Cette visite a pour objectif de traduire la solidarité du gouvernement aux Personnes déplacées internes (PDI), aux communautés d’accueil ainsi qu’à l’ensemble des acteurs de gestion de la crise sécuritaire et humanitaire dans la région des Cascades. C’est également une occasion pour la délégation gouvernementale d’échanger directement avec les PDI et leurs hôtes pour recueillir leurs besoins et leurs suggestions, pour une meilleure prise en charge.

La délégation gouvernementale chez des personnes déplacées internes.

Selon les chiffres du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (Conasur), la région des Cascades accueille actuellement 1,2% des 1 999 127 personnes déplacées internes du Burkina. Les problèmes majeurs rencontrés par ces PDI sont entre autres l’absence de documents d’identité, l’insuffisance d’abris d’urgence, l’insuffisance de la réponse alimentaire, l’absence d’éclairage dans les sites d’accueil, le faible accès aux soins de santé, le faible accès à l’éducation, le chômage.

Monseigneur Lucas Kalfa Sanon, évêque de Banfora.

Pour la ministre de l’Action humanitaire, Nandy Somé/Diallo, présidente du Conasur, cette visite témoigne de la compassion et de la solidarité du gouvernement à l’égard de toutes ces personnes de la région des Cascades, contraintes de quitter leurs localités suite aux violences perpétrées par les groupes armés terroristes. Elle est également une reconnaissance du gouvernement pour les efforts fournis par tous les acteurs civils et militaires qui, inlassablement, se battent nuit et jour, parfois au péril de leur vie, pour sécuriser le territoire et apporter assistance et réconfort à ces valeureuses populations affectées par la crise.

Minata Koné, directrice et promotrice de SOTRIAB.

Aussi, au regard de la complexité de la crise, la ministre a invité les différentes autorités avec qui elle a échangé, à plus de professionnalisme dans les interventions, sur la base des trois piliers définis par le gouvernement : le nexus humanitaire-développement-paix/sécurité ; les interventions centrées sur la réponse d’urgence ; la préparation au relèvement et le relèvement.

Le présidium.

L’évêque de Banfora, monseigneur Lucas Kalfa Sanon, a pour sa part salué cette visite de la délégation gouvernementale qui est venue voir les efforts consentis afin que les déplacés se sentent soutenus. « Nous savons que beaucoup d’efforts sont faits ; mais souvent c’est l’information qui manque et c’est bon qu’on puisse se concerter pour être plus efficaces. C’est bien que madame la ministre soit venue avec différents départements du ministère et également celui de l’enseignement [ministère de l’Education nationale, ndlr] parce que ce sont les deux domaines les plus touchés », a-t-il souligné.

Les participants à la rencontre

Ayant eu l’opportunité d’échanger avec la délégation ministérielle, Minata Koné, directrice et promotrice de la SOTRIAB (Société de transformation industrielle de l’anacarde au Burkina Faso), a évoqué le manque d’emploi des femmes. Son usine qui emploie plusieurs femmes déplacées internes est à l’arrêt depuis décembre 2020. Ce qui a contraint ces femmes et les autres employés à rester pour l’instant à la maison. « C’est ce problème qu’on a posé à madame le ministre afin qu’elle voie comment nous donner un coup de pousse pour nous permettre de reprendre nos activités. Elle a dit avoir pris note et [promis de] nous revenir après », a-t-elle confié.

Nandy Somé/Diallo, ministre de la Solidarité nationale et de l’Action humanitaire.

Haoua Touré
Lefaso.net