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Burkina/santé : Les résultats du contrôle post-marketing des médicaments antipaludiques passés au crible par les acteurs de la chaîne d’approvisionnement

Publié le mercredi 9 août 2023 à 15h30min

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Burkina/santé : Les résultats du contrôle post-marketing des médicaments antipaludiques passés au crible par les acteurs de la chaîne d’approvisionnement

Ce mercredi 9 août 2023 se tient à Ouagadougou, un atelier de restitution des résultats de contrôle de la qualité post-marketing basé sur les risques des médicaments antipaludiques. Cet atelier est organisé par l’Agence nationale de régulation des médicaments, en collaboration avec l’USAID à travers le projet « Promoting the Quality of Medecines Plus », et l’Agence nationale pour la sécurité sanitaire de l’environnement, de l’alimentation, du travail et des produits de santé (ANSSEAT).

L’utilisation de médicaments contrefaits ou de qualité inférieure peut entraîner des échecs thérapeutiques, une exacerbation de la maladie, une résistance aux médicaments et même dans certains cas, provoquer la mort. C’est pourquoi, le ministère de la Santé et de l’hygiène publique à travers l’Agence nationale de régulation pharmaceutique (ANRP) a mis en place des moyens de surveillance des médicaments. L’un de ces moyens mis en place par l’ARNP est la surveillance pharmaceutique, qui comprend entre autres, le contrôle post-marketing de la qualité des médicaments, c’est-à-dire le contrôle après la mise en vente. Comme l’explique Dr Aimé Ouédraogo, pharmacien et chef de service de la recherche et de la coopération internationale à l’ANRP, cette surveillance post-marketing est basée sur une analyse des risques.

Les acteurs de la chaîne d’approvisionnement des médicaments vont analyser les résultats du contrôle post-marketing basé sur les risques des médicaments antipaludiques

« Cela veut dire qu’au début de l’année, nous faisons une étude qui nous permet de fournir un protocole. On élabore un protocole sur la base des risques qu’on peut identifier sur certains sites (sites éloignés), en fonction de l’accès aux services de base (eau, électricité) pour s’assurer que les médicaments ne perdent pas leur qualité. On identifie également des molécules qui sont les plus consommés par les populations pour voir s’il y a un risque particulier à ce niveau. Et donc c’est sur cette base que nous faisons ce contrôle qualité. Les médicaments en fonction de leurs conditions de transport, de stockage et de logistique, peuvent perdre leur qualité. Donc c’est de s’assurer qu’à tout moment sur le territoire, ces produits-là gardent leur qualité », a-t-il laissé entendre.

C’est dans ce cadre que le contrôle post-marketing basé sur le risque des médicaments antipaludiques a été menée en 2022 par le Groupe technique de travail sur la surveillance post-marketing (GTT-PMS) piloté par l’Agence nationale de régulation pharmaceutique. Et ce, avec l’assistance technique et financière de PMI/USAID dans le cadre de son projet « Promoting the Quality of Medecines Plus » (PQM+) mis en œuvre par la Pharmacopée américaine (USP). Les échantillons prélevés ont été analysés par l’Agence nationale pour la sécurité sanitaire de l’environnement, de l’alimentation, du travail et des produits de santé (ANSSEAT) et les résultats transmis à l’ANRP.

Dr Aimé Ouédraogo, pharmacien et chef de service de la recherche et de la coopération internationale à l’ANRP

Et c’est pour restituer les résultats de ces analyses aux acteurs de la chaîne d’approvisionnement des médicaments que se tient ce présent atelier. Ce sera le lieu de recueillir leurs amendements sur les résultats présentés et de proposer des solutions pour une amélioration des prochains contrôles. « Le dispositif national au niveau du contrôle des médicaments prévoit qu’avant la mise en consommation des médicaments, ils soient contrôlés. Et ce contrôle est réalisé par l’ANSSEAT, l’ex Laboratoire national de santé publique. La qualité du produit à l’entrée peut être garantie, mais il s’agit aussi de voir par la suite si le produit continue à conserver toutes ses caractéristiques qui ont été évaluées à l’entrée sur notre territoire. Cette activité a été demandée par l’OMS, mais le Burkina Faso ne le faisait pas encore. Mais depuis quelques années l’ANRP avec l’appui de l’USAID à travers le projet PQM+ a institué ce contrôle de qualité post-marketing pour s’assurer que les médicaments qui sont mis à la disposition des populations et qui se trouvent dans les officines gardent toujours leurs caractéristiques. Le travail a été fait pour l’année 2022 et cet atelier est l’occasion de restituer les résultats pour que l’on puisse s’assurer que ces produits, surtout les médicaments antipaludiques continuent à être efficaces pour traiter nos populations. C’est aussi l’occasion d’évaluer les résultats et prendre les décisions idoines qui s’imposent », explique Pr Elie Kabré, directeur général de l’ANSSEAT et qui a représenté la secrétaire générale du ministère de la Santé à l’ouverture de l’atelier.

Pr Elie Kabré, directeur général de l’ANSSEAT souligne que cet atelier est l’occasion d’évaluer les résultats et de prendre les décisions idoines qui s’imposent

A en croire Pr Kabré, les résultats issus des analyses post-marketing des médicaments antipaludiques menées en 2022 sont globalement satisfaisants. « Il se trouve que parfois les conditions de conservation des médicaments peuvent être pointées du doigt pour certaines caractéristiques qui peuvent être perdues, mais de manière générale, nous sommes satisfaits des résultats de ce contrôle post-marketing », a-t-il laissé entendre.

Photo de famille

Dr Mame Birame Diouf, conseiller technique résident du PMI (Initiative du gouvernement américain en faveur de la lutte contre le paludisme) au Burkina, lui également se félicite du contrôle effectué sur les médicaments antipaludiques. « Cette activité répond à une des priorités de l’USAID qui consiste à nous assurer que les produits qui peuvent sauver des vies sont de qualité. Dans tous les pays que PMI appuie, c’est une activité qui est extrêmement importante et qu’on finance. Cela nous a permis de nous assurer que les produits qui sont mis à la disposition des populations sont des produits de qualité. Non seulement la qualité est assurée, mais aussi un aspect particulier est mis sur la sécurité », souligne-t-il.

Il indique par ailleurs que si les résultats de ce contrôle méritent que des actions soient menées, notamment au niveau de la règlementation, l’USAID se tient prêt à accompagner le pays dans ce sens.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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