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Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

Publié le jeudi 13 juillet 2023 à 21h50min

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Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

L’État burkinabè veut réglementer les interventions des agents publics de santé dans le secteur privé, minimiser les conflits d’intérêts, améliorer la disponibilité des agents publics dans les structures publiques. Ce sont entre autres les raisons qui ont poussé le gouvernement à adopter le décret portant modalités d’interventions des agents publics de santé, dans les structures sanitaires privées au Burkina Faso. La décision a été entérinée en conseil des ministres le jeudi 6 juillet 2023 à Ouagadougou. Pour Dr Arouna Louré, médecin anesthésiste-réanimateur, les conséquences de l’application d’un tel décret seront dévastatrices aussi bien pour le secteur privé que pour le public.

Lefaso.net : Que pensez-vous du décret adopté par le gouvernement, portant modalités d’interventions des agents publics de santé dans les structures sanitaires privées au Burkina Faso ?

Dr Arouna Louré : Si l’on veut rester formaliste, au Burkina Faso, les lois qui portent la fonction publique disent que l’ensemble des agents sans exception sont dévolus uniquement au service public. À ce titre, l’on pourrait dire que le ministre en charge de la santé est dans son rôle quoiqu’il existe déjà un décret qui permet aux médecins d’exercer les huit heures deux après-midi de leur temps au niveau du privé.

Cependant, tel que dit dans ce nouveau décret, le ministre jette les agents de la fonction publique hospitalière en pâture. Cela, en faisant croire que l’hôpital public ne fonctionne pas, parce que les agents laissent le service public pour faire de la vacation dans le privé. Ce qui est totalement faux. Je ne nie pas qu’il y a des agents de service public qui quittent leurs postes pour faire de la vacation. Mais le constat aujourd’hui, est que la majorité fait de la vacation sur ses temps libres. Et ce, après avoir rempli les 40 heures de service qu’elle doit à la fonction publique.

Donc, si le ministre va jusqu’au bout de l’idée qui est d’interdire la vacation, c’est tout le système de santé qui va en pâtir et de manière drastique. Le secteur privé de santé avec toute sa bonne volonté, face aux contraintes des lois qui régissent le domaine, n’a pas suffisamment de moyens pour employer surtout à plein temps les médecins spécialistes. Les Béninois l’on essayé, beaucoup de structures ont fermé.

Ils sont revenus aujourd’hui à l’ancienne méthode. Il fallait d’abord analyser l’expérience du Bénin avant de s’engager dans cette dynamique. Donc l’application de ce décret va jouer négativement sur le système privé sans améliorer le système public qui risque d’être boycotté. Si l’on veut faire croire que c’est parce que les gens ne travaillent pas que ça ne marche pas, les gens vont vraiment arrêter de travailler en respectant les principes de la loi. Il y a des services où des gens font plus de 40 heures de service avec bonne volonté.

Il est notamment autorisé aux agents public de santé une intervention d’au plus huit heures par semaine dans les formations sanitaires privées. Comment appréciez-vous cela ?

Pour ce qui concerne les huit heures par semaine, si nous les ajoutons aux 40 heures de service, cela fait 48 heures de service. C’est-à-dire pour un pays pauvre comme le Burkina Faso en ressources humaines qualifiées limitées, on se permet d’exploiter par exemple un médecin spécialiste que pendant 48 heures de temps dans la semaine. Tandis que dans les pays occidentaux les plus développés, les textes permettent au médecin d’aller au-delà des 48 heures, parfois même jusqu’à 70 heures de service, avec une prise en compte des heures supplémentaires. Parce que les ressources à un certain niveau sont limitées.

Donc quand on dit aujourd’hui, qu’il faut limiter à huit heures le temps d’intervention des agents publics de santé. C’est comme si l’on créait les conditions pour que le médecin puisse faire toute sorte de chose comme se balader, boire…, sans lui permettre d’intervenir en cas d’urgence pendant les week-ends. Simplement parce qu’il aura déjà épuisé ses 48 heures de service de la semaine. Ce qui est une sous exploitation des ressources que nous possédons, surtout pour un pays très pauvre comme le nôtre.

