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Hausse des prix des légumes sur le marché : La crise sécuritaire pointée du doigt

Publié le lundi 10 juillet 2023 à 22h54min

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Hausse des prix des légumes sur le marché : La crise sécuritaire pointée du doigt

Faire bouillir la marmite ces derniers jours est devenu un véritable casse-tête pour de nombreux ménages. Et pour cause, les prix des légumes ont connu une hausse vertigineuse sur le marché. Plusieurs légumes sont devenus rares et les quantités servies aux clients ont considérablement diminué. Un tour dans quelques marchés de la ville de Ouagadougou nous a permis d’en savoir plus sur les raisons de cette disette des légumes.

Il est un peu plus de 9h en cette matinée pluvieuse du lundi 10 juillet 2023, lorsque nous arrivons au marché du quartier Larlé de la ville de Ouagadougou. Les vendeuses installées derrière leurs étals n’hésitent pas à accoster les potentiels clients pour leur proposer leurs marchandises. C’est alors que nous apercevons madame Zeba, qui vient de finir ses achats, visiblement décontenancée par les prix des denrées. « Le marché est très cher, tout est devenu cher. Je viens d’acheter ces cinq petites tomates à 500 FCFA. Et ça même c’est parce que la vendeuse a ajoutée que ça atteint cette quantité. C’est parce que j’ai déjà payé la salade sinon j’allais laisser la tomate. Vraiment l’on ne sait plus à quel saint se vouer », nous lance-t-elle lorsque nous l’accostons.

Mme Zeba n’est pas la seule à qui les prix des condiments donnent le tournis. Gisèle Bonkoungou, venue également faire ses emplettes pour la cuisine, dit n’avoir pas pu payer tout ce qu’elle voulait au regard des prix. « Voyez vous-même, on ne peut plus rien acheter. La tomate est devenue chère, et souvent tu payes et elle est soit pas mûre soit très petite. Les poivrons à 50 francs l’unité et petit-petit. Même les feuilles d’oignons sont devenues chères. C’est aujourd’hui même que les choux et les courgettes sont un peu abordables. Franchement, pour le Burkinabè moyen, c’est difficile de faire une bonne sauce actuellement », lâche-t-elle.

Rihanata Kaboré, vendeuse de tomates dit n’avoir jamais vécu pareille situation

La crise sécuritaire pointée du doigt

Si d’habitude les légumes se font parfois rares à une certaine période de l’année, la situation semble beaucoup plus critique cette année que les précédentes. Rihanata Kaboré, commerçante, dit n’avoir jamais vécu pareille situation depuis qu’elle fait dans la vente de tomates. Pour sa collègue Bibata Kouanda, cette rareté et cette cherté des condiments, surtout de la tomate, est due à la crise sécuritaire. En effet explique-t-elle, plusieurs producteurs ont dû fuir leurs zones d’habitation et de production du fait des attaques terroristes. La production ayant baissé alors que la demande est toujours là, les commerçants sont donc obligés de se ravitailler souvent hors de nos frontières. Bibata Kouanda révèle par exemple que le carton de tomates qu’elle acquérait jadis entre 3 000 et 4 000 FCFA, est passé à 35 000 FCFA et vient du Mali voisin. Et si l’on doit considérer les frais de transport et les pertes liées au pourrissement de certaines tomates au cours du trajet, c’est souvent à perte que la commerçante dit vendre ce légume. Elle dit être obligée de faire des tas de 2 000 et 2 500 FCFA, pour espérer rentrer dans ses fonds.

Des tas de tomates vendus à 2 500 FCFA chacun

Zenabo Ouédraogo, vendeuse de concombres au marché de Baskuy, dit prendre sa marchandise auprès de grossistes venant de Ouahigouya et environnants. Mais face à la crise sécuritaire, les prix ont connu une hausse à cause de la baisse de la productivité et de l’augmentation de la demande. « Le sac de 50 Kg de concombres que je pouvais gagner à moins de 10 000 avant se négocie autour de 25 000-35.000 FCFA actuellement. Ceux qui nous amènent les condiments prennent des risques pour les faire venir, et quand ils arrivent il y a beaucoup de personnes qui veulent payer pour revendre. Donc tout ça fait que les prix sont chers », confie-t-elle. Assèta Zoubga, qui commercialise des poivrons, dit se ravitailler actuellement à Koudougou, où elle paye le sac de 50 Kg à un peu plus de 50 000 FCFA.

