LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Sur le site de la guérisseuse de Komsilga : "On comprend que vous soyez à la recherche de l’information, mais..." un habitant

Publié le lundi 11 septembre 2023 à 21h52min

PARTAGER :                          
Sur le site de la guérisseuse de Komsilga :

Dans la nuit du mercredi 6 septembre 2023, la guérisseuse de Komsilga Amsétou Nikiéma écopait d’une peine de trois ans d’emprisonnement et la somme d’un million FCFA, le tout avec sursis. Une décision qui lui permettait de rejoindre son site sis à Rakissé pour poursuivre l’activité pour laquelle elle est réputée : soigner les malades. Une équipe de Lefaso.net s’est déportée sur les lieux ce lundi 11 septembre 2023 pour faire le constat, cinq jours après le verdict. Tous ceux à qui nous nous sommes adressés sont restés muets comme une alose. Personne, personne n’a voulu dire le moindre mot.

Dans une vidéo réalisée le vendredi 8 septembre, Amsétou Nikiéma, recouverte de la tête par un voile et une robe bleue bariolée de jaune, remerciait toutes les personnes qui avaient contribué à ce qu’elle puisse renouer le contact avec ses patients. Eux qui, durant notre passage sur le site le 2 août, n’avaient qu’une seule prière au bout des lèvres : que leur sauveur soit libre pour qu’ils puissent recouvrer la santé.

Sur les lieux ce lundi 11 septembre, le site était le même que celui que nous laissions derrière nous il y a un mois. Chacun vaquait à ses occupations et aucun signe ne montrait une quelconque singularité, annonçant que la maîtresse des lieux était de retour. A la réception, notre guide d’autrefois, Zakaria Nana.

Après s’être prêté aux salutations d’usage, ce dernier nous informe qu’Adja est bel et bien de retour, mais qu’elle était en déplacement. A la question de savoir avec qui pouvions nous nous entretenir pour accomplir notre tâche du jour, celui-ci nous redirigera vers la cour du géniteur de la concernée située côté est de l’entrée du site, tout en n’omettant pas de nous préciser ceci : "Avant vous, nous avons reçu des journalistes, mais nous n’avons pas voulu parler à chaud. Nous leur avons dit que nous les réunirons tous au même moment pour parler une bonne fois. On comprend que vous soyez à la recherche de l’information, mais pour l’instant on ne peut pas parler."

Une fois dans la cour de son père, nous sommes accueillis par quatre femmes. A la question de savoir si on pouvait rencontrer le sieur Nikiéma, l’une d’elle nous répondra en ces termes. "Il n’est pas là." Lorsque nous battions en retraite, un jeune homme s’est approché de nous pour savoir si on avait eu gain de cause. Nous lui répondrons par la négative tout en essayant de faire la conversation et nous enquérir des nouvelles du site. Mais sans détour, celui-ci nous répondra qu’il ne pouvait pas nous dire le moindre mot. "Avec la situation qui s’est passée là, moi-même j’ai peur" nous dira t-il avant d’enfourcher sa motocyclette pour poursuivre son chemin.

Après lui, plusieurs personnes furent accostées par notre equipe. Nous avons tenté vainement de leur tirer quelques vers du nez, mais partout où nous nous sommes rendus, le même refrain nous a été servi : "on ne peut pas parler." De notre côté, la journée aura été courte. Arrivés sur les lieux autour de 11h15, c’est aux environs de de 12h30 que nous quitterons le site sans avoir eu une quelconque réaction quant à l’état du site après le retour de la tant attendue, Adja Amsétou Nikiéma.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 11 septembre 2023 à 21:50, par Bigbale En réponse à : Sur le site de la guérisseuse de Komsilga : "On comprend que vous soyez à la recherche de l’information, mais..." un habitant

    Huum ! Une autre leçon en matière de "liberté d’expression" et de Droits de l’Homme". Cela m’étonne que sur un site de plusieurs milliers de personnes, dans un Burkina où la liberté d’expression est devenue un plat national, une presse privée ne trouve aucune personne comme interlocutrice ! Est-ce qu’on a menacé quiconque oserait dire un mot ou est-ce un déficit total de confiance des citoyens envers la presse et leurs journalistes, de peur qu’un journaleux, soit par médiocrité ou par insuffisance intellectuelle ne travestisse les dires d’un citoyen qui se serait honnêtement exprimé ? Quand des journalistes, pour un seul diplôme de journaliste acquis dans une école quelconque, se prennent pour des illuminés dont la parole doit être prise comme une parole d’évangile ou un verset du Saint coran, il ne faut pas s’étonner que les Burkinabe adoptent ce nouveau comportement ! Oui, disons-nous la vérité : des citoyens n’ont plus confiance en la presse à cause des raccourcis que certains journalistes aiment prendre pour créer le buzz ou une publicité pour leur organe de presse. C’est souvent dégoûtant de voir un journaliste auteur d’un article être incapable de pondre quelque chose de cohérent et de profond sur le sujet qu’il a traité. C’est cette légèreté qui fait que de plus en plus, des citoyens refusent de s’exprimer ! Ce que cette équipe de reportage à vécu sur le site de la guérisseuse Larissa Nikiema doit être une leçon à enseigner dans toutes les écoles de journalisme. Le journaliste doit avoir la confiance de son interlocuteur et se faire le.devoir de rapporter fidèlement ce qu’il aura dit ! Sinon.....!