« Ceux qui sont dans les ministères, remuent ciel et terre quand ils ont une pathologie grave pour être pris en charge dans une structure privée. Surtout, quand ils savent que des gens atteintes de la même maladie qu’eux attendent aussi d’être soignés dans le public »

Je reviens sur la question de la vacation. À ce niveau, nous sommes tous soumis à la même loi de l’enseignant. L’enseignant fait ses vacations et cela n’a jamais posé de problème à qui que ce soit. Je suis d’accord qu’il faut règlementer le temps d’intervention à un certain nombre d’heures mais limiter cela à huit heures, je pense que c’est se tirer une balle dans le pied.

Les médecins devront choisir entre le privé et le public, après un an de service pour certains et deux ans pour d’autres. En quoi la prestation des médecins du public dans le privé peut-elle poser problème ?

Quand vous prenez un médecin spécialiste, son salaire dans le privé va atteindre au moins trois fois ce que la fonction publique lui donne. Et cela, sans oublier les charges patronales. Ce qui fait que c’est lourd à supporter pour une structure privée. Car lorsqu’on emploie une personne, elle est à 100% consacrée à son employeur et il n’est pas sûr que l’employeur puisse la payer à la hauteur de sa rentabilité.

Aussi, le décret du gouvernement indique qu’au bout de deux ans, le médecin spécialiste ne peut travailler que 40 heures dans le public. Ce qu’il faut savoir, c’est que 40 heures pour le médecin spécialiste, c’est vite fait. Il lui suffit de faire deux gardes de 24 heures dans la semaine et c’est fini.

Par contre, si ce dernier fait de la vacation dans plus d’une structure pendant qu’il est disponible quand son employeur a besoin de lui, cela lui permet de compenser le manque à gagner. Parce qu’il aura perçu assez de gains à la fin du mois, du fait que chaque structure privée où il intervient, a payé juste ce qu’il faut selon la vacation.

Aussi, les services publics vont en pâtir. Car l’offre de santé dans nos structures publiques est actuellement médiocre. Même si on envoie dix milliards de médecins dans nos hôpitaux publics, ils ne pourront que dépasser légèrement l’offre que nous avons déjà. Je prends l’exemple du CHU de Bogodogo, cela fait près de trois à six mois que nous avons une salle opératoire qui ne fonctionne pas, parce que la climatisation est en panne. Même si on envoyait cent autres médecins, ils ne pourront pas opérer parce la climatisation est en panne.

Je pense qu’imposer huit heures d’intervention dans le privé, sans prendre des mécanismes compensateurs des choses, serait détruire indirectement tout le système de soins. Parce que non seulement l’on va sous exploiter, mais aussi il n’y aura pas de plateau technique pour que les gens puissent exercer fondamentalement. Et par conséquent, c’est le citoyen burkinabè qui va en pâtir.

Cette mesure intervient après le constat d’abandon intempestif des postes d’agents publics de santé au profit des structures sanitaires privées. Ce décret ne vient-il pas recadrer les choses ?

L’adoption de ce décret vient répondre à un légalisme. Cependant, ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que le système de santé du Burkina Faso se compose aussi bien du secteur privé que du public. Et à force de vouloir faire un nivellement à tous les niveaux, on en vient au point à ne pas faire d’exception pour des corps de métier où le capital humain est insuffisant. S’il arrive qu’après deux ans les gens choisissent, ce serait probablement malheureux pour le système public parce que l’on risque d’avoir une fuite assez énorme des agents du public vers le privé.

« Il faut que les autorités puissent s’imprégner des réalités du terrain en s’approchant des techniciens du domaine plutôt que d’avoir une conception totalement erronée qui ne met pas le malade au centre de la question »

Même si le privé n’arrive pas à employer ces agents, les gens préféreront faire de la vacation, en gagnant trois fois plus que ce qu’ils obtiennent dans le public, et avec moins de temps de travail. En effet, s’il est difficile pour une structure privée d’employer dix médecins à la fois, cela n’empêche pas qu’un médecin fasse de la vacation dans dix structures privées dans sa spécialité. Donc il n’est pas obligé que le privé emploie pour que le médecin puisse survivre à cette crise. Et une chose est sûre, c’est que le système public va manquer de certains de ses bons éléments. Quoiqu’on dise, on sait tous combien est payé aujourd’hui le jeune médecin spécialiste qui vient de sortir. Il est payé autour de maximum 500 000 francs CFA de salaire. Il faut souligner aussi, que beaucoup de jeunes médecins pour l’essentiel, ne restent pas au Burkina Faso lorsqu’ils obtiennent une opportunité.

Ce nouveau décret permettra-t-il réellement d’améliorer la qualité du service dans les hôpitaux publics ?

