaine invite les Ouagavillois à adopter un comportement civique en matière d’hygiène et de salubrité pour un mieux vivre. Lisez-plutôt.

Lefaso.net : Quelles sont les différentes sources des nuisances olfactives ?

Alidou Tinto : Les nuisances olfactives sont relatives au manque d’hygiène et de propreté dans un milieu donné. Au niveau de la ville de Ouagadougou, ces nuisances sont issues des dépotoirs sauvages d’ordures dans les espaces publiques. Il y a également l’élevage en milieu urbain. Une fois que la pluie tombe sur les excréments des animaux, cela entraîne des odeurs nauséabondes pour le voisinage. A cela s’ajoute les rejets des boues de vidange. Souvent il y a des vidangeurs manuels qui s’adonnent à cette pratique. Ils vident les boues de vidange pour aller les déverser dans les espaces publics, ce qui crée des nuisances olfactives. Certains citoyens vident aussi leurs toilettes et gardent les boues de vidange devant leurs concessions, espérant que la pluie les emporte. Et lorsqu’il ne pleut pas, cela crée des désagréments pour le voisinage.

Quelle est l’ampleur du phénomène dans la ville de Ouagadougou ?

Nous sommes souvent interpellés pour des cas de nuisances olfactives. Des usagers nous interpellent également sur l’élevage dans des cours à usage d’habitation qui sont transformés en enclos. Le phénomène existe et nous recevons en moyenne plus de 200 plaintes par an pour des cas de nuisances olfactives, issues uniquement de l’élevage en milieu urbain. Et ces plaintes sont reçues généralement durant la saison pluvieuse.

A quoi s’exposent les contrevenants ?

Lorsque l’infraction est constatée, les contrevenants s’exposent à une amende. Et les amendes varient. En matière contraventionnelle, il y a les amendes de 1ère, 2e, 3e et 4e classe qui vont de 6 000 à 24 000 FCFA. Et les amendes sont fonction de la gravité de l’infraction. En cas par exemple d’élevage en milieu urbain, lorsqu’il y a plainte, la diligence pour l’autorité administrative c’est de faire cesser l’infraction, à savoir la délocalisation demandée au propriétaire des animaux. L’élevage doit se faire dans les zones pastorales et non dans les parcelles à usage d’habitation. Il lui est donc donné un délai pour délocaliser les animaux. Et lorsque cela n’est pas fait, le voisinage nous revient pour nous informer que le délai donné n’a pas été respecté par le contrevenant. Et dans ce cas, nous saisissons les animaux et nous les mettons en fourrière. Et quand le contrevenant s’exécute et délocalise son lieu d’élevage, il peut récupérer ses animaux contre payement d’une contravention. Mais lorsqu’il ne se présente pas, il est procédé à une vente aux enchères des animaux au profit du budget communal.

Quelle est la démarche à adopter en cas de nuisances olfactives ?

Tout citoyen qui se sent lésé du fait de nuisances olfactives peut porter plainte, puisque le maire ou le président de délégation sociale a le pouvoir de police générale. Il peut intervenir dans le domaine de la salubrité pour préserver la population. Les plaintes sont reçues au niveau de la direction générale de la police municipale, plus particulièrement au niveau de la direction de la salubrité et de la tranquillité urbaine, qui relève de la direction générale. Ces plaintes peuvent être reçues de façon écrites, par des appels téléphoniques sur notre numéro vert qui est le 80 00 11 03. Nous avons aussi une plateforme WhatsApp dont le numéro est le 70 00 83 41, faite pour l’enregistrement des plaintes et des urgences. Ce sont autant de canaux qui permettent de dénoncer les infractions. Les plaintes sont souvent gérées anonymement, sauf dans les cas où le témoignage du plaignant est vraiment nécessaire.

Un dernier mot ?

Nous invitons la population au civisme en matière d’hygiène et de salubrité. Certains constats sont liés à l’incivisme, qui n’est pas forcement la méconnaissance de la règlementation. Il y a des textes qui existent mais le respect de ces textes ne suit pas. C’est généralement quand la situation prend de l’ampleur que les gens se plaignent. Souvent, les nuisances olfactives issues des jets d’ordures dans les espaces publics, vous remarquerez que c’est une personne qui commence à jeter les ordures dans ces lieux et les autres emboitent le pas. Et lorsque la situation devient inconfortable, ils accusent l’autorité de ne pas faire son travail. Alors qu’il y a des sites bien appropriés pour le dépotage des ordures.

Propos recueillis par Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

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