Mis en œuvre depuis 2020 par le ministère de la Transition digitale, des postes et des communications électroniques, le projet WURI vise à faciliter l’accès aux services sociaux par les populations en mettant en place une plateforme d’identification de base. Il devrait permettre d’ici 2026, année butoir de fin de projet, de doter toute personne physique vivant ou de passage au Burkina Faso, d’un justificatif d’identité unique reconnu par le gouvernement.

La présente phase pilote de l’enregistrement se tient en prélude à l’enregistrement massif et permettra de tirer toutes les leçons pour la mise au point d’une plateforme d’identification réussie. « Il s’agit de tester la plateforme d’identification spécialement mise en œuvre pour cette phase. Et par phase pilote il faut entendre échecs et leçons apprises. Nous tirerons donc toutes les leçons à la fin, afin de pouvoir implémenter l’enregistrement des personnes à l’échelle nationale », dira à ce propos Abdoul Karim Konseiga, responsable de la mise en œuvre de la phase pilote du projet.

« Nous ferons treize jours ici et huit dans les localités de Vittly-Nadioulou. Ces localités sont choisies en raison de leur accessibilité et de la taille cumulée de leur population qui est d’environ 2 000 personnes » Abdoul Karim Konseiga

Le procédé d’enregistrement commence d’abord par la collecte des informations biographiques c’est à dire le nom, le prénom, la date de naissance, le sexe de l’individu. Ensuite viennent les informations biométriques que sont les empreintes digitales, les iris, les photos. Enfin, est imprimé le justificatif d’identité unique qui est par la suite remis à l’identifié.

Une habitante du village de Toêga se faisant enrôler

Pour Jean Marc N’Do, président du Comité villageois de développement (CVD), ce projet est à saluer car, outre l’assurance de l’identité unique, d’autres services tels que les filets sociaux, la santé, l’éducation, les finances, etc., s’appuieront sur ce système pour authentifier leurs bénéficiaires et leurs clients. « Quand nous avons reçu l’information qu’on devait enrôler les populations de Toêga, les leaders d’opinion et coutumier étaient à pied d’œuvre pour que la mobilisation soit de taille. Il pleut mais les gens viennent quand même sous la pluie pour se faire enregistrer. C’est donc dire que nous accueillons ce projet avec joie, avec fierté », a-t-il laissé entendre.

« Nous souhaitons que le travail soit de qualité et que tout se passe dans une bonne ambiance » Jean Marc N’Do

En rappel, le Programme d’identification unique pour l’intégration régionale et l’inclusion en Afrique de l’Ouest (WURI) intervient dans six pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, notamment le Burkina Faso, la Côte d’ivoire, le Bénin, le Niger, le Togo et la Guinée. Il se différencie des autres enregistrements souvent réalisés tels que le recensement général de la population, l’enrôlement biométrique des électeurs, les enquêtes sur les conditions de vie des ménages, etc.

Cette différence réside dans le fait que l’enregistrement a pour objet d’attribuer un identifiant unique à chaque personne, reconnu par le gouvernement et facilitant l’accès aux services de base. Cet identifiant unique assure l’unicité de la personne. Il est offert de manière inclusive et gratuite, sans distinction de statut social et juridique, de nationalité ou de lieu de résidence des personnes.

L’équipe mobilisée pour la mise en œuvre du projet WURI, les membres du CVD et quelques villageois venus se faire enrôler, ensemble sur la photo de famille

Erwan Compaoré
Lefaso.net