Le nœud du problème ce n’est pas le fait que les agents quittent le service public, mais c’est parce que le service public n’offre pas au-delà. Comme illustration, si nous prenons le bloc opératoire du CHU de Bogodogo, nous avons des malades qui attendent trois mois pour une intervention chirurgicale. Ce n’est pas que les chirurgiens sont absents. Mais c’est parce que le plateau technique est insuffisant. Donc vouloir dire que c’est parce que les agents abandonnent leurs postes, je dis que ce n’est pas vrai. Car c’est vouloir corriger quelque chose qui n’existe pas.

Vous viendrez actuellement à deux heures du matin à l’hôpital public, où les systèmes de garde sont fonctionnels, vous verrez le médecin titulaire à son poste. Et cela est devenu courant. Depuis un moment, ces questions ne font plus débats car les médecins essaient de les corriger entre eux. Parce que nous travaillons à exhorter l’ensemble des agents à respecter leurs engagements avec l’État.

Que proposez-vous alors comme solutions pour parer aux difficultés rencontrées dans le système sanitaire national ?

Face à tous ces problèmes que nous connaissons, si le ministre veut mettre en application ce décret comme la loi l’indique, il faut d’abord faire fonctionner convenablement nos hôpitaux publics, donner une grosse capacité d’offres de soins à nos hôpitaux publics. Cela passe par l’équipement, les infrastructures, une organisation performante, de la gestion du système de santé. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Nous sommes dans un système de tâtonnement où ce qui fait du populisme est applaudi. Il faut aussi voir comment intégrer les principes du privé dans le public. Il s’agit en clair d’exploiter le médecin jusqu’à 70 heures par semaine, cela est permis. Mais il faut souligner que les trente autres heures effectuées par le médecin sont considérées comme des heures supplémentaires et elles sont rémunérées d’une manière ou d’une autre.

Vue partielle du CHU de Bogodogo situé à des encablures du SIAO

Puis, il faut aussi aider les structures privées. Car elles contribuent à quasiment 20% de l’offre des soins. Il faut de ce fait leur permettre de pouvoir mieux fonctionner. Au Burkina Faso, les structures privées de santé sont taxées à 27% sur les bénéfices, ce qui est énorme, quand ces taxes sont fixées ailleurs à 10%. Il est donc nécessaire que l’État soit assez souple avec elles afin de favoriser l’employabilité des médecins au niveau du secteur privé.

Aussi, si l’on s’attarde sur la taxation des prestations des vacations dans le privé, les enseignants sont taxés à 2% comparativement aux agents de santé qui eux, sont taxés à 10%.

Ensuite, j’estime que l’on peut réfléchir à comment limiter mais surtout prendre des mesures drastiques pour ceux qui ne remplissent pas les 40 heures de service exigées. Au lieu d’appliquer un tel décret dont le bénéfice est mitigé et dont les conséquences sont dévastatrices aussi bien pour le secteur privé que pour le public.

Lire aussi : Assemblée législative de transition : Dr Arouna Louré, « le révolté »

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 juillet 2023 à 09:26, par HUG En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    En tout vous allez opter.Soit rester au.public ou parrir au privée.J ai ecouté ce monsieur sur bf1 le dimanche mais.il.n etait pas convainquant. On a.vu des medecins dirent que on doit vous operer dans deux mois mais si on attend dans deux mois ça ne sera.pas bon,prenez cette carte et venez dans cette clinique on.va vous operer vite. Voila la.triste realité . Si le benin l a fait nous aussi on peut le faire. Vive le mpsr 2.

  • Le 13 juillet 2023 à 09:57, par kwiliga En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    Wahou, voilà bien le profil type de médecin moderne.
    On sent la vocation qui transpire par tous ses pores, l’ombre du serment d’Hippocrate plane dans son pauvre petit bureau mal équipé, où il se dévoue nuit et jour au service de populations miséreuses.
    Je suis persuadé qu’il y a bien longtemps que cette personne n’a pas vu de patient, par contre, des clients, il en reçoit tous les jours.
    Personnellement, je défends le principe de cette réforme, même si de nombreuses imprécisions demeure.
    Et puis, à vivre sous régime dictatorial, prétendument sankariste, à vouloir réformer la constitution, autant y aller franchement. Cette prochaine version devrait imposer à tout dirigeant (élu ou putschiste, nommé, désigné, auto-proclamé,...) et à sa famille, de se soigner exclusivement auprès du système public du pays.
    Ok, c’est radical, mais à quoi pourrait bien servir une réforme de la constitution, sous régime dictatorial, si ce n’est à prendre des mesures radicales.
    La même mesure serait à envisager, concernant l’éducation de leur progéniture.
    Nos systèmes publics de santé et d’éducation s’en verraient très largement améliorés, mais, malheureusement, personne n’aura le courage politique de telles mesures.

