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Barrage de Tanghin à Ouagadougou : Hamidou Ouédraogo déplore l’ensablement de l’infrastructure et en appelle à l’action des autorités

Publié le mardi 1er août 2023 à 22h55min

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Barrage de Tanghin à Ouagadougou : Hamidou Ouédraogo déplore l’ensablement de l’infrastructure et en appelle à l’action des autorités

Au cœur de la capitale burkinabè, Hamidou Ouédraogo mène une vie quotidienne rythmée par la pêche dans le barrage de Tanghin. À bord de sa pirogue, il part chaque jour à la recherche de poissons qu’il vend à sa clientèle. Cette activité qui permet de nourrir sa famille subvient également aux besoins des femmes du quartier. La pêche qu’il pratique depuis maintenant 18 ans, lui a permis de développer un savoir-faire unique et d’observer les évolutions du barrage au fil des années. Face à l’ensablement du barrage qui menace la durabilité de son activité, Hamidou interpelle les autorités.

Depuis 18 ans, Hamidou s’est dévoué à la pêche, lui permettant de maîtriser les saisons propices. Selon lui, les mois de mars et avril sont les plus favorables pour une moisson abondante. Et pour capturer une bonne quantité de poissons dans son filet, il privilégie les premières heures du jour, entre 6h et 7h du matin.

La préparation minutieuse des appâts est une étape cruciale dans le processus de pêche d’Hamidou. Avant même de mettre les pieds dans l’eau, il se consacre à cette tâche pour attirer les poissons vers ses filets. Une séance de pêche peut durer entre trois et quatre heures, au terme desquelles Hamidou récolte généralement entre 20 et 25 kg de poissons.

Quelques poissons pêchés

Plusieurs techniques sont utilisées par les pêcheurs du barrage de Tanghin. Parmi elles, la pêche au filet épervier et celle effectuée à travers des cases à appâts qu’ils immergent dans l’eau. Cette diversité de méthodes permet de capturer différentes espèces de poissons telles que la carpe, la silure, le poisson serpent, et bien d’autres.

La nécessité d’entretenir le barrage

Cependant, la pêche n’est pas sans défis pour ces hommes de l’eau. Hamidou nous a confié ses préoccupations quant aux problèmes environnementaux qui affectent le barrage. Selon lui, le changement climatique a entraîné la disparition de certaines espèces de poissons, ce qui a donné une prolifération de plantes envahissantes nuisibles à la biodiversité.

« Les crevettes ont disparus du barrage », se désole Hamidou Ouédraogo, pêcheur au barrage de Tanghin

Un autre problème majeur auquel font face les pêcheurs est l’ensablement du barrage. Cette situation réduit considérablement la période dédiée à la pêche, car le niveau de l’eau baisse plus tôt que prévu par rapport aux années précédentes. Hamidou en appelle donc aux autorités pour une intervention urgente afin de résoudre ce problème, qui menace la durabilité de leur activité.

Outre ces défis environnementaux, Hamidou déplore également le manque de moyens pour acquérir des équipements adéquats et augmenter leur productivité. Il sollicite donc l’aide des autorités pour renforcer leur capacité technique et matérielle dans l’exercice de leur métier ancestral.

La biodiversité menacée

La situation du barrage de Tanghin est également alarmante pour Issa Bagré, piroguier, qui évoque le problème récurrent du jet d’ordures dans le lac. Pneus usés, sachets plastiques et autres déchets sont régulièrement déversés dans l’eau, portant atteinte à la biodiversité et à la santé publique.

Des ordures jetées dans le barrage

Issa interpelle les hommes et les femmes qui se livrent à ces pratiques irresponsables et plaide pour une sensibilisation accrue de la part du gouvernement. Il estime que l’ignorance des conséquences de ces actes est un problème majeur et qu’une sensibilisation adéquate pourrait changer les comportements.

Enfin, le piroguier dénonce également le manque de suivi et d’entretien du barrage de la part des autorités compétentes. Il attire leur attention sur l’urgence d’agir pour préserver ce patrimoine naturel et pour assurer la pérennité de leur activité de pêche.

Au bord du barrage de Tanghin, Hamidou Ouédraogo et ses compagnons de pêche mènent une vie rythmée par le cours de l’eau, la recherche de poissons et les défis environnementaux. Leur quête quotidienne pour subvenir à leurs besoins et soutenir les femmes du quartier est à la fois une source de fierté et un appel à l’aide pour assurer la survie de leur activité traditionnelle face aux défis contemporains.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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