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Projet transfrontalier Burkina - Côte d’Ivoire : Le PNUD et l’UNICEF plaident pour une extension après un bilan à mi-parcours satisfaisant

Publié le mardi 26 septembre 2023 à 16h06min

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Projet transfrontalier Burkina - Côte d’Ivoire : Le PNUD et l’UNICEF plaident pour une extension après un bilan à mi-parcours satisfaisant

Ouagadougou abrite, ce mardi 26 septembre 2023, une rencontre de haut-niveau de suivi du projet transfrontalier Burkina-Côte d’Ivoire intitulé « Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits ». Organisée par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) et le Fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF), cette réunion vise, entre autres, à apprécier la mise en œuvre du projet, à tirer les leçons, à porter le plaidoyer pour son extension et à formuler des recommandations sur les préoccupations des populations.

« Nos espaces frontaliers sont aujourd’hui confrontés à de nombreux enjeux et défis liés notamment à la sécurisation des frontières et des espaces frontaliers, à l’accès aux services sociaux de base et au développement des espaces transfrontaliers », a déclaré Salimata Dabal, secrétaire permanente de la Commission nationale des frontières (CNF), représentant le ministre en charge de l’administration territoriale, Émile Zerbo, à l’ouverture de la réunion. Cette situation a conduit le PNUD et l’UNICEF à lancer en juillet 2022, le projet « Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits ».

Renforcer la cohésion sociale et prévenir les menaces

Financé par le Fonds pour la consolidation de la paix des nations unies (PBF), à 4 millions de dollars US (plus de 2,6 milliards FCFA), le projet transfrontalier Burkina-Côte d’Ivoire vise à réduire la vulnérabilité des populations des zones frontalières entre le Burkina Faso et la République de Côte d’Ivoire en vue de renforcer la cohésion sociale, lutter contre l’insécurité, les déplacements involontaires de populations et prévenir les menaces liées à l’influence accrue des groupes armés.

Une vue des participants des deux pays présents à la réunion

Quatorze mois après le lancement officiel dudit projet dans le village de la Léraba en République de Côte d’Ivoire, les acteurs se sont donné rendez-vous à Ouagadougou pour le bilan à mi-parcours. Selon la secrétaire permanente de la Commission nationale des frontières, Salimata Dabal, « ce projet contribue au renforcement des liens de coopération, de solidarité et de fraternité, gage d’un espace transfrontalier où règnent la paix et la cohésion sociale ».

La secrétaire permanente de la Commission nationale des frontières (CNF),Salimata Dabal a présidé la cérémonie

15 600 bénéficiaires directs touchés au Burkina Faso

Dans son discours, Mariana Stirbu, représentante adjointe, UNICEF Côte d’Ivoire, a indiqué que le projet en Côte d’Ivoire couvre les régions du Bounkani et du Tchologo avec plus de 20 000 personnes ayant bénéficié des interventions ciblées dans les deux régions. Et au Burkina Faso, il couvre quatre communes que sont Niangoloko et Niankorodougou dans la région des Cascades et Kampti et Boussoukoula dans la région du Sud-ouest. Au Burkina, il a touché près de 15 600 bénéficiaires directs, y compris les populations hôtes et les PDI, dont 40% de femmes.

Renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité

Elle s’est réjouie des résultats engrangés au Burkina Faso. Il s’agit, entre autres, des travaux d’infrastructures avec des installations solaires réalisées au profit des FDS des quatre communes cibles du projet, le renforcement des capacités opérationnelles des postes frontières des communes cibles à travers la fourniture de matériel informatique, de mobilier ainsi que de motos.

Mariana Stirbu, Représentante adjointe, UNICEF Côte d’Ivoire, a égréné les acquis du projet

Il y a eu également la construction de six points d’eau (et deux autres sont en cours de finition) permettant ainsi de réduire la distance à parcourir et le temps d’attente pour les femmes des localités cibles (Salentene, Nerfindougou, Bodana, Kpapira, Bonkoulou-Torkaoun, Sikati).

Plus de 800 enfants ont bénéficié d’un accompagnement social personnalisé et les jeunes engagés ont été mobilisés pour la cohésion sociale dans les villages à travers des clubs de jeunes ambassadeurs pour la paix.

Défis liés à la prise en charge des réfugiés

A en croire la représentante adjointe, UNICEF Côte d’Ivoire, le projet doit faire face à de nouveaux défis générés par l’évolution du contexte sécuritaire, aussi bien en Côte d’Ivoire qu’au Burkina-Faso. Il s’agit, selon elle, de la prise en charge des réfugiés, de la gestion du bétail des réfugiés, de la gestion des ressources naturelles (orpaillage, parcs et réserves), de la criminalité transnationale et de la prolifération et la circulation illicite des armes.

Elle a plaidé auprès du Fonds pour la consolidation de la paix des nations unies pour une extension du coût du projet pour parachever et consolider les acquis, mais aussi aplanir les insuffisances.

Les partenaires ont plaidé pour une extension du coût du projet

Mettre l’accent sur les infrastructures sociales de base

Selon Salimata Dabal, les acteurs de mise en œuvre du projet sont à féliciter. « Il a fallu faire du « faire-faire » à travers des ONG et c’est une très bonne chose. Ce sont des acteurs sur place qui ont mis en œuvre ce projet », a-t-elle souligné.

Pour la reconduite du projet, elle a souhaité qu’un accent soit mis sur les services sociaux de base et que les services en charge de la gestion des frontières des deux pays puissent cibler des projets transfrontaliers qui puissent profiter aussi bien aux populations du côté de la Côte d’Ivoire que du Burkina Faso.

Le directeur des affaires générales du ministère de la sécurité intérieure, Berthé Bouabari

Pour une mutualisation des ressources

Le directeur des affaires générales au ministère de la Sécurité intérieure ivoirienne, Berthé Bouabari, a indiqué qu’au regard des défis à relever, de la pluralité des domaines à adresser et de la multiplicité des acteurs, il est nécessaire de créer une synergie et de mutualiser les ressources en impliquant à tous les niveaux du projet des parties prenantes.

Les participants ont posé pour la postérité

« Cette implication exige la prise en compte des structures en charge des frontières, de la conception des projets aux activités de suivi-évaluation en passant par la mise en œuvre », a-t-il indiqué avant de laisser entendre que les acquis du projet seront renforcés et reversés lors de la mise en œuvre de la politique nationale de gestion intégrée des frontières en cours d’adoption par le gouvernement ivoirien.

Fredo Bassolé
Lefaso.net

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