  • Le 13 juillet 2023 à 09:57, par Peuple Insurgé En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    Si n’importe qu’elle agent de la fonction publique peut avoir 8 heures faire son business privé c’est que c’est grave. Très grave même. Imaginez que les Fds quittent leur position pour un deal dans une société de sécurité privée... C’est cette aberration qui fait que les agents de l’état créent des bureaux d’études et s’octroient eux-mêmes les marchés. Juges et parties à la fois. C’est valable pour tous les secteurs d’activités. La refondation de notre état est un gigantesque chantier qui demande un peu de bon sens de chacun de nous, moins de cupidité. Mais c’est aux autorités d’être fermes. Fermes et justes. Sinon dans l’injustice, c’est la destruction assurée ; comme notre sécuritaire tente de nous le faire comprendre en vain.
    Comme le dit NAB, "Allah aide ceux qui s’aident".

  • Le 13 juillet 2023 à 10:55, par Sonni ALIBER En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    TES PROPOS SONT TEINTÉS D’ANIMOSITÉ SANS PRÉCÉDENT /MÊME DANS LES PAYS DÉVELOPPÉS IL YA DES DÉSERTS DE SANTÉ PUBLIQUE,ALORS TOI LÀ QUITTE TON BUREAU DE OUAGADOUGOU POUR DJIBO OU TITAO OU THIOU DANS LE NORD ET ON VERRA /À QUI LA FAUTE MONSIEUR ?ARRETEZ VOS INTERVIEWS A LA CON ,NOUS SOMMES FATIGUÉ DE VOUS ENTENDRE DIRE QUE DES BÊTISES JUSTE PARCE QU’ON NE PAS NOMMÉ MINISTRE OU DÉPUTÉ !!VOILA QUI EST DIT /BON COURAGE À TOI EN AVANT LA TRANSITION POLITIQUE BURKINABÉ

  • Le 13 juillet 2023 à 11:06, par Tengbiiga En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    Mr Louré ne pourra jamais être d’accord avec un texte auquel il n’a pas participé à la rédaction. C’est le complexe de ces intellectuels qui n’arrivent pas à comprendre que le monde peut bien fonctionner sans eux.

  • Le 13 juillet 2023 à 11:13, par Bob En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    C’est une des raisons pour lesquelles nous sommes sous développés. Adopter des textes, mettre en place des règles et des procédures et refuser de les appliquer. On limite les heures de travail à 40 à cause de la pénibilité du travail, si on estime que le personnel de santé peut faire plus de 40 heures par semaine qu’on aménage les textes. Par contre avec l’accroissement du nombre de personnels formés, l’Etat a des difficultés pour les intégrer et c’est au secteur privé d’élargir l’offre d’emploi. En dehors de cet aspect, la situation actuelle favorise les malades qui ont les moyens de fréquenter les cliniques, ce qui crée au moins 2 catégories de malades dans un pays qui se veut égalitaire. Quand au dr Louré je lui rappelle que tout excès nuit. De temps en temps qu’il se départisse de son rôle d’entrepreneur politique pour faire preuve d’un peu d’objectivité. À force de raconter les mêmes inepties il rogne le peu de crédit qui lui reste. Peu de gens liront son interview sachant par avance ce qu’il dira.

  • Le 13 juillet 2023 à 12:23, par y En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    La mesure devrait concerner tous les agents publiques sans distinction.

  • Le 13 juillet 2023 à 12:46, par Très intrigué En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    Si on donne votre interview à des élèves pour qu’ils en étudient le champ lexical de la négativité, ils seront nombreux à avoir une note au dessus de 10/20 ; Tellement il y a de la matière. Vous êtes dans tout type d’opposition on dirait. Et quand j’entends dire qu’un spécialiste fait 70h par semaine en France, je prends avec des pincettes. Et pour parler de populisme, y a qu’a regarder dans un miroir.
    La question que je me pose est pourquoi de tous les médecins qu’il y a au Burkina c’est lui que lefaso.net à choisi d’interviewer ? Es ce parce que la rédaction s’attendais a pareil reaction ? Si c’est le cas, je dis lol, c’est gagné.

