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Burkina/Transformation digitale : 135 applications métiers existent au sein des ministères

Publié le jeudi 27 juillet 2023 à 16h00min

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Burkina/Transformation digitale : 135 applications métiers existent au sein des ministères

Le ministère de la Transition digitale, des postes et des communications électroniques a organisé les 24 et 25 juillet 2023, à Koudougou, un atelier de vulgarisation de ses politiques, programmes et projets à l’intention d’une quinzaine d’hommes et femmes de médias. Membres du Réseau de journalistes pour la promotion de l’écosystème numérique (RJPEN), les participants ont eu droit à une série de communications. L’une d’elles a porté sur l’état des lieux et les perspectives en matière de transformation digitale au Burkina.

Arrivés la veille dans la cité du cavalier rouge, c’est après une pluie bienfaisante que les membres du Réseau de journalistes pour la promotion de l’écosystème numérique (RJPEN) ont rejoint la salle de réunion d’un hôtel de la place pour la tenue de l’atelier, placé sous les auspices du secrétaire général du ministère, Kisito Traoré.

Vue partielle des membres du RJPEN présents à l’atelier

Dans son mot de bienvenue, le président du RJPEN, Frédéric Yaméogo, a fait remarquer qu’en dépit des actions déployées sur le terrain en vue de faire profiter aux populations des opportunités du numérique, beaucoup reste encore à faire. Les défis en termes d’appropriation des usages et services numériques et de risques liés à l’utilisation des technologies doivent être relevés. Le ministère en charge de la transition digitale le sait. C’est pourquoi, ses premiers responsables ont jugé bon d’outiller les professionnels de l’information sur les politiques, programmes et projets du ministère, méconnus de bon nombre d’entre eux.

Le président du RJPEN, Frédéric Yaméogo, a salué la tenue de l’atelier, premier acte fort du partenariat naissant avec le ministère

L’une des communications à cet atelier a porté sur l’état des lieux et les perspectives du ministère en termes de transformation digitale. Dans son exposé, le directeur général de la transformation digitale, Ferdinand Yougbaré, a d’abord présenté les grandes périodes de l’évolution des TIC au Burkina. Du Centre national de traitement de l’information (CENATRIN) en 1971 jusqu’à l’avènement du Big Data et de l’intelligence artificielle : de l’eau a coulé sous les ponts.

Une stratégie pour mieux planifier

Il a indiqué que le ministère en charge de la transition digitale dispose d’une stratégie nationale de développement de l’économie numérique « SN@DEN » 2018 - 2027. Cette stratégie globale est déclinée en plusieurs stratégies entre autres pour la promotion des logiciels libres, la cybersécurité et le développement du secteur postal. Le ministère dispose également d’un schéma directeur d’aménagement numérique. Selon M. Yougbaré, il s’agit d’un document de planification pour le déploiement des infrastructures numériques à haut et très haut débit à un coût modéré d’ici 2030.

Le directeur général de la transformation digitale, Ferdinand Yougbaré, a présenté les applications métiers existants au niveau des ministères

Dans son exposé, le directeur général de la transformation digitale a indiqué que le Burkina Faso dispose d’une infrastructure large bande de télécommunication à fibre de plus de 8 000 km de linéaire cumulé dont près de 3 000 km exclusivement par l’État. Cette infrastructure est nécessaire à la dématérialisation et l’accès aux services en ligne.

135 applications métiers diversifiées et innovantes

A ce propos, M. Yougbaré a indiqué qu’il y a 135 applications métiers existantes au sein des ministères et accessibles via le guichet unique virtuel de l’administration publique. Le ministère de l’Economie, des finances et de la prospective, le ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale et le ministère de la Justice, des droits humains comptent le plus grand nombre d’applications métiers avec respectivement 19, 16 et 13 applications métiers.