le sac de 50kg de concombres est passé de 10 000 à 25 000 voire 35 000 FCFA

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’augmentation des prix des légumes qui s’ajoute à celle des denrées de première nécessité, vient rendre encore plus difficile la situation alimentaire de plusieurs ménages. Si certains ont décidé de ne plus consommer certains légumes jugés facultatifs, il n’en demeure pas moins que tous appellent de leurs vœux un retour à la paix et à la sécurité, pour que les producteurs puissent regagner leurs zones d’origine, afin que les légumes soient à nouveau disponibles et accessibles à toutes les bourses.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 juillet 2023 à 07:57, par kwiliga En réponse à : Hausse des prix des légumes sur le marché : La crise sécuritaire pointée du doigt

    "Si certains ont décidé de ne plus consommer certains légumes jugés facultatifs...", ils ont préféré les remplacer par le bon goût de la sauce patriotisme préparé à la façon souveraineté.
    On pourrait bien essayer de manger du coton, s’il n’était déjà acheté par les chinois.
    Et pendant ce temps, au Ouagaland, les festivités se poursuivent et le champagne coule à flot. Et ce n’est pas en le taxant à 1%, qu’il va s’arrêter de couler.

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    • Le 11 juillet 2023 à 10:36, par Kwilga le gaulois En réponse à : Hausse des prix des légumes sur le marché : La crise sécuritaire pointée du doigt

      Même à Lutèce (Paris) capitale de la Gaule antique, c’est le même champagne qui coule comme des "Kwilga" (fleuve en moré, une langue du Burkina). Cela n’empêche pas Emmanuel Macron de dormir, d’ordonner la chasse aux fils d’emigrés et d’envoyer l’argent des sans-domiciles fixes français en Ukraine pour une guerre perdue d’avance !

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      • Le 12 juillet 2023 à 07:59, par kwiliga En réponse à : Hausse des prix des légumes sur le marché : La crise sécuritaire pointée du doigt

        Bonjour Kwilga le gaulois,
        Mais qu’essayez-vous donc de nous dire ici ?
        Qu’il vous parait choquant qu’en France, pays producteur, des gens de l’élite boivent du champagne ?
        Que le gouvernement français démontre un racisme systémique ?
        Que la misère de quelques SDF est comparable à celle que vit notre peuple ?
        Que la guerre est perdue d’avance... mais pour qui ?
        Mais cher Kwilga le gaulois, que faites-vous donc dans ce pays maudit ?
        Dépêchez-vous de rentrer au Faso (si vous êtes burkinabé) vous pourrez ainsi partager avec nous l’effort de soutien patriotique à 25% sur les bières, à moins que vous ne fassiez vous même partie de l’élite ouagalandaise, qui consomme du champagne français, taxé à seulement 1%.
        Et puis, ça vous évitera de cracher dans la soupe.
        J’ai clairement l’impression que vous ne comprenez pas ce que je dénonce.

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  • Le 11 juillet 2023 à 08:28, par Aissatou En réponse à : Hausse des prix des légumes sur le marché : La crise sécuritaire pointée du doigt

    Cette situation est vraiment grave, vivement que la paix revienne au Faso sinon ! la faim va nous massacrer en plus de ce fameux terrorisme.

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  • Le 11 juillet 2023 à 12:00, par Ibrahime En réponse à : Hausse des prix des légumes sur le marché : La crise sécuritaire pointée du doigt

    ’’les bonnes affaires se font en temps de crise’’ dixit le capitaliste !
    le paquet du sucre sn-sosuco produit à banfora a augmenté, le bidon d’huile savor produit à bobo a augmenté, le savon sn-citec produit à bobo a agmenté et j’en passe ! quelle insécurité existe t-il sur cet axe pour donner raison à l’augmentation des produits cités ci-dessus ?
    sommes nous entrain de faire coller un bateau sur lequel on est embarqué et sans sauvetage ? tout simplement parce que nous sommes avide de richesse ?
    pauvres burkinabè !!!

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