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Dédougou : Des acteurs des médias et de la société civile formés au référencement des cas de violences basées sur le genre

Publié le vendredi 21 avril 2023 à 19h34min

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Dédougou : Des acteurs des médias et de la société civile formés au référencement des cas de violences basées sur le genre

Les 18 et 19 avril 2023, la direction régionale en charge de la santé de la Boucle du Mouhoun, avec son partenaire Pathfinder, a organisé un atelier de formation au profit des acteurs des médias, des membres des structures associatives de femmes, des religieux et des coutumiers. Ces différents acteurs, venus des régions du Sud-Ouest et de la Boucle du Mouhoun, ont été formés aux mécanismes d’identification, de dénonciation et de référencement des cas de Violences basées sur le genre (VBG).

699 cas de Violences basées sur le genre (VBG) ont été enregistrés dans la Boucle du Mouhoun en 2022 par la direction régionale en charge du genre. Cette révélation a été faite par l’inspecteur d’éducation spécialisée à ladite direction, Romaric Toé, au cours de l’atelier de renforcement des capacités des acteurs de médias et des autorités régionales du Sud-Ouest et de la Boucle du Mouhoun sur l’identification, la dénonciation et le référencement des cas de survivantes de VBG. Formateur au cours de la session, Romaric Toé a laissé entendre que ces données représentent seulement un échantillon de la réalité, car « les populations sont toujours réticentes à dénoncer les cas de VBG auprès des services techniques ».

Selon Saïdou Dipama, la problématique des VBG est généralement moins discutée dans la communauté

Cet état des lieux a fait dire à Saïdou Dipama, spécialiste plaidoyer à Pathfinder, que les VBG ont toujours la peau dure dans les communautés. Une prévalence, selon lui, qui trouve son explication dans le domaine culturel, la méconnaissance des mécanismes de dénonciation et certainement la stigmatisation. « Le sexe est tabou et le plus souvent, c’est une honte pour la victime et son entourage de pouvoir évoquer la question. En plus du fait que c’est tabou dans la communauté, les populations stigmatisent ou bien ne sont pas dans le sens de l’écoute, de sorte à garder la confidentialité autour du problème de la victime. Les populations n’ont pas aussi l’information sur la dénonciation, à qui s’adresser ou s’orienter pour résoudre le problème », a-t-il précisé.

Or, les VBG entrainent généralement des conséquences sur les plans psychologique, mental et physique chez les victimes, foi de M. Dipama. A l’en croire, rien n’est plus normal pour la direction régionale en charge de la santé que d’œuvrer au renforcement des capacités des acteurs et des cadres de lutte contre ces pratiques silencieuses et « hautement » nuisibles aux droits de la personne humaine.

Les participants sont priés de propager le message à travers des séances de sensibilisation pour les uns et des productions journalistiques pour les autres

C’est d’ailleurs dans cet élan que s’inscrit la session de formation dont le but, selon les dires de Saïdou Dipama, est d’identifier des « champions » qui, au niveau de la communauté, vont rester à l’écoute des victimes de VBG et les référencer aux services techniques nécessaires afin de rendre beaucoup plus adéquate la prise en charge.

Il est donc attendu de la vingtaine d’acteurs formés, leur implication active dans la prévention et la lutte contre les VBG au sein de leurs communautés respectives. « Soyez des personnes ressources, au sein de la communauté, qui vont orienter. Si vous avez l’information au sein de votre communauté, vous pouvez diriger les personnes qui sont victimes vers les services techniques comme l’action sociale, la santé », a suggéré le spécialiste plaidoyer.

Pour lui, quand il y a violence ou viol par exemple, il est indiqué de faire automatiquement le test de dépistage ou l’examen de détection avant d’aller à la justice. Une chose que beaucoup de personnes ignorent, dit-il, avant d’ajouter que ces dernières ont nécessairement besoin d’orientation et de conseils.

Yacouba SAMA

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