    Répondre à ce message

  • Le 12 septembre 2023 à 00:51, par Jeunedame seret En réponse à : Sur le site de la guérisseuse de Komsilga : "On comprend que vous soyez à la recherche de l’information, mais..." un habitant

    C’est normal, c’est son habitat ! C’est sa tanière ! Et elle n’est plus n’importe qui ! Ahh.. ADJA, le messie du Faso est ressuscité ; des scènes de justice, des murmures des passants et des gémissements des victimes. ADJA est réinstallée dans son hospice de Komsilga, sous la protection des armes et de la justice, d’où elle détient le wack et les infos, pour du spectacle et des scandales, à vie !

    Répondre à ce message

  • Le 12 septembre 2023 à 08:39, par Samuel En réponse à : Sur le site de la guérisseuse de Komsilga : "On comprend que vous soyez à la recherche de l’information, mais..." un habitant

    Il est d’une urgence absolue de mettre fin au génocide culturel et linguistique perpétré par la francophonie dans nos pays.

    Aujourd’hui au Burkina et ailleurs en Afrique, même des personnes issues de la même communauté linguistique et culturelle et parlant la même langue maternelle s’adressent l’un à l’autre en français. Or, nous n’avons pas choisi de parler français. Le français nous a été imposé à coups de chicotte par la violence institutionnele coloniale. Pourtant, tout comme dans les cours de récréation d’autrefois où ceux qui parlaient nos langues portaient le bonnet d’âne et étaient moqués de tout le monde, aujourd’hui encore, ceux qui parlent mal français sont raillés et montrés du doigt. Même dans nos familles les parents parlent en français à leurs enfants au lieu de leur parler dans leur langue maternelle. Ce qui est d’une stupidité et d’une aberration sans nom.

    Cest ainsi que nos langues et nos cultures meurent lentement mais sûrement faute d’être transmises aux générations futures. Or, toutes les langues humaines se valent. Il n’y a pas de langue supérieure ou de langue inférieure. Dans tous les pays du monde autres qu’en Afrique francofolle, les gens enseignent en priorité leurs langues maternelles aux enfants avant de leur parler une langue étrangère comme le français.

    Enseignons et transmettons nos langues à nos enfants.

    Parlons dans nos langues à la maison et avec tous ceux qui les comprennet.

    ÉRIGEONS TOUTES NOS LANGUES NATIONALES, SANS DISTINCTION, EN LANGUES OFFICIELLES.

    ÉRIGEONS TOUTES NOS LANGUES NATIONALES MATERNELLES EN PREMIÈRES LANGUES D’ENSEIGNEMENT.

    COMME TOUS LES PAYS DU MONDE, SANS EXCEPTION, ENSEIGNONS L’ANGLAIS COMME PREMIÈRE LANGUE ÉTRANGÈRE POUR LES BESOINS DU COMMERCE INTERNATIONAL, DU DÉVELOPPEMENT SCIENTIFIQUE ET DE LA DIPLOMATIE.

    98% DES PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES DANS LE MONDE SE FONT EN ANGLAIS.

    90% DES SCIENTIFIQUES FRANÇAIS EUX-MÊMES PUBLIENT EN PRIORITÉ EN ANGLAIS.

    NOUS LES AFRICAINS DITS "FRANCOPHONES" SOMMES LES SEULS À NOUS ISOLER DE LA COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE INTERNATIONALE EN PUBLIANT EN FRANÇAIS. CE QUI FAIT QUE NOS TRAVAUX NE SONT NI LUS, NI CITÉS PAR LES AUTRES SCIENTIFIQUES DANS LE MONDE ET QUE NOS UNIVERSITÉS NE FIGURENT MÊME PAS DANS LES CLASSEMENTS INTERNATIONAUX CAR CE SONT LES REVUES DANS LESQUELLES ON PUBLIE ET LES CITATIONS QUI SONT PRISES EN COMPTE.

    N’ACCORDONS AUCUN STATUT PARTICULIER AU FRANÇAIS QUE NOUS NE DEVONS ENSEIGNER QUE COMME LANGUE ÉTRANGÈRE, TOUT COMME LE CHINOIS, L’ESPAGNOL, LE RUSSE, ETC.

    Répondre à ce message

    • Le 12 septembre 2023 à 13:58, par Kem En réponse à : Sur le site de la guérisseuse de Komsilga : "On comprend que vous soyez à la recherche de l’information, mais..." un habitant

      Apparemment, il y a erreur d’article pour votre commentaire.
      Les langues orales dites maternelles existent dans tous les pays. Pour ne pas les oublier, il faut les enseigner., sans les imposer.
      Vous ne pouvez choisir à la place des gens. Si vous allez dans les villages, en proposant aux adultes d’apprendre à lire et écrire dans leur langue maternelle, ils vous répondront qu’ils veulent connaître le français.
      D’autre part, il y a beaucoup de langues différentes qui ne facilitent pas la communication.
      Écrire dans une langue nécessite d’avoir les caractères et mélanger avec la phonétique est une approximation., il existe très peu d’écrits en langues locales et il manque du vocabulaire qui est remplacé par les mots en français dans les échanges. D’ailleurs, en français, certains mots anglais sont devenus habituels.
      Nier son histoire, ne permet pas d’avancer. Il faut accepter notre histoire et garder ce qui est utile. Si vous connaissez bien le français en plus de votre langue, vous apprendrez plus facilement l’anglais ou le russe si vous y tenez.

      Répondre à ce message

  • Le 12 septembre 2023 à 08:52, par De Batanga En réponse à : Sur le site de la guérisseuse de Komsilga : "On comprend que vous soyez à la recherche de l’information, mais..." un habitant

    Réaction sans doute normale au regard de l’ampleur qu’a pris la situation. Avec ce monde, la gestion de la communication devient difficile. Il lui faudrait une équipe chargée de ses communications.

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique