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Transition politique au Burkina : Les actions prioritaires coûteront plus de 7600 milliards de FCFA

Publié le mercredi 12 avril 2023 à 11h29min

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Transition politique au Burkina : Les actions prioritaires coûteront plus de 7600 milliards de FCFA

Les députés de l’Assemblée législative de transition (ALT) se sont réunis dans l’après-midi de ce mardi 11 avril 2023 en séance plénière, portant présentation du Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PASD). Une séance présidée par le président de l’ALT, Dr Ousmane Bougouma en présence de plusieurs membres du gouvernement.

Le gouvernement par la voix de la ministre déléguée chargée du