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Burkina : Un panel pour parler des défis et perspectives du mariage en contexte burkinabè

Publié le lundi 3 juillet 2023 à 15h00min

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Burkina : Un panel pour parler des défis et perspectives du mariage en contexte burkinabè

Le vendredi 30 juin 2023 a eu lieu à Ouagadougou, un panel sur le thème : « Mariage (s) en contexte burkinabè : défis et perspectives ». Une initiative du Pôle d’excellence africain /Africa Multiple ou Africa clusters Centres (ACC) de l’université Joseph Ki-Zerbo, un des cinq pôles mis en place en partenariat avec l’université de Bayreuth en Allemagne.

Ce panel a permis d’aborder la question du mariage sous les prismes coutumier, chrétien, notamment protestant, musulman sans oublier civil. Et s’il y a bien un point commun à ces mariages, c’est le consentement demandé aux futurs époux.
Le premier intervenant, Ali Komi, administrateur des affaires sociales a abordé la conception coutumière du mariage. Il a révélé qu’il existe plusieurs sortes de mariage coutumier au nombre desquels le mariage par don, le rapt, le mariage par lévirat et par sororat.

Et une des conditions à remplir pour le mariage coutumier, c’est l’accord des deux familles. Il y a aussi des étapes comme la présentation à la famille de la future mariée, ainsi que la cérémonie de dot. Pour M. Komi, au-delà des deux époux, le mariage coutumier est aussi une affaire de familles d’où le rôle important qu’elles jouent dans la célébration de ce mariage.

Les participants au panel n’ont pas hésité à poser des questions afin de comprendre les différentes conceptions du mariage.

Le pasteur Abel Sanou lui a abordé la conception chrétienne du mariage et des étapes à respecter. Il a rappelé que le mariage est une institution divine et une étape importante de la vie de l’être humain, c’est pourquoi avant de s’engager dans le mariage, il conseille aux futurs époux de prier pour demander la volonté de Dieu. C’est aussi l’un des conseils de l’imam Ismaël Tiendrébéogo qui demande aux musulmans de faire la prière de consultation avant de s’engager dans tout projet de mariage.

L’imam et le pasteur suggèrent également de s’observer mutuellement avant de s’engager définitivement dans un mariage qui est supposé être pour toute la vie et dont il n’est pas possible de divorcer chez les chrétiens comme le souligne le pasteur Sanou.

Les deux religieux se rejoignent sur le fait qu’avant de célébrer le mariage que ce soit au temple ou à la mosquée, il est nécessaire de passer par l’étape de la dot, donc du mariage coutumier. Et l’imam Tiendrébéogo de souligner que l’un des critères les plus importants pour choisir son conjoint est la religiosité de ce dernier et pas que sa beauté ou encore sa richesse ou sa noblesse.

Germaine Sebego/Linda, administratrice civile, a, elle abordé la question du mariage légal. Elle a rappelé qu’il est régi par le code des personnes et de la famille. Elle est revenue sur l’âge légal du mariage qui est de 20 ans pour l’homme et de 17 ans pour la femme, ainsi que sur les régimes matrimoniaux et ce qu’ils impliquent. Et si la communauté ou la séparation de biens est laissé à l’initiative des époux avec chacun ses avantages et ses inconvénients, l’imam Tiendrébéogo rappelle qu’en islam, la communauté de biens n’est pas permise parce que les biens de la femme lui appartiennent. Des époux musulmans qui veulent s’unir devant la loi, doivent donc automatiquement choisir la séparation des biens, ce qui n’est pas forcément le cas chez les chrétiens.

Dr Fernand Bationo, enseignant-chercheur au département de sociologie de l’université Joseph Ki-Zerbo.

Tout en déplorant la perception sociale du mariage légal, que certains considèrent comme facultatif ou étant l’apanage des fonctionnaires, des "bourgeois", Mme rappelle qu’il a plusieurs avantages. Au nombre desquels, des avantages fiscaux, une meilleure protection du conjoint survivant, une filiation protégée, le droit à la pension de réversion et en cas de divorce, personne n’est lésée. Elle plaide pour que le code des personnes et de la famille soit vulgarisé. Elle demande aussi que les leaders musulmans organisent des mariages collectifs comme c’est le cas dans les églises afin de permettre à un grand nombre de couples musulmans d’être aussi mariés selon la loi.

À en croire Dr Fernand Bationo, du département de sociologie de l’université Joseph Ki-Zerbo et membre du pôle d’excellence Africamultiple, le choix du thème : "mariage en contexte burkinabè : défis et perspectives" s’explique par le fait que mariage reste un élément important de la vie de l’être humain et qu’il soit coutumier, chrétien, musulman ou légal, on constate des changements sociaux au fil des années. « Il y a des changements sociaux, mais il y a une base commune à tous ces mariages », a-t-il laissé entendre. Il était donc nécessaire de revenir sur ces différentes conceptions du mariage.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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