Burkina : Grande mobilisation à Ouagadougou pour une nouvelle constitution
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La Coordination des Organisations de la société civile du Burkina Faso tient une grande mobilisation populaire, ce vendredi 29 septembre 2023 à la Place de la nation. Les manifestants plaident pour « une nouvelle constitution pour une nouvelle génération ».
Ouagadougou, vendredi 29 septembre 2023. Un jour ouvrable. Il est 8h à la Place de la nation. Des centaines personnes sont réunies, alors que d’autres sont convoyées dans des bus de transport en commun. Ces personnes ont répondu à l’appel de la Coordination des OSC du Burkina Faso pour dénoncer l’actuelle constitution du pays.
A 9h, l’ambiance était chaude à la Place de la nation. Au cours de la manifestation, on peut apercevoir les drapeaux du Burkina Faso, du Mali, du Niger, de la Russie et du Togo. C’est la première fois que le drapeau du Togo s’invite à une manifestation de soutien à la transition au Burkina Faso.
Les gadgets ont le vent en poupe à l’occasion de cette mobilisation des supporters de la transition. Pendant que les artistes chauffent le podium avant la lecture de la déclaration liminaire, des "commerçants" s’activent aux alentours pour la vente de gadgets divers. Des drapeaux, des t-shirts, des portes-clés, des sifflets et d’autres articles sont proposés. Les prix varient de 200 à 3 500 FCFA.
« Nous ne sommes pas là pour l’anniversaire d’Ibrahim Traoré »
Des affiches à l’effigie du chef de l’État ont été distribuées aux manifestants. Il est écrit sur certaines : « An 1. Nous peuple du Burkina Faso déclarons le début de la révolution après la transition avec le capitaine Ibrahim Traoré en tant que président du Faso ».
Aussitôt distribuées, aussitôt elles sont déchirées par un manifestant. Approché pour comprendre cet acte, celui-ci nous répond : « Nous ne sommes pas là pour l’anniversaire d’Ibrahim Traoré ». Il précise que la manifestation du jour est axée uniquement sur la nouvelle constitution que leur organisation revendique.
« Nous sommes témoins de l’échec de notre constitution et ses lacunes… »
Au moment où cet incident se déroule, un groupe d’homme monte sur le podium. Avant de lire la déclaration, les organisateurs et le public ont chanté en chœur l’hymne national.
Ghislain Dabiré, le porte-parole, dans son mot, a pointé du doigt les aspects juridiques et la gestion de l’administration publique, qui viennent se greffer au terrorisme, empêchant le développement du Burkina Faso. « C’est fort de ce constat que nous, peuple du Burkina Faso, avons décidé de façon responsable, et loin des questions d’individus, de prendre les choses en mains en commençant par le changement du socle juridique de notre nation qui n’est sans doute que la constitution actuelle du Burkina Faso », a-t-il déclaré.
Les manifestants ont réclamé une « constitution à la burkinabè » et non celle qui a été imposée par le colon. « Nous sommes témoins de l’échec de notre constitution et ses lacunes dans le cadre des relations internationales et face à certaines normes internationales de façon générale. La non prise en compte des réalités burkinabè, le non-respect de certaines valeurs constitutionnelles telles que le respect strict du principe cardinal de la séparation des pouvoirs aux bénéfices de certains politiques en place », a développé Ghislain Dabiré.
Convaincu d’une nouvelle constitution pour le ‘’salut’’ du Burkina Faso, cette coordination des OSC du Burkina Faso a appelé le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, d’entamer le processus de changement. Les organisateurs ont brandi « la neutralité » et « le non corporatisme politicien » de l’actuelle transition.
Cryspin Laoundiki
Photos et vidéo : Bonaventure Paré
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