Le chien domestique comprendrait plus de 400 races dans le monde. La race devenue locale à Ouagadougou est le lévrier azawah qui serait originaire de la région sahélienne. Cependant, de plus en plus de Ouagavillois s’intéressent à des races non-locales. C’est le cas d’Annick Konaté, esthéticienne et titulaire d’un master 2 en comptabilité, contrôle et audit. Cette jeune dame a une forte passion pour les chiens. « À la base, j’avais trois chiens mais malheureusement j’ai perdu un et je n’arrive toujours pas à faire son deuil », nous confie-t-elle.

Les deux chiens qui lui restent se nomment Molly et Felipé. Molly est une race caniche bichon, et Felipé est de race locale. Elle nous explique qu’elle a commencé à aimer les chiens depuis son enfance. « J’ai grandi avec les chiens et de là est né cet amour que je leur porte. Et je ne peux pas me passer d’eux », ajoute notre cynophile. Annick fait souvent ses courses avec son caniche et dort même avec lui. Sur place, nous constatons que ces chiens lui apportent énormément d’amour et sont très câlins.

Malgré les réactions parfois négatives des gens quand ils la voient avec ses chiens, Annick les bichonne sans réserve. « Il arrive à certaines personnes de dire que ceux qui s’attachent trop aux chiens ont des difficultés à avoir des enfants. Mais pour moi, cela reste des préjugés. Parce que malgré mon amour pour eux, je sais faire la part des choses », contredit-elle.

Comme Annick Konaté, Paulin Compaoré est très attaché aux canidés et en possède plusieurs. Cette passion l’a conduit à créer une agence de placement et d’adoption de chiens, appelée FasoDog. Il élève des chiens locaux et de race. « Mon amour pour les chiens s’est installé quand j’ai commencé à aider mon frère à nourrir ses chiens. Dans ma famille, tout le monde adore les chiens. Pour moi, le chien est le meilleur ami au monde. Moi je ne les appelle pas mes chiens, mais plutôt mes enfants », indique Paulin.

Il élève une douzaine de chiens de différentes races à son domicile. De sa grande expérience, Paulin a remarqué que les chiens sont loyaux et protecteurs. Pourtant, lorsqu’il a commencé l’adoption de ces canidés, il a essuyé plusieurs critiques. « Les gens estimaient qu’il y a plusieurs domaines d’activités meilleurs que la vente et l’adoption des chiens. Ils n’ont donc pas compris ma décision, même si avec le temps ils se sont habitués », explique le passionné de chiens.

Des chiens traités comme des rois

Paulin élève des chiens locaux ainsi que des chiens de race tels que des bergers allemands, des caucasiens, des caniches, des rottweilers, etc. Selon lui, la race qui intéresse le plus les Ouagalais est le berger allemand, en raison de sa facilité d’entretien. « C’est une race qui coûte 300 000 F CFA et plus », nous apprend-il. A la question de savoir si l’entretien des chiens n’est pas très compliqué, il nous répond par la négative, en nous énumérant pourtant un menu qui ne semble pas accessible au commun des mortels. « Je les nourris avec des carcasses de poulet, des croquettes et parfois de la viande hachée que je mélange avec des céréales », indique l’éleveur de chiens.

Nos cynophiles portent une attention particulière à l’alimentation de leurs chiens ainsi qu’à leur toilette. Annick Konaté les lave lorsqu’ils se salissent et porte des vêtements à son caniche. Elle pense que les animaux domestiques ont tous besoin d’un maître attentionné pour leur apporter de l’amour et de la paix.
« Côté hygiène, je nettoie régulièrement leurs niches car ce sont des chiens qui ne supportent pas la saleté. Je fais venir un vétérinaire qui contrôle les chiens », indique Paulin.

Farida Thiombiano
Lefaso.net