Burkina / Communications électroniques : Bilan des réalisations multisectorielles du Fonds pour l’accès et le service universels
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Le Burkina Faso a mis en place le Fonds pour l’accès et le service universels (FASU), afin de permettre aux populations défavorisées par leurs situations géographiques ou leurs conditions sociales, de bénéficier également des services de communications électroniques. Ce fonds est à ce jour, essentiellement alimenté par les opérateurs à hauteur de 2% de leurs chiffres d’affaires. C’est ce qu’a indiqué le chef du département service universel de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), Soumanan Sanou. C’était lors d’un atelier d’échanges avec les professionnels des médias, initié par l’Autorité de régulation les 3 et 4 août 2023, à Koudougou.
Dans un engagement constant à assurer un accès équitable aux services de communications électroniques en faveur des populations défavorisées, indépendamment de leur situation géographique ou de leur situation sociale, le Burkina Faso a mis en place une initiative novatrice. Il s’agit du Fonds pour l’accès et le service universels (FASU). Portée par l’Autorité nationale de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), cette initiative est un phare d’inclusivité et de progrès dans un monde qui se numérise à grande vitesse.
Équité dans la connectivité
En créant un mécanisme de financement solide, le gouvernement burkinabè s’efforce de financer des projets qui s’alignent parfaitement sur les objectifs d’accès et de service universels. Au cœur de la subsistance du fonds se trouve une contribution essentielle de 2% du chiffre d’affaire des opérateurs de réseau et des fournisseurs de services de communication électronique. Un engagement financier qui souligne l’engagement de la nation à combler le fossé numérique.
Ces efforts sont soutenus par la Stratégie nationale du Burkina Faso pour le développement de l’accès et du service universels, introduite par le décret gouvernemental N° 2017 0882 /PRES/PM/MDENP/MINEFID du 19 septembre 2017. La stratégie, qui s’étend sur cinq ans, articule les priorités de la nation. et les choix pour atteindre l’accès et les services universels pendant cette période.
Les impacts tangibles du FASU
Les effets tangibles de l’initiative FASU sont évidents dans divers secteurs. Il a joué un rôle déterminant dans la résolution des problèmes de communication dans les régions éloignées grâce à des projets tels que "Réduction des zones blanches", faisant référence à des zones en dehors des mandats de couverture des opérateurs. Notamment, le FASU a investi une somme de 480 274 536 francs CFA dans la fourniture de services de communication électronique des villages de Touka en 2018. Sur la période 2021-2022, un total impressionnant de 6 221 160 031 francs CFA a été consacré à l’extension des services de communication aux « zones blanches ».
Dans la réalisation du “Réseau Backbone national’’, le FASU a démontré son engagement en contribuant à plus de 16 milliards de francs CFA au déploiement de la fibre optique du gouvernement, couvrant près de 2 000 kilomètres.
Le FASU a également adopté une position proactive en encourageant l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC). Des projets multiformes, englobant le développement de contenus multimédias, les campagnes de sensibilisation, la formation linguistique et l’apprentissage en ligne, ont reçu collectivement un financement de 182 206 429 francs CFA. L’implication du FASU s’étend même à la transformation des bureaux de poste en centres multimédias, une ambition d’améliorer l’accès des citoyens aux services essentiels de l’État à l’instar des actes de naissance et des casiers judiciaires qui s’évalue à près d’un milliard de francs CFA.
Contributions du FASU aux projets de sauvegarde de la vie humaine
Au-delà de la communication, le FASU a également étendu sa portée à des projets de sauvegarde de la vie humaine. Le renforcement du « RESINA » (Réseau informatique national de l’administration), un projet d’interconnexion des institutions et services de l’État témoigne de cet engagement. Notamment, cinq centres de santé ont été parfaitement intégrés au réseau, grâce à une contribution de 439 275 650 francs CFA.
Face à la pandémie mondiale de COVID-19, le FASU a fait preuve de résilience en dotant le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS) d’une bande passante estimée à plus de 80 millions de francs CFA. En outre, le FASU a facilité la formation de 300 jeunes à travers le pays pour réparer les terminaux TIC, favorisant l’accessibilité et l’autonomisation à un moment où les besoins sont énormes.
Et ce, grâce à un financement de près de 390 millions de francs CFA.
Le projet un étudiant, un ordinateur s’est réalisé avec un appui financier de 2 132 000 000 de francs CFA. Le ministère en charge de la fonction publique a également bénéficié du soutien du Fonds, dans l’acquisition de tablettes au profit de l’organisation des concours directs et professionnels. Le montant déboursé ici est de l’ordre de 150 millions de francs CFA. Ce qui permet à certains candidats de pouvoir désormais composer en ligne.
La construction du Centre de coordination des opérations et des transmissions de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (BNSP) s’est faite avec l’appui du FASU grâce à une contribution de 1 075 877 891 francs CFA.
En vue de favoriser l’accès aux TIC au bénéfice des personnes vivant avec un handicap, le FASU a fourni la somme de près de 100 000 000 à l’Union nationale des associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN-ABPAM). Ce qui a permis d’acquérir des matériels informatiques et logiciels spécialisés pour la formation des personnes en situation de handicap dans les différents centres du pays.
Pour l’avenir, le FASU est prêt à poursuivre ses efforts de transformation. Une nouvelle stratégie pour l’accès universel et le développement des services se profile à l’horizon, signalant l’engagement du gouvernement à s’adapter à l’évolution des paysages technologiques. Des initiatives telles que l’extension de la couverture à 120 nouvelles localités dans les zones blanches, l’amélioration de la portée des services de santé et la modernisation des interventions d’urgence grâce à des lignes d’assistance améliorées illustrent le rôle dynamique du FASU dans sa vision de l’avenir technologique du Burkina Faso.
Dans un monde où la connectivité est une condition préalable au développement, l’initiative FASU du Burkina Faso est une lueur d’espoir, prouvant que des solutions innovantes peuvent combler les lacunes et autonomiser les communautés pour un avenir meilleur et plus inclusif.
Hamed NANEMA
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