La direction régionale de la communication et des médias des Hauts-Bassins organise, chaque année, une session de formation au profit des journalistes de ladite région sur une thématique en lien avec l’actualité nationale. Cette année, elle sacrifie, une fois de plus, à la tradition en organisant, les 8 et 9 août 2023, un atelier de formation au profit des journalistes de la région. Cette session porte sur le thème : « Insécurité au Burkina Faso : quelle contribution des médias de la région des Hauts-Bassins à l’effort de paix ? ».

A en croire la directrice régionale en charge de la communication des Hauts-Bassins, Marguerite Blégna, le choix du thème de cette année n’est pas fortuit. En effet, depuis 2015, le Burkina Faso fait face à une crise sécuritaire qui freine son développement. Face à cette situation, les médias ne sont pas à l’abri de la désinformation et de la manipulation. Et ils peuvent même devenir des moyens de propagande. Par ailleurs, l’information en lien avec les crises, les conflits est à la fois prestigieuse et risquée.

La photo de famille des journalistes présents à la session de formation

C’est pourquoi, les médias doivent jouer un rôle important car le contrôle de l’information en cette période devient un enjeu crucial. D’où la nécessité d’outiller permanemment les professionnels de médias. « Notre pays connaît une situation sécuritaire difficile depuis quelques années et nous, en tant que journalistes, nous avions décidé de réfléchir sur comment est-ce que nous pouvons apporter notre contribution pour la stabilité et le retour à la paix dans notre pays », a laissé entendre la directrice régionale de la communication des Hauts-Bassins, Marguerite Blégna.

L’objectif de cet atelier, selon elle, est donc de susciter l’engagement commun et l’implication véritable des journalistes de la région dans le mécanisme de reconquête du territoire national. « Au cours de cet atelier, nous allons réfléchir pour voir comment est-ce que nous pouvons mettre nos outils de travail au service de la nation ; comment nous pouvons travailler au quotidien en ayant à l’esprit l’intérêt de la nation car nous ne devons pas travailler à mettre le feu. Nous devons plutôt faire appel à notre responsabilité sociale », a suggéré la directrice régionale de la communication, Marguerite Blégna.

Pour le communicateur Josué Sanou, « en période d’insécurité, le rôle social du journaliste prend une dimension critique en tant qu’acteur informé, responsable et éthique, contribuant ainsi à la construction d’une société informée, apaisée et résiliente ». Abordant la question du traitement de l’information en période de crise, Augustin Zingué, conseiller en sciences et techniques de l’information et de la communication, a ainsi fait savoir qu’en période de crise et de conflit, les journalistes professionnels doivent, entre autres, éviter la course à la primeur de la diffusion de l’information du type sensationnel.

La directrice régionale de la communication des Hauts-Bassins, Marguerite Blégna, affirme que l’objectif de cet atelier est de susciter l’engagement commun et l’implication véritable des journalistes de la région dans le mécanisme de reconquête du territoire national

« Il ne s’agit pas d’être le premier à diffuser mais d’être crédible, sérieux et respecté. II s’agit d’être professionnel dans la collecte et le traitement afin de diffuser une information qui ne sera pas démentie après. Il faut éviter de traiter des sujets qui peuvent conduire à la haine, à la discrimination, au régionalisme, ou à créer la stigmatisation de certaines communautés. En tant que journalistes, nous devons être des artisans de paix et de cohésion sociale. Cette attitude fait référence à l’esprit patriotique, à la soif de la paix, de la justice et de la promotion des valeurs culturelles. Enfin, nous devons être des leviers pour un développement humain intégral à travers l’information, l’éducation et la sensibilisation de la population pour une société de paix », a-t-il conseillé.

Par ailleurs, il a invité chaque média à jouer sa partition car « cette guerre que nous vivons aujourd’hui est autant communicationnelle qu’informationnelle », a-t-il conclu.

Romuald Dofini
Lefaso.net