  • Le 13 juillet 2023 à 13:57, par Vérité En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    Je pense qu’il faut faire des analyses objectives. D’abord c’est à l État d équiper convenablement les.hôpitaux . Pouvez vous comprendre qu’un bloc opératoire soit fermé pour 3 mois à cause d’une panne technique. 1 scanner en panne pour plus d’un an ! Pendant ce temps on fait quoi. Est ce la faute aux médecins. Le malade qui a les moyens ira se faire soigner dans une structure privée. Cessez d’être naïf, ce n’est pas en criant mpsr ou quoi que les choses vont changer, non à la manipulation. Vous ferez mieux dire à votre mpsr d’équiper convenablement les hôpitaux et ajuster les heures de prestations...il ne s’agit pas de défendre un système politico militaire ici mais d’apporter des solutions pour améliorer la santé de la population pour nous citoyens lambda

  • Le 13 juillet 2023 à 14:23, par Oh que non ! En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    Beaucoup ne mesurent pas encore la portée de cette mesure. Elle va à nouveau exacerber la grogne entre l’État et le secteur de la santé. Car il sera difficile pour les agents du secteur de s’entendre accuser de tous les maux, alors qu’ils n’ont pas le minimum pour travailler. Et pour se défendre, ils vont user de la redoutable arme dont ils disposent : on va bientôt retomber dans le cycle des grèves du personnel de santé. Et on va tous en payer le prix.

  • Le 13 juillet 2023 à 14:26, par SANOU Bala Wenceslas En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    Nous finirons bien par faire la différence entre ceux et celles qui agissent soit sous le serment d’hypocrite soit sous le serment d’Hippocrate. 🤣🤣🤣

  • Le 13 juillet 2023 à 15:02, par Sheikhy En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    Lefaso.net doit faire mieux que ça. Ce monsieur n’est une référence pour personne dans ce pays. Pour un tel sujet sensible, j’aurai aimé qu’on choisisse une personne plus neutre et pertinente. Le choix de l’article est très pertinent pour nous autres, mais la personne là... A la limite l’ordre des médecins doit s’exprimer officiellement sur le sujet.

  • Le 13 juillet 2023 à 15:45, par Taonsa le chasseur En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    Hummm le problème concerne tous les fonctionnaires burkinabè. A huit heure ,ils ne sont pas encore là . Et quand ils sont là , vous les dites bonjour, ils ne vous regardent même pas. Ils sont courbés entrain de pianoter leur ordinateur. A 10 h ils sont a la recherche du porc au four et de la bibine. Bref on peut résumer ça à 2 h de travail effectif par jour, donc 10 heures par semaine. Et bizarrement vous vous attendez à trouver autre chose dans les hôpitaux. Quelle Hypocrisie. Personne n échappera au système que nous avons battu ensemble.

  • Le 13 juillet 2023 à 17:47, par @@GOG En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    L’indispensable Louré,l’omniscient ,l’omnipotent ,le seul à la santé clairvoyant !huuuum !
    Pourtant ,il s’agit ici d’intérêt général et non d’intérêt égocentrique .
    Je suis étonné qu’il ignore cela.

  • Le 13 juillet 2023 à 18:35, par Max En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    Une chose est constante. Au delà du secteur de la santé, ce sont les conflit d’intérêts qui ont détruit l’Administration publique, dont nos hôpitaux. Peut-on concevoir que des responsables administratifs, décideurs de surcroit aient des intérêts privés qui concurrencent le bon fonctionnement de l’ Etat ?
    C’est bien le cas des baux administratifs où des décideurs empêchent l’Etat de construire pour loger ses services et agents dans des immeubles qu’eux mêmes ont construits. C’est bien ce conflit d’intérêts qu’il faut rompre partout dans l’administration, pas seulement dans le secteur de la santé. Les arguments de Mr LOURE ne sauraient prospérer devant l’évidence des faits car comme il le dévoile lui même, si le bloc opératoire du très moderne CHU de Bogodogo (qui a coûté des milliards à l’Etat), ne fonctionne pas depuis des mois pur raison de climatisation, alors, Mr LOURE devrait comprendre qu’au delà des médecins, le ministre de la santé étende la mesure du choix entre le privé et le public aux gestionnaires des hôpitaux pour que de telles aberrations ne surviennent plus. Certainement que ces derniers sont aussi préoccupés par l’amélioration de leurs revenus au point de ne pouvoir suivre le bon fonctionnement de leurs hôpitaux. Au privé cela n’est tout simplement pas possible.

