Procès "Marcel Tankoano et autres" : « Le Burkinabè d’aujourd’hui, lui, est prêt à brûler son pays pour un épi de maïs », paraphrase le Procureur
L’audience du dossier "Marcel Tankoano et autres » a amorcé un autre virage à la reprise de ce samedi 24 juin 2023, avec les plaidoiries. C’est le Parquet, partie poursuivante, qui a donné le ton en démontrant, prévenu par prévenu, la pertinence des charges qui pèsent sur chacun et pour lesquelles, il est poursuivi. Une démonstration qui a abouti à l’évocation de "peines lourdes" de 60 mois d’emprisonnement ferme et des amendes pour neuf des dix prévenus (pour ces faits incriminés, la peine maximale est de 5 ans, c’est-à-dire 60 mois).
« Un grand homme de ce pays disait que certains Burkinabè étaient prêts à brûler leur pays pour chauffer leur tasse de thé. Mais moi, je dis, ça, c’était le Burkinabè d’avant. Pour le Burkinabè d’aujourd’hui, une tasse de café, c’est trop de luxe pour lui ; il est prêt à brûler son pays pour un épi de maïs », a paraphrasé le procureur, en guise de conclusion à la démonstration de la gravité des actes des prévenus.
Le ministère public demande au tribunal de rendre donc une décision qui est juste. « Nous ne voulons pas qu’on aggrave la peine, nous ne voulons pas qu’on diminue la peine », insiste le procureur qui fait un parallélisme des risques avec les évènements qui ont conduit au génocide au Rwanda (il n’a pas cité explicitement le pays). Un "petit acte", aidé par une radio qui a relayé un "faux message". Conséquence : plus de 800 000 morts en quelques mois, rappelle-t-il. Le procureur note qu’ici, au lieu d’une radio, ce sont les réseaux sociaux qui sont utilisés, "et là, ça va encore plus vite".
Dans les plaidoiries, seul le prévenu Souleymane Belem "bénéficie", d’une manière ou d’une autre, de clémence. « Souleymane Belem n’a aucun rapport avec les autres », écarte le Parquet. "Chef traditionnel", Souleymane Belem a, en cette nuit, fait trois vocaux (qu’il a balancés dans un groupe WhatsApp) pour demander une mobilisation chez le Mogho Naaba, le lendemain à 8h ou plus tard à 9h.
"Quand on écoute les audios, il ne dit pas d’aller défendre le palais, mais d’aller dire au Mogho Naaba que ça suffit (il avait antérieurement expliqué au tribunal que son appel visait à aller dire au Mogho Naaba d’inviter les autorités à faire en sorte que les injures à son égard cessent maintenant : ndlr)", rappelle le procureur.
Il conclut : « néanmoins, sur la base de ces audios, il a appelé à un attroupement, non suivi d’effets, des faits qui sont punis par la loi. Il y a mise en danger de la personne d’autrui, parce que son appel pouvait conduire à des affrontements ».
De ce fait, le ministère public demande qu’il soit condamné à six mois fermes et immédiatement déposé (il est le seul à ne pas être détenu). Signalons également qu’il ne comprend pas le français, tout son passage s’est fait à l’aide d’un traducteur.
Après le Parquet, c’est la défense qui entame sa phase de plaidoiries.
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 24 juin 2023 à 14:28, par Bebeto En réponse à : Procès "Marcel Tankoano et autres" : « Le Burkinabè d’aujourd’hui, lui, est prêt à brûler son pays pour un épi de maïs », paraphrase le Procureur
MESSIEURS LES JUGES
Tout le monde parle de la cohésion sociale et du vivre ensemble au Burkina. Mais dans la réalité, ce n’est que de l’hypocrisie pour beaucoup . Les masques de l’hypocrisie de certains sont en train de tomber. D’autres sont toujours bien camouflés avec leurs multiples masques.
La justice doit frapper très fort tous ces Burkinabè qui portent atteintes à la cohésion sociale et le vivre ensemble. La justice doit jouer sa part en nous garantissant le vivre ensemble, par une application rigoureuse de la loi.Tous les individus identifiés comme des fossoyeurs de la cohésion sociale et du vivre ensemble doivent subir la rigueur extrême de la loi. Cela pour nous éviter la récidive et aussi pour que d’autres Burkinabè ne soient pas embarqués dans de telles aventures, parce que les sanctions judiciaires sont molles et légères.
Messieurs les juges, tapez très fort pour que les échos du verdict soit entendu partout au Burkina, ce serait la meilleure dissuasion pour que chaque Burkinabè sache qu’il y a des lignes rouges à ne pas franchir.
On n’a trop parlé, il faut maintenant sévir par l’application rigoureuse de la loi
Le 24 juin 2023 à 18:20, par Amadoum En réponse à : Procès "Marcel Tankoano et autres" : « Le Burkinabè d’aujourd’hui, lui, est prêt à brûler son pays pour un épi de maïs », paraphrase le Procureur
Mr Bebeto je ne suis pas loin de penser comme vous.Des semi lettrés qui ont passé tout le temps à pourrir l atmosphère du pays. Minimum 18 mois et on aura la paix.
2. Le 24 juin 2023 à 18:00, par Le citoyen averti En réponse à : Procès "Marcel Tankoano et autres" : « Le Burkinabè d’aujourd’hui, lui, est prêt à brûler son pays pour un épi de maïs », paraphrase le Procureur
Les masques commencent à tomber. Tous ces gens montraient un visage de pacifistes qui cherchaient la cohésion sociale, le bon vivre ensemble et l’honnêteté dans ce que l’on fait. Mais dans la réalité ils étaient des loups sous la peau de mouton. Ici c’est l’exemplarité de la peine qui fera office de prévention et de dissuasion. Il faut châtier pour dissuader les autres terroristes à comprendre que seul l’intérêt général prime et que pour rien au monde on ne peut mettre impunément la vie d’un burkinabè en danger.
Pour ma part il faut même réviser la loi pour porter la sanction de ces faits à quinze ans de prison au minimum jusqu’à la perpétuité s’il le faut.
3. Le 24 juin 2023 à 19:19, par Ollo En réponse à : Procès "Marcel Tankoano et autres" : « Le Burkinabè d’aujourd’hui, lui, est prêt à brûler son pays pour un épi de maïs », paraphrase le Procureur
Il est très difficile de construire une nation sans un minimum de sincérité. Le faux et l’hypocrisie sont devenus une religion au Faso. Sinon comment comprendre que les chantres de la réconciliation nationale et du retour des exilés soient même cités dans une telle affaire.
4. Le 24 juin 2023 à 21:55, par HUG En réponse à : Procès "Marcel Tankoano et autres" : « Le Burkinabè d’aujourd’hui, lui, est prêt à brûler son pays pour un épi de maïs », paraphrase le Procureur
Certains burkinabés sont prets a tout pour avoir l argent. HUG dans bsa curiositébs s est aperçu que le prix du parking au 10 yaar est passer de 100 fr à 200 frcs sans raison.sauf que la féte est proche’