Burkina/An 8 du putsch de 2015 : Les CDAIP réaffirment leur position anti-putschiste et appellent à l’unité afin de venir à bout de l’impérialisme
Déclaration
Dans une déclaration à l’occasion de la commémoration du 8e anniversaire de la résistance au putsch du 16 septembre 2015, les comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) de la ville de Ouagadougou saluent la bravoure, l’esprit de sacrifice et l’héroïsme du peuple burkinabè, principalement sa jeunesse lors de cette résistance.
Selon les CDAIP, cette commémoration 2023 se fait dans un contexte d’aggravation de la crise multidimensionnelle dont la principale manifestation est la crise sécuritaire qui est devenue une guerre civile réactionnaire, une guerre injuste imposée au peuple burkinabè par des groupes armés terroristes (GAT), l’impérialisme international et ses valets locaux.
Pour les CDAIP, la voie pour venir à bout de l’impérialisme et de ses laquais de tout bord est celle de la lutte révolutionnaire du peuple qui passe par une unité populaire large autour de revendications politiques clairement anti-impérialistes et fondées sur les aspirations des couches populaires, et sous la direction de forces politiques authentiquement révolutionnaires.
Tout en réaffirmant leur position anti-putschiste, les CDAIP appellent les populations de Ouagadougou et des environs à tirer des riches et instructives leçons en matière de solidarité, d’entraide, de fraternité pour aller vers une unité du peuple afin de chasser les puissances impérialistes du pays et faire face à la guerre et à ses conséquences et pour une paix durable pour le peuple.
Lefaso.net
Déclaration à l’occasion de la commémoration du 8ième anniversaire de la Résistance Populaire Victorieuse au putsch contre-révolutionnaire de septembre 2015
16 septembre 2015 – 16 septembre 2023, cela fait 8 ans que notre peuple, à travers toutes ses composantes socio-économiques, entamait, pour près de deux semaines, une Résistance patriotique et héroïque à un putsch que venait de perpétrer le défunt Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP). A la tête de cette action putschiste, on avait un certain Gilbert Diendéré, homme de main et un des architectes du long et sanguinaire règne du Capitaine Blaise COMPAORE.
A l’occasion de cet anniversaire, les CDAIP, nés justement sur les barricades de cette Résistance Populaire, saluent la bravoure, l’esprit de sacrifice et l’héroïsme de notre peuple, principalement sa jeunesse. Ils ont une pensée glorieuse pour les martyrs de cette Résistance et pour ceux de l’Insurrection Populaire. Ils renouvellent leur solidarité avec les familles des personnes tuées et blessées sur le champ de la lutte pour la quête de la liberté et du progrès social véritable.
Cette commémoration se fait dans un contexte d’aggravation de la crise multidimensionnelle, dont la principale manifestation est la crise sécuritaire qui est devenue une guerre civile réactionnaire, une guerre injuste imposée à notre peuple par des groupes armés terroristes (GAT), l’impérialisme international et ses valets locaux. Les conséquences de cette guerre aux plans politique, économique, sociale, psychologique, moral et humanitaire sont dramatiques pour notre peuple. Les CDAIP saisissent l’occasion, pour saluer la mémoire des victimes civiles et militaires de cette guerre. Ils témoignent leur solidarité aux personnes déplacées internes (PDI) et demandent à leurs militants de poursuivre les actions de solidarité à leur endroit en ces moments difficiles.
La résistance populaire de septembre 2015, comme l’Insurrection Populaire de 2014 dont elle a défendu fermement les avancées révolutionnaires contre les putschistes de l’ex RSP, demeurera une œuvre historique, héroïque et mémorable, en dépit des péripéties de la lutte de notre peuple. Ce dont nous sommes convaincus en tant que CDAIP, est que sur le chemin vers le véritable changement, des retours en arrière, notamment la survenue de coup d’Etat, ne sont pas exclus mais le bon qualitatif en avant, c’est-à-dire le changement révolutionnaire, est inéluctable. Les CDAIP marqueront toujours la date commémorative de la résistance au putsch du 16 septembre 2015 qui constitue pour notre peuple une source d’inspiration sur sa marche complexe vers cette alternative révolutionnaire.
La Résistance victorieuse contre le putsch de l’ex Général Gilbert Diendéré et de son RSP de septembre 2015 a été l’œuvre des civils, particulièrement la jeunesse populaire des villes et des campagnes, avec un appui important d’une partie de l’armée. Le message était un rejet du putschisme, ce qui constituait une avancée à consolider pour et par notre peuple dans la mesure où depuis les indépendances formelles de 1960, les coup d’Etat ont toujours été un moyen pour sauver l’ordre néocolonial en crise. C’est ce à quoi, nous avons assisté le 24 janvier 2022, avec l’arrivée du MPSR, en ces versions 1 et 2, dans un contexte d’approfondissement de la crise du néocolonialisme sous le pouvoir du MPP et alliés.
