En effet, pour le ministère public, ces derniers n’ont reçu aucun acte de cessation immédiate de service. Toute chose qui leur permet de poursuivre le procès.

Qu’à cela ne tienne, pour taire les débats sur ce sujet, le juge a posé une question aux conseils de la défense : "les magistrats dont vous faites allusion sont des magistrats au même titre que moi, nommés par décret. Est-ce que vous me trouvez compétent de satisfaire votre requête ?"

À cette question "piège", Me Kopiho décide de ne pas y répondre et de déclarer qu’il se satisfera de la décision du juge mais tirera toutes les conséquences de droit.

Dans les débats, les conseils de la défense ont aussi demandé le rapport financier de l’expertise qui a été faite. Cette expertise a coûté, selon les conseils de la défense, près d’un milliard de francs CFA à IAMGOLD Essakane SA.

A la demande du parquet de faire une démonstration au tribunal, aux yeux de tous, de la présence d’or dans le charbon fin, Me Kopiho fera savoir que si on pouvait faire l’expertise sur place au Burkina, donc dans un tribunal, pourquoi avoir laissé la société IAMGOLD Essakane SA débourser cette somme pour analyser un échantillon ? "Elle pouvait servir à expertiser l’ensemble des 32 sacs de charbon fin saisis", ajoute-t-il.

"On ne change pas les règles du jeu en cours de route. Nous demandons à votre juridiction de laisser l’expertise aller jusqu’au bout", insiste un autre conseil de la défense.

Avis des experts

L’expert Gomina Moussa, l’un des tout premiers experts saisi aux premières heures de cette affaire, est appelé à la barre pour confirmer ou infirmer si la requête du parquet est faisable et si, effectivement, une cargaison de corps solide a été retirée lors de l’expertise comme le présume le parquet.

"Oui, un échantillon a été effectivement mis de côté et cet échantillon ne peut pas être analysé au même titre que les autres, parce qu’elle est solide", atteste l’expert Gomina. Par contre, il n’a pas été aussi formel sur la possibilité de faire une démonstration au tribunal.

Pr Yonli, un chimiste est à son tour appelé à la barre. Il affirme qu’il est possible de connaître la teneur de l’or dans un élément solide avec un matériel qu’il a montré au juge via son ordinateur.

Le juge conclura que les deux avis sont discordants. Par conséquent, il a suspendu l’audience tout en enjoignant au parquet de présenter la cargaison de corps "solide" à la prochaine audience. L’audience reprend ce vendredi 6 octobre 2023.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net