Dans la matinée du vendredi 23 juin, plus de 300 femmes ont pris d’assaut l’amphithéâtre de l’INFPE de Ouahigouya pour témoigner leur engagement dans la culture de la paix et de la cohésion sociale. En effet, la région du Nord est affectée par la crise sécuritaire qui secoue le pays depuis plus de huit ans.

La région compte 218 695 Personnes déplacées internes (PDI) dont 115 903 femmes, selon le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR). Eu égard au nombre important de femmes (52,62%) et de leur nature pacifique, et face à cette situation conflictogène, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), sur financement de l’Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (SIDA), compte faire d’elles des porteuses et des promotrices de paix et de cohésion sociale.

Cette cérémonie a connu la participation des autorités administratives, coutumières, religieuses et associatives. Tour à tour, elles ont réaffirmé l’importance de l’engagement des femmes en faveur de la paix. Le bal des discours a été ouvert par la coordinatrice des femmes de la région du Nord, Hadja Djénéba Sodré/Sangarba. Elle a rappelé le rôle déterminant de la femme dans la gestion des tensions familiales, sociales et communautaires. Pour elle, il est temps de garantir aux femmes l’accès à l’éducation, aux soins de santé et au développement. Elle a aussi appelé à lever les obstacles qui endiguent le développement, l’épanouissement et la promotion sociale des femmes.

Sodre SANGARBA Djeneba coordinatrice régionale/Nord des femmes lors du lancement des activités de mobilisation et d’engagement

Quant à Laurent Guittey, chargé de projet et représentant la cheffe de mission d’OIM/Burkina, il a salué la mobilisation des femmes à cette cérémonie. Monsieur Guittey a souligné que l’OIM se tient aux côtés du gouvernement du Burkina Faso. Nouer le dialogue social et promouvoir la paix au Faso, tels sont des défis que l’OIM partage avec les autorités locales et les femmes de la région du Nord. Aussi, argue-t-il, l’Organisation internationale pour les migrations intervient dans sa stratégie pour essayer d’apporter un appui pour stabiliser la situation économique et sociale des personnes déplacées internes et le vivre-ensemble. Les femmes ont un rôle très décisif dans la promotion de la paix et l’OIM compte en profiter. En outre, dès la semaine prochaine, des sessions de formations seront administrées aux femmes sur leur rôle dans la prévention et la gestion des conflits, promet-il en concluant son propos.

Laurent GUITTEY, chef de projet OIM, représentant la cheffe de mission OIM/ Burkina

A son tour, le secrétaire général de la province du Yatenga, Pierre Claver Bansé, représentant le gouverneur du Nord, a salué la forte mobilisation des femmes de la région à cet évènement. Il a aussi salué le leadership de l’OIM dans son entreprise de promotion de la paix et de la cohésion sociale et appelé à bâtir des stratégies pour une cohabitation pacifique entre PDI et communautés hôtes.

Selon Pierre Claver Bansé, il est impératif dans cette situation d’identifier les enjeux et d’y apporter des solutions dans l’intérêt général des populations de la région et du Burkina Faso. C’est sur ces notes du secrétaire général de la province du Yatenga que les activités ont été lancées. Le reste de la journée a été réservée à des communications sur les violences basées sur le genre, le rôle des femmes dans la culture et le maintien de la paix, etc.

Photo de famille

C’est aux environs de 14h30 minutes que les activités de la première journée ont pris fin, et les participantes ont pris l’engagement de se retrouver au Centre hospitalier universitaire régional de Ouahigouya pour une journée de salubrité le lendemain.

Comme prévu et promis la veille, le samedi matin (24 juin), les promotrices de la paix et l’OIM ont respecté leur engagement en se rendant au Centre hospitalier régional. Tous les services ont été, dans la mesure du possible, nettoyés par ces femmes engagées. De la pédiatrie en passant par les urgences jusqu’à la morgue, les femmes ont rendu les lieux propres et confortables. Et selon leur coordonnatrice, madame Sodré, ces femmes sont venues aider à rendre les lieux propres et sains afin de soulager les malades.

Femmes en action au CHU pour la journée de salubrité

C’est une activité qui s’inscrit dans le cadre d’un projet de renforcement des capacités et de la résilience des femmes de la région du Nord pour soutenir la paix et la cohésion sociale, poursuit-elle. Cette activité est intergénérationnelle car elle réunit les femmes d’un certain âge et les jeunes filles, et cet acte est un signe de tolérance, de solidarité et de compréhension, conclut-elle.

Cette journée de salubrité enclenchée autour de 9h ce 24 juin 2023 a connu son dénouement en fin de matinée. Les activités de mobilisation et d’engagement se poursuivront dès le lundi 26 juin, à travers les sessions de formation à l’endroit des femmes par leur partenaire, l’OIM. 

Abdou-Azize Tao
Ouahigouya
Lefaso.net