  • Le 13 juillet 2023 à 19:48, par Figo En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    Je soutiens à fond ce gouvernement de la Transition, mais là il faut reconnaître que la solution adoptée est complètement inappropriée. Quand vous voulez vous assurer de l’activité réelle de votre employé, vous contrôlez sa présence à son poste et le travail effectué. C’est plus simple de mettre en place un système de contrôle des présences et même de vérifier le nombre de patients reçus et d’heures de consultation effectuées à l’hôpital public au lieu de prendre des mesures qui ressemblent à des sanctions ciblées et qui s’avèreront inefficaces pour améliorer le bien-être des populations. Si c’était le Ministre de l’emploi qui était porteur d’une telle mesure j’aurais mieux compris car l’objectif serait d’obliger les cliniques et hôpitaux privés à recruter les jeunes médecins et infirmiers formés et sans emplois. Mais là...aucune congruence entre la solution envisagée et le problème évoqué.

  • Le 14 juillet 2023 à 06:52, par Paul En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    Est ce sérieux de parler de 70 heures par semaine pour un médecin soignant ? à croire que ce sont des surhommes ! Rien que ce point décrédibilise tout le reste de votre argumentation !

  • Le 14 juillet 2023 à 08:07, par Kekule En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    Lui la même je ne le comprends pas c’est l’État qui t’a recruté peut en tant que généraliste d’abord ensuite il t’envoie te former pour être spécialiste avec son argent (l’argent du pauvre contribuables) pour que tu puisses venir prendre soin de ses malades et quand tu reviens tu préfères travaillé plus dans le privé parce que tu trouves qu’il y a beaucoup d’argent au détriment du service public.l’etat ton employeur dit si c’est comme ça tu fais le choix soit du reste au public soit du reste en privé et tu trouves qu’il a problème.en tant normal tu devais même rembourser les frais de formation que l’état à débourser pour que tu puisses être formé.De plus par rapport au heure de travail c’est 35heure minimum et 45heure maximum avec une moyenne de 40heures de service par semaine et hors garde avec un devoir de permanence les weekend ne vient pas nous embrouiller ici avec cette question d’heure.vous n’assure pas vos tâches cher spécialiste éviter nous ces balivernes.nous avons tous été victime de vos comportements et certains même ont perdu les parents.

  • Le 14 juillet 2023 à 12:06, par Jeunedame seret En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    Vous remarquez que « Le secteur privé de santé avec toute sa bonne volonté, face aux contraintes des lois qui régissent le domaine, n’a pas suffisamment de moyens pour employer surtout à plein temps les médecins spécialistes » . Et pourtant ce même privé paie des salaires énormes qui vous attirent vous récupèrent au détriment du public. Car,
    « Quand vous prenez un médecin spécialiste, son salaire dans le privé va atteindre au moins trois fois ce que la fonction publique lui donne » . Avec quels moyens maintenant pour ces salaires ? Pourquoi ne paye-t-il pas seulement deux fois ce que le salaire du public donne et vous permettre de travailler 50 heures au public ? Le secteur privé veut-il noyer complètement le privé pour ses profits ? Où est votre vocation de médecin ?

  • Le 14 juillet 2023 à 18:25, par Sidbala En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    La désertion des fonctionnaires de leur service d’affectation est un mal profond de notre administration. Elle concerne aussi les enseignants du secondaire et supérieur qui sont plus intéressés par les vacations que les cours à eux attribués dans leur établissement. D’où les programmes inachevés, les mauvais résultats aux examens, les chevauchements des années académiques.

  • Le 17 juillet 2023 à 23:59, par Adala En réponse à : Burkina/Régulation des interventions des agents publics de santé : « Les conséquences sont dévastatrices pour les deux secteurs », Dr Arouna Louré

    Ce qui « intéressant" dans tout ça c’est que notre cher Louré ne croit même pas à ce qu’il dit. La seule chose qu’il ne sait pas c’est qu’on fait la une de plusieurs façons y compris en étant à l’autre borne. J’espère que lefaso.net a un autre objectif en lui tendant le micro

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