La deuxième édition des 72 heures du motard se dérouleront du 4 au 6 août 2023. L’organisation de cette 2e édition des 72 heures du motard est une initiative de l’association des Motards du Faso et de deux clubs à savoir West Burkina Bikers et Elite Bikers Club. A cet effet, le Burkina Faso accueillera des délégations de motards venus des pays comme le Ghana, le Bénin, le Togo, le Nigéria, le Niger, le Mali, le Sénégal, la France, les Etats-Unis, etc.

Le présidium lors de ce point de presse

Durant 72 heures, environ 800 motards de l’Afrique, de l’Europe et de l’Amérique vont se retrouver pour magnifier l’union, la fraternité entre les peuples, d’où le thème : « Passion motarde, passion solidaire ». Cette deuxième édition est patronnée par sa majesté le Mogho Naaba Baongo, chef suprême des mossés et présidée par le ministre des transports, Roland Somda et le ministre du commerce, Serge Poda, selon les organisateurs. Quant au choix du parrain, il s’est porté sur Me Titinga Pacéré.

Le Mali est le pays invité d’honneur de ces 72 heures du motard 2023. « Ce choix est lié au thème qui est : Passion motarde, passion solidaire. Il s’agit pour nous d’exprimer l’empathie du peuple malien envers celui du Burkina Faso et vice versa, l’empathie de la communauté des motards envers nos populations éprouvées par l’insécurité. Le phénomène terroriste a affecté en premier lieu le Mali avant de toucher le pays des hommes intègres. Aujourd’hui l’insécurité a transcendé les frontières entre les deux Etats qui demeurent résilients et amis face à des défis communs », se justifie Sosthène Ouédraogo, président de l’association des Motards du Faso, structure qui organise cet évènement.

Sosthène Ouédraogo, président de l’association des Motards du Faso

Pendant ces trois jours de célébration, des masterclass seront organisées pour parler de sécurité routière, de l’importance du port du casque et du permis de conduire pour les engins à deux roues, selon Sosthène Ouédraogo. « Il est également prévu les activités phares comme le tour de ville, la parade, conduite par les FDS, des activités caritatives, une rue marchande au niveau du village motards, sis au palais des sports de Ouaga 2000 et de nombreuses autres surprises que nous avons concoctées pour l’ensemble des festivaliers. Le Burkina Faso et ses voisins font face à l’insécurité mais à travers cette activité, les motards veulent magnifier la résilience et l’union des peuples autour des forces combattantes. C’est aussi une manière pour nous de donner une bouffée d’oxygène au tourisme et à l’hôtellerie », ajoute-t-il.

Plusieurs innovations sont prévues pour agrémenter cette fête des motards africains. Selon les organisateurs, la particularité de cette édition, c’est de permettre au reste de la population de faire l’expérience de la culture motarde en venant au niveau du village motard qui sera installé au palais des sports de Ouaga 2000. Une occasion pour ces populations de savoir qui est le motard, qu’est-ce qu’il fait, comment il interagit, comment il pratique sa passion ? La deuxième innovation, c’est la mise en avant de la pratique féminine de la moto avec notamment les bikeuses (pratiquantes de moto) burkinabè et celles venues de la sous-région.

Diane Yogo, porte-parole des bikeuses (pratiquantes de moto) du Burkina Faso

Victimes de préjugés, les femmes motardes veulent faire entendre leur voix à l’occasion de cette édition des 72 heures du motard. Plusieurs actions sont prévues à cet effet, selon Diane Yogo, porte-parole des bikeuses burkinabè.

« Nous attendons réellement que les gens aient un avis différent des femmes qui pratiquent la moto. C’est pour ça que nous sommes à l’honneur avec les autres bikeuses de la sous-région. Quand une femme pratique la moto, les gens ont une vision souvent négative. C’est vrai qu’il y a des gens qui nous apprécient beaucoup, qui nous respectent et nous admirent mais il y a beaucoup qui ont des préjugés sur nous. On entend souvent des commentaires comme : ‘’une femme qui roule la grosse moto, celle-là doit frapper son mari, elle doit être dangereuse, elle n’est pas une bonne femme, elle n’a pas peur’’. On entend tellement du tout que cette année, vous voulons marquer réellement les gens afin qu’ils changent de mentalité envers nous les femmes qui pratiquons la moto. Nous voulons aussi faire des sensibilisations sur la lutte contre le cancer de sein », explique Diane Yogo.

Lors de cette présente édition, l’accent sera mis sur la pratique féminine

Le budget de l’organisation des 72 heures des motards 2023 est estimé à 70 millions de F CFA et n’est malheureusement pas encore bouclé. Sosthène Ouédraogo et ses camarades disent compter sur le soutien des mécènes et des partenaires qui hésitent encore afin de boucler le budget avant le début des activités. Il espère également avoir l’accompagnent des partenaires et de la presse afin que cette initiative née au Burkina Faso n’aille pas fleurir mieux ailleurs. « Il faut que celle du Burkina Faso garde la primeur et reste la plus grande convergence motarde d’Afrique », a souhaité Sosthène Ouédraogo.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net