La commémoration de la Journée internationale de la jeunesse (JIJ) a donné lieu à un face-à-face entre le président de la Transition, Ibrahim Traoré, et les jeunes venus des treize régions du pays. A tous ces jeunes qui se sont enrôlés pour la défense de la patrie et la reconquête du territoire, le capitaine Ibrahim Traoré a rendu hommage. Il a aussi invité les jeunes du Burkina à s’engager pour le développement du pays. « Chacun à son niveau, à défaut de prendre les kalachnikovs, devrait faire quelque chose pour participer au développement. Le combat qui a commencé sera long et dur, mais nous allons y arriver », a-t-il lancé.

Réagissant au thème de la présente JIJ qui est « Renforcement de l’employabilité des jeunes en milieu rural et lutte contre l’insécurité au Burkina Faso », le Président a laissé entendre que la lutte contre le terrorisme ne se fait pas seulement par les armes, car tant que les jeunes seront sans emploi, ils seront tentés de rejoindre les groupes armés. C’est pourquoi la Transition s’attelle à réorienter les jeunes vers l’apprentissage de métiers, afin qu’ils puissent se prendre en charge. Un accent particulier est mis sur l’agriculture pour permettre d’atteindre l’auto-suffisance alimentaire. « Il n’y a pas de dignité si on n’a pas à manger, si on doit tendre la main », a martelé Ibrahim Traoré.

Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré a échangé à bâtons rompus avec les jeunes

Toujours dans la même dynamique, il sera procédé, dans chaque commune rurale, à la création de services de promotion et d’insertion professionnelle des jeunes. Le président de la Transition a aussi annoncé qu’il sera désigné un représentant de chaque région comme chargé de mission à la présidence, afin de défendre les intérêts des jeunes.

A tour de rôle, les représentants des jeunes des treize régions ont posé leurs préoccupations au chef de l’État. Des préoccupations principalement liées à la sécurisation de leurs régions, à la création d’opportunités de formation et d’affaires pour les jeunes. Le représentant des jeunes de la région des Cascades, par exemple, a demandé l’organisation d’une opération d’envergure afin de débarrasser la région des groupes armés. Celui de la région du Sahel a, quant à lui, plaidé pour la reprise du trafic routier entre Kaya et Dori suspendu du fait des attaques, ainsi que la construction d’infrastructures routières.

A ces différentes inquiétudes, le président de la Transition a apporté des éléments de réponse. En ce qui concerne la situation sécuritaire, le capitaine Ibrahim Traoré a laissé entendre que l’objectif de l’ennemi était d’agir partout pour disperser la réaction des forces armées. Les forces de défense et de sécurité ont donc décidé de se concentrer, pour parvenir à des résultats probants.

Le Président a annoncé que 11 000 soldats ont été recrutés au profit des régions et qu’ils sont en formation. Ces soldats, a-t-il précisé, ont été recrutés dans leurs zones d’origine qu’ils maîtrisent. « Les forces seront préparées, équipées convenablement en fonction de la menace, avant d’être déployées. C’est un processus. La brousse sera occupée par assez de forces combattantes dans les jours à venir », a rassuré le capitaine Ibrahim Traoré.

Les jeunes n’ont pas marchandé leur présence à cette célébration de la journée internationale de la jeunesse

En ce qui concerne la sécurisation des axes routiers, le chef de l’État promet que dans les jours à venir, des forces de sécurité seront déployées à cet effet. Il a également instruit les ministres de prendre les dispositions nécessaires pour doter les différentes régions de centres de formation polyvalents, sans oublier de plaider pour que les projets de construction soient confiés à des entreprises dirigées par des jeunes pour que ceux-ci puissent faire leurs preuves.

Avant de prendre congés des jeunes, le président de la Transition les a invités à se départir de la manipulation : « L’arme fatale de l’impérialisme aujourd’hui, c’est la manipulation ; et la jeunesse est la cible de cette manipulation. L’impérialisme ne vient pas forcément d’ailleurs. Ils sont parmi nous et c’est parmi nous que la manipulation naît. J’invite la jeunesse à s’en départir ».

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net