La quasi-totalité des directeurs généraux du ministère de la transition digitale ont livré les communications

A titre illustratif, la dernière-née des applications dénommée “e-Contravention” permet la collecte des contraventions liés aux infractions. La plateforme ALIAS permet aux agents de la fonction publique d’accéder à leurs situations administratives et salariales. Il existe également une plateforme de diffusion et de partage des informations sur les nouvelles techniques agricoles dénommée Agritube. Campus Faso et e-Concours, plus connues du public, sont des plateformes qui permettent respectivement aux nouveaux bacheliers de demander une orientation dans les formations proposées par les universités du Burkina Faso et de s’inscrire en ligne aux concours directs et professionnels de la fonction publique.

48 procédures prioritaires à dématérialiser en 2023

Le directeur général de la transformation digitale a annoncé que 48 procédures prioritaires à dématérialiser en 2023 ont été retenues à la suite des assises sur la dématérialisation des procédures administratives tenues du 11 au 13 avril dernier. Au ministère de la Santé et de l’hygiène publique, il est prévu par exemple la dématérialisation de la demande d’ouverture de structures privées de santé (y compris les ONG pour la signature des conventions).

Ferdinand Yougbaré a également présenté les difficultés et les perspectives en matière de transformation digitale

Dans le secteur de la justice, la dématérialisation de la demande et de la délivrance en ligne du casier judiciaire et du certificat de nationalité seront bientôt une réalité. Il est prévu aussi la mise en place d’une plateforme d’enrôlement biométrique des personnes déplacées internes. Les audiences à la Primature, elles, seront gérées aussi de façon électronique à travers une plateforme dédiée.

Personnel insuffisant

Au-delà des acquis engrangés dans le processus de transformation digitale, M. Yougbaré n’a pas occulté les difficultés. Celles-là sont de plusieurs ordres. L’insuffisance des effectifs du personnel IT est un véritable handicap car l’administration publique burkinabè compte à peine 500 informaticiens. L’allocation insuffisante des ressources face aux ambitions affichées, la résistance des acteurs au changement, la faible couverture territoriale de l’infrastructure de communication sont entre autres difficultés soulevées par le directeur général.

Dr Yaya Traoré est le tout premier Secrétaire permanent de l’innovation et de la veille sur les technologies émergentes du numérique

Recrutement prochain de 300 informaticiens

Malgré ces difficultés, le Burkina Faso a occupé en 2022 un rang global de 166/193, selon l’index des nations unies dans le domaine du numérique. Et le ministère en charge de la transition digitale nourrit des ambitions. Il s’agit entre autres du renforcement de l’infrastructure de communication et de production, du recrutement spécial de 300 informaticiens au profit de l’administration publique, du lancement de Smart Africa Digital Academy en vue d’améliorer les qualifications en matière de compétences numériques, l’opérationnalisation de la signature électronique, la mise en œuvre du projet PACT DIGITAL [...] et le lancement de la 8e édition du concours GÉNIE TIC et de la 6e édition du concours Hackathon 226.

Le secrétaire général du ministère, Kisito Traoré a rassuré le RJPEN de la disponibilité de son département à l’accompagner

A propos du Hackathon, M. Yougbaré a rassuré que dans le cadre de l’accompagnement des lauréats, le ministère travaille avec le département de l’économie et des finances pour l’élaboration d’un arrêté conjoint pour la prise en charge des membres des jurys, des prix et de l’incubation des lauréats.

Veille technologique

Notons que l’atelier a pris fin par la communication sur la veille sur les technologies émergentes du numérique, présentée par le secrétaire permanent de l’innovation et de la veille sur les technologies émergentes du numérique, Dr Yaya Traoré. Ces technologies émergentes sont essentielles à la transformation numérique. Ce sont entre autres le Big data, l’Intelligence artificielle (IA), l’Internet des Objets (IoT), le Cloud computing, les Drones, la Blockchain, la Réalité virtuelle, la technologie 5G, etc.

Journalistes et responsables du ministère de la transition digitale ont posé pour la postérité

Selon le secrétaire général, Kisito Traoré, cet atelier honore le ministère en charge de la transition digitale car il augure une nouvelle dynamique des relations entre son département et la presse en général et avec le RJPEN en particulier. Il a rassuré les participants du soutien et de la disponibilité du ministère à travailler à ce que ce partenariat naissant soit solide et pérenne.

Fredo Bassolé
Lefaso.net

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