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Burkina : L’état de la recherche au cœur d’une rencontre à Ouagadougou

Publié le jeudi 31 août 2023 à 20h24min

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Burkina : L’état de la recherche au cœur d’une rencontre à Ouagadougou

Le CEDRES de l’université Thomas Sankara en collaboration avec d’autres universités et centres de recherche, a tenu ce jeudi 31 août 2023, un séminaire méthodologique sur l’analyse du contexte en évaluation des systèmes de recherche au Burkina Faso.

Les pays africains majoritairement les pays en développement ont pris l’option de mettre la recherche au cœur de leur développement. D’où l’intérêt de ce séminaire qui table sur l’état de la recherche dans les sciences en vue de mieux comprendre les facteurs exogènes qui influencent la recherche du Burkina Faso. En effet, le dispositif de la recherche dans notre pays n’est pas bien connu et il est essentiel que les parties prenantes développent une compréhension commune et profonde du rôle de la recherche dans le développement économique et social en cohérence avec la vision de l’agenda mondial pour le développement durable.

Cette importance soulève la problématique du suivi de la dynamique de la recherche et l’identité des acteurs de la recherche. La présente activité d’une journée est l’œuvre des chercheurs et enseignants-chercheurs du CEDRES de l’Université Thomas Sankara (UTS) et d’autres universités et centres de recherche du pays qui ont compéti et obtenu un financement de Global Development Network (GDN) et de l’Agence française de développement (AFD).

Le directeur du CEDRES, Pr Youmali Ouoba, a décliné l’objectif de la rencontre

L’objectif recherché à travers ce séminaire, selon le directeur du CEDRES, Pr Youmali Ouoba, « c’est de mettre ensemble les intelligences et avoir les points de vues de nos maîtres qui ont été à la base de notre système de recherche. Ce point de vue nous permettra d’avoir tous les éléments d’information pour convaincre nos Etats qu’il faut financer la recherche parce que sa contribution à l’économie est fondamentale ».

L’analyse du contexte du système de recherche au Burkina Faso garantira les notions fondamentales de la mise en place d’observatoires de suivi des résultats de la recherche, à partir de l’appréciation de la dynamique actuelle des données. Dans son intervention, le Pr Natéwindé Sawadogo, enseignant-chercheur à l’UTS par ailleurs membre du CEDRES a expliqué la principale mission de GDN. Selon lui, il met en œuvre des évaluations du programme Doing Research en partenariat avec des institutions de recherches nationales sélectionnées par concours, dans le but de générer des données probantes sur les systèmes de recherche. L’Agence est située en Inde et bénéficie de l’appui financier des structures comme la Banque mondiale.

L’analyse du contexte en évaluation des systèmes de recherche est un programme sous-régional, selon le Pr Natéwindé Sawadogo

« C’est à l’intérieur d’un réseau sous-régional que nous sommes en train de travailler. Parce qu’il y a le Mali, le Niger, le Tchad, le Cameroun, la Mauritanie. Chaque Etat devrait documenter son système de recherche pour aller au-delà des comparaisons internationales. L’originalité du projet, c’est de mettre l’accent sur la spécificité des pays. Nous allons profiter de la connaissance de la littérature écrite. Mais comme l’a dit le directeur, elle est en majorité non écrite. C’est pourquoi, nous avons invité nos maîtres qui ont mis en place ces institutions ; qui nous ont formés ; qui sont toujours là et qui peuvent nous dire quelles sont les caractéristiques de notre système et comment on peut le comprendre de façon pertinente », a souligné Pr Sawadogo.

Pour lui, les avantages de la recherche dans le développement d’une nation sont multiformes. C’est à travers l’innovation que la recherche contribue au développement d’une nation. « Dans le domaine de la santé, de l’agriculture, on ne peut pas avoir d’outils performants si on n’a pas de connaissances sur un certain nombre de choses. C’est à travers la recherche qu’on développe les outils performants pour améliorer les rendements quel que soit le secteur où nous sommes », soutient l’enseignant-chercheur à l’UTS.

Les participants lors de la cérémonie d’ouverture

Les résultats sur la recherche contribuent également à l’élaboration de politiques publiques basées sur des preuves. « Actuellement, si le ministère de la recherche veut élaborer un plan stratégique, la première chose à faire, c’est de comprendre les forces et les faiblesses du système. C’est à cela que nous voulons contribuer », a-t-il dit. Qu’est-ce qui explique l’inexistence de base complète sur l’état de la recherche dans les sciences au Burkina Faso ? Des dires de Pr Sawadogo, plusieurs facteurs concourent à expliquer cet état de fait. La principale raison est d’ordre financier. « La recherche, c’est comme toute activité qui a besoin de ressources », a-t-il confirmé.

Puis de préciser qu’un effort a été fait par les gouvernements passés dans ce sens. « Mais nous étions plus focalisés sur l’enseignement de base et encore plus sur l’enseignement secondaire. D’où la métaphore du maçon. Nous n’allons pas continuer à donner raison à ce dicton. Nous allons nous mettre au travail avec les moyens d’ici ou d’ailleurs pour mieux comprendre notre système de recherche », a-t-il promis. S’adressant à l’Etat, il a déclaré qu’on ne développe pas de politique publique sur la base des impressions, des expériences individuelles.

Des aînés du domaine étaient présents

« La science est généralisante », a-t-il indiqué. Au cours de ce séminaire, plusieurs communications seront livrées aux participants et porteront entre autres sur ces questions : « qu’entend-on par contexte de la recherche d’un pays ? », « quels sont les facteurs qui influencent la recherche en sciences sociales du pays ». Deux ans. C’est le temps qu’il faudra pour connaître les caractéristiques du système de recherche du Burkina et les leviers sur lesquels on peut appuyer pour l’améliorer.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 1er septembre 2023 à 12:47, par SAWADOGO Abel Isaac En réponse à : Burkina : L’état de la recherche au cœur d’une rencontre à Ouagadougou

    Je tiens à saluer l’initiative des organisateurs de ce séminaire.
    Dans notre pays et un peu partout en Afrique, nous menons des recherches ou les méthodes et la validation des résultats sont dictés par des commentaires en l’occurrence les bailleurs de fonds. Ce qui sous entend que nos chercheurs ne sont pas libres de leurs démarches méthodologiques où de données les vrais résultats du terrain lorsqu’ils ne concordent pas avec les attentes des bailleurs de fonds.
    A cet effet,
    - j’invite les structures nationales de financement de la recherche à redoubler d’efforts.

    - J’appelle également les doyens de la recherche à décoloniser la recherche en Afrique en rompant avec les démarches du colonisateur
    Je vous remercie !

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