Les maladies ne connaissent pas de frontières car les agents pathogènes peuvent se transmettre dans les zones géographiques frontières à travers les mouvements d’humains, d’animaux et de marchandises, surtout lorsqu’il y a une épidémie. Le manque de partage régulier d’informations sur la santé publique entre les pays nécessite l’établissement de collaborations harmonisées et consensuelles et la mise en œuvre des approches de surveillance transfrontalière.

C’est dans cette optique que l’Organisation Ouest Africaine de la Santé a réuni à Ouagadougou des techniciens chargés de la surveillance transfrontalière afin d’examiner et de valider le Plan Stratégique de Surveillance Transfrontalière dans l’espace CEDEAO. De l’avis de Dr Lokossou Virgil, représentant du directeur général de l’OOAS, ce Plan va permettre le renforcement de la sécurité et de la coopération sanitaires régionales. En validant et en affinant ce plan stratégique, nous franchissons une étape cruciale dans nos efforts pour lutter contre les menaces sanitaires transnationales et promouvoir le bien-être de nos communautés. A-t-il précisé.

La surveillance transfrontalière est une composante essentielle de la sécurité et de la stabilité sanitaires régionales dans la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest. La région de la CEDEAO a été confrontée à une vague d’épidémies et d’urgences de santé publique au cours des dernières années, entraînant un lourd fardeau d’hospitalisation et la mort de centaines de personnes. Il est donc essentiel de disposer d’un plan stratégique de surveillance transfrontalière pour renforcer la sécurité sanitaire régionale en détectant et en répondant efficacement aux menaces pour la santé publique.

Ce plan stratégique de surveillance transfrontalière des épidémies et des points d’entrées comporte des propositions concrètes et des mécanismes pouvant contribuer à lutter efficacement et conjointement contre les cas d’épidémies dans l’espace CEDEAO. De l’avis de Dr Laurent ASSOGBA, coordonnateur du groupe de travail technique chargé de l’élaboration de ce plan stratégique, la particularité de ce plan stratégique est qu’il prend en compte la santé animale, environnementale et la santé humaine.

Il ajoute que ce plan va permettre une meilleure coordination de la surveillance transfrontalière dans l’espace CEDEAO. En organisant cet atelier à Ouagadougou, Dr Hamed S. OUEDRAOGO, représentant de monsieur le ministre de la santé et de l’hygiène publique du Burkina Faso, a manifesté sa joie pour le choix porté sur le pays des hommes intègres. Pour lui, l’espace CEDEAO est une région dynamique où les échanges humains et commerciaux sont constants. Cette ouverture est un atout majeur pour notre développement, mais elle expose également nos nations à la propagation rapide des maladies transmissibles.

La surveillance transfrontalière reste de ce fait un des éléments essentiels de notre stratégie commune pour prévenir et contrôler toutes menaces sanitaires. Il a émis le souhait que ce plan puisse véritablement améliorer la surveillance transfrontalière. En travaillant ensemble, en investissant dans nos capacités et en renforçant la collaboration, nous pouvons bâtir un avenir plus sain et plus sûr pour tous les membres de la CEDEAO a conclu monsieur OUEDRAOGO Hamed.

Le Plan stratégique ainsi validé est un grand pas vers la réussite de la surveillance des épidémies et des points d’entrées dans l’espace CEDEAO, mais Il faut noter tout de même que la porosité des frontières, l’insécurité qui peut réduire les poches de financement et empêcher les agents dans les points de contrôle de faire correctement le travail, la question des migrations et autres menaces ne faciliteront pas cette surveillance, de même que le manque de moyens financiers pour la surveillance.

Pour cela, les participants demandent l’accompagnement des partenaires techniques et financiers pour la mise en œuvre efficace de ce plan stratégique. La mise en œuvre de ce plan va durer cinq ans et son démarrage est prévu en 2025.
Sãbu Tino SIB