Pour les CDAIP, comme bien d’autres organisations démocratiques, progressistes et révolutionnaires qui l’ont déjà exprimé, le pouvoir MPP et alliés portent la responsabilité du coup d’Etat du MPSR. Mieux, c’est l’impérialisme international et ses valets locaux que sont les différentes fractions de la classe bourgeoise néocoloniale, qui sont responsables de ces coup d’Etat pour avoir conduit notre pays et notre peuple dans la grave crise multidimensionnelle, dont la principale manifestation est la guerre civile réactionnaire en cours, principal prétexte des putschistes. Ils sont, en réalité des fauteurs de cette guerre, comme les GAT qui attaquent notre pays ayant déjà causé la mort de plus de 16 000 personnes et fait plus de 2 000 000 de PDI.
Pour les CDAIP, la voie pour venir à bout de l’impérialisme et des ses laquais de tout bord est celle de la lutte révolutionnaire du peuple qui passe par une unité populaire large autour de revendications politiques clairement anti-impérialistes et fondées sur les aspirations des couches populaires, et sous la direction de forces politiques authentiquement révolutionnaires. C’est pour cela que les CDAIP s’alignent à la position qui veut que la lutte contre l’impérialisme est également une lutte contre les classes exploiteuses des masses laborieuses dans notre pays. Aussi l’histoire des luttes de libération des peuples nous enseignent qu’il est impossible de s’appuyer sur des puissances impérialistes pour combattre d’autres.
Soutenir cette thèse par des propos et des actes vise à tromper notre peuple, particulièrement sa jeunesse, et à l’éloigner de l’indépendance véritable vis-à-vis de la domination et de l’exploitation de l’impérialisme international. Toutes les puissances impérialistes ont les mêmes caractéristiques : conquérir un marché pour l’exportation de leurs produits manufacturés, leurs capitaux et leurs services, piller les richesses des pays pour faire tourner leurs économies nationales et opprimer les peuples. Nous voyons se dérouler sous nos yeux, les luttes pour le repartage des ressources du Sahel entre les nouvelles puissances impérialistes montantes : Russie, Chine, Turquie, l’Iran et les anciennes puissances impérialistes occidentales : France, Etats-Unis, Allemagne, etc. Le terrorisme et les guerres réactionnaires sont des instruments pour la mise en œuvre de cette politique.
L’histoire de notre pays montre qu’il n’y a pas eu, et il n’y en aura pas, de bon ou salvateur coup d’Etat militaire, quelle que soit la justification. D’une manière ou d’une autre, les putschistes finissement par se présenter sous leur vrai visage : défendre l’ordre néocolonial et les intérêts d’une puissance impérialiste ou d’une autre, contre les intérêts fondamentaux des masses laborieuses. Le pouvoir du MPSR 2 est sur cette voie, en témoigne l’aggravation à l’extrême des conditions de vie des populations (sur-taxation, cherté de la vie), qui contraste avec la préservation des intérêts des monopoles impérialistes et de leurs sous-traitants nationaux que sont les fractions de la bourgeoisie néocoloniale.
C’est pourquoi les CDAIP, organisations nées de la lutte du peuple contre le coup d’Etat du 16 septembre 2015, réaffirment fermement leur position anti-putschiste.
Dans le contexte actuel difficile et complexe de guerre civile réactionnaire aux conséquences économiques, sociales et humanitaires dramatiques pour le peuple, les CDAIP appellent les populations de Ouagadougou et des environs à :
– Tirer des riches et instructives leçons en matière de solidarité, d’entraide, de fraternité mises en avant pendant l’Insurrection Populaire d’octobre 2014 et la Résistance victorieuse au putsch de septembre 2015, pour aller vers une unité du peuple, pour chasser les puissances impérialistes de notre pays et faire face à la guerre et à ses conséquences et pour une paix durable pour le peuple ;
– Dénoncer, rejeter et combattre les stigmatisations des communautés et les divisions cyniquement entreprises par les vrais ennemis de la paix et de l’unité du peuple sur des bases religieuses, régionalistes et ethnicistes ;
– S’organiser dans les CDAIP dans les quartiers, secteurs et arrondissements pour la défense et l’approfondissement des acquis de l’Insurrection Populaire, notamment les libertés d’opinion et d’expression du peuple sur la gouvernance actuelle du pays, en dépit du contexte de guerre.
Vive l’Insurrection Populaire des 30, 31 octobre et 1er et 2 novembre 2014 !
Vive la Résistance Populaire Victorieuse de septembre 2015 !
Vive les CDAIP !
La Coordination des CDAIP de la ville de Ouagadougou
Ouagadougou, 16 septembre 2023