LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Burkina/Journée mondiale du rein : Le cas de la jeune fille et de l’enfant au menu de la 18e édition

Publié le mardi 13 juin 2023 à 22h45min

PARTAGER :                          
Burkina/Journée mondiale du rein : Le cas de la jeune fille et de l’enfant au menu de la 18e édition

L’Association burkinabè des dialysés et insuffisants rénaux (ABUDIR) célèbre en différé, ce 13 juin 2023 à Ouagadougou, la journée mondiale du rein au cours d’une conférence publique. Cette conférence publique se tient autour du thème « La santé rénale pour tous, se préparer à l’inattendu, soutenir les plus vulnérables : L’ABUDIR soutient l’enfant et la jeune fille dialysés ».

Pour décortiquer ce thème, trois spécialistes du domaine ont animé la conférence publique. Il s’agit de Dr Fatimata Diallo du CHU de Tengandogo, de Dr Hassan Traoré du CHU Yalgado Ouédraogo et de Dr Sébastien Ouédraogo du CHU de Bogodogo.

Ces trois spécialistes ont passé en revue les généralités sur la maladie rénale, notamment au Burkina Faso, la phase chronique, les défis et les perspectives dans la prise en charge.

Etudiants de l’Ecole nationale de santé publique suivant avec beaucoup d’attention la conférence publique sur la maladie rénale

Revenant sur la maladie rénale, le Pr Albert Ouédraogo, par ailleurs président de l’Association burkinabè des dialysés et insuffisants rénaux, a fait savoir qu’elle est devenue aujourd’hui l’une des causes de santé publique dans le monde. Tout en regrettant qu’au Burkina, comme dans d’autres pays d’Afrique, elle est une tueuse silencieuse, parce qu’on estime que près de 2% de la population, dont des enfants souffrent de la maladie rénale. « Alors que les capacités de prise en charge sont très faibles et non adaptées surtout aux enfants », a-t-il relaté. Tout en soulignant que c’est pourquoi organiser une journée au niveau mondial et national permet de sensibiliser les pouvoirs publics et la population en général, sur cette maladie qui ne fait pas du bruit mais qui, silencieusement, fait des ravages sur le plan social, économique, familial et individuel. La journée permet surtout aux malades de mieux se prémunir et mieux prendre en charge leur maladie afin que les choses se passent pour le mieux, a laissé entendre le président de l’ABUDIR.

Pr Albert Ouédraogo, président de l’Association burkinabè des dialysés et insuffisants rénaux

« Concernant la situation des enfants, nous n’avons pas de chiffres. Mais de plus en plus, les enfants en souffrent. Et les dispositifs qui sont là ne sont pas adaptés pour eux. Quand ils arrivent au niveau de la dialyse, le taux de décès est malheureusement élevé », regrette le Pr Albert Ouédraogo.

Toujours sur les chiffres concernant des enfants souffrant de la maladie rénale, le chef de service de néphrologie et hémodialyse au CHU Yalgado Ouédraogo, Gérard Coulibaly, a indiqué qu’il y a eu une étude réalisée à l’hôpital Charles de Gaulle et qui a fait ressortir que 3% des enfants admis au sein de l’hôpital avaient une insuffisance rénale et 1/3 d’entre eux avait une insuffisance rénale chronique, ce qui est énorme.

Nadine Kaboré, étudiante en science obstétricale à l’Ecole nationale de santé publique et participante

Fort heureusement, des dispositions sont prises pour que la péritomie soit mise en place au niveau de l’hôpital pédiatrique Charles de Gaulle, a dit Pr Albert Ouédraogo.

Pour faire face à la maladie, le docteur Hassan Ouédraogo du CHU Yalgado Ouédraogo, propose, entre autres, de faire des dépistages précoces, d’avoir une surveillance régulière des facteurs de risque cardio-vasculaire et une bonne hygiène de vie alimentaire.

Vue partielle des participants

L’organisation de cette journée en différé est par ailleurs une manière pour l’association d’attirer l’attention des pouvoirs publics et des populations sur la maladie et surtout le cas des enfants et celui de la jeune fille. La conférence publique a permis aux participants de connaître la maladie, comment la prévenir et surtout comment se fait la prise en charge au Burkina. Nadine Kaboré, étudiante en science obstétricale à l’Ecole nationale de la santé publique, fait partie de l’auditoire. Elle dit avoir appris beaucoup sur la maladie et comment s’en prémunir. Celle qui se prépare à devenir sage-femme dit avoir appris à connaître quels sont les signes que peut présenter une femme enceinte atteinte d’une insuffisance rénale.

Le Pr Gérard Coulibaly, chef de service de néphrologie et hémodialyse au CHU Yalgado Ouédraogo

Cette conférence publique a été aussi l’occasion pour l’ABUDIR de féliciter les autorités pour leurs efforts en matière de prise en charge des maladies rénales. Car selon son président, le Burkina a investi beaucoup en matière de prise en charge de la maladie rénale, même si des améliorations sont encore nécessaires. A titre d’exemple, dit-il, plusieurs pays africains plus nantis que le Burkina Faso ne fournissent pas la moitié de ce que le Burkina fait en matière de prise en charge des malades rénaux. Le pays injecte à peu près cinq milliards de francs CFA par an pour la prise en charge de la maladie rénale, même si toutes les 13 régions ne sont pas encore couvertes.

Yvette Zongo
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique