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Burkina/Santé : Des étudiants en médecine exhortent à démystifier la santé mentale

Publié le lundi 28 août 2023 à 17h41min

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Burkina/Santé : Des étudiants en médecine exhortent à démystifier la santé mentale

L’Association des étudiants en médecine du Burkina Faso (AEM-BF), section de l’université Saint Thomas d’Aquin a organisé ce dimanche 27 août 2023 une conférence sur le thème « Démystifier la santé mentale ». Une conférence parrainée par Pr Stanislas Ouaro, ancien ministre de l’éducation nationale.

La santé mentale n’est pas un tabou, il est nécessaire d’en parler. C’est du moins la conviction du comité en charge des droits humains et de la paix de l’Association des étudiants en médecine du Burkina Faso (AEM-BF), section de l’université Saint-Thomas d’Aquin. C’est pourquoi il a initié cette conférence qui a été l’occasion de poser le débat sur la santé mentale en général et celle des étudiants en particulier.

« Nous avons remarqué que la santé mentale est une thématique qui n’est pratiquement pas abordée. Etant moi-même passée par un problème de santé mentale, ainsi que d’autres personnes de mon entourage également, j’ai remarqué que les gens n’allaient pas vers les professionnels. J’ai compris qu’on avait réellement besoin d’en parler, que ce n’était pas tabou. C’est un problème comme un autre et qui peut se régler comme tous les autres soucis. C’est pourquoi nous avons initié cette conférence », explique Anne Lise Kiéma, responsable du Comité en charge des droits humains et de la paix de l’AEM-BF.

De l’avis du parrain de l’activité, Pr Stanislas Ouaro, la santé mentale est indissociable de la santé, tout court. Il souligne que la lutte contre les troubles mentaux est un défi majeur pour des pays comme le Burkina Faso à cause de l’ampleur de ces troubles, mais aussi de leur impact sur le développement socioéconomique. C’est pourquoi il a félicité les étudiants en médecine de l’USTA pour cette initiative. Pr Charlemagne Ouédraogo également invité à cette conférence a pour sa part, souligné que la santé mentale doit être considérée comme toutes les autres spécialités de la médecine. De son point de vue, parler de santé mentale permet de réduire la stigmatisation envers ceux qui vont consulter les spécialistes.

La dépression chez les étudiants

Le Pr Kapouné Karfo, professeur titulaire de psychiatrie, l’un des conférenciers du jour, était invité à intervenir sur les causes de la dépression en milieu estudiantin. De prime abord, le spécialiste a souligné qu’en psychiatrie, on ne parle pas de causes, mais de facteurs de risque. La dépression, selon le professeur, est un trouble de l’humeur. Selon ses explications, ce trouble de l’humeur induit une grande tristesse, un ralentissement psychomoteur.

Il précise qu’il n’y a pas d’âge pour faire la dépression contrairement à d’autres maladies psychiques comme la schizophrénie. Dans le monde, 15 à 20% de personnes feront la dépression. Or la dépression fait craindre le suicide. Le risque de suicide est en effet multiplié par 30 lorsque la personne est déprimée. Et selon des études menées au Burkina et ailleurs dans le monde, les femmes sont plus sujettes à la dépression que les hommes.

A en croire Pr Karfo, la dépression a des conséquences médicales, psychologiques, sociales et économiques. Pour ce faire, il faut connaître les facteurs de risque pour mieux y faire face. Les facteurs de risque sont d’ordre biologiques, psychologiques et environnementaux à en croire le conférencier. L’environnement (l’entourage) joue un rôle important dans la survenue de la dépression. Il souligne également que le stress qui dure dans le temps est le premier facteur de risque de la dépression. Chez les étudiants, c’est le stress perçu, c’est-à-dire le stress à venir, le stress qu’on voit arriver (ex chez les étudiants en médecine, le stress en lien avec la durée de la formation) qui est le premier facteur de risque de la dépression. À cela s’ajoutent les autres problèmes du quotidien.

Mme Yvonne Ouattara, psychologue et psychothérapeute a, elle, invité les étudiants à être conscients de leur état émotionnel. Elle les exhorte à examiner chaque jour, ce qui les contrarie, ce qui ne va pas, afin de prendre les décisions qui siéent pour ainsi éviter de tomber dans la dépression.

Anne Lise Kiéma souligne que l’accompagnement des proches est nécessaire pour sortir de la dépression

Être présent pour ceux qui ont des troubles mentaux

Anne Lise Kiéma, étudiante en 5e année de médecine à l’USTA, responsable chargée des droits humains et de la paix de l’Association des étudiants en médecine du Burkina Faso, section de l’USTA est passée par un problème de santé mentale. Pour l’étudiante, la présence des proches, leur accompagnement est nécessaire pour surmonter les troubles mentaux comme la dépression.

« Il faut être là pour la personne dans ses moments de joie mais aussi de tristesse (…) Comme l’a dit le professeur Charlemagne Ouédraogo, la vie n’est pas rectiligne. Forcément il y a des courbes et pendant ces moments difficiles, on doit pouvoir compter sur les membres de notre famille, nos amis, nos proches. Même si on ne peut pas être là physiquement, ne serait-ce qu’un appel de temps en temps, ça compte énormément », confie-t-elle.
Comme elle, de nombreux étudiants ont fait face à la dépression et ont pu s’en sortir. Cette conférence a été le lieu pour eux, d’édifier l’assemblée par leurs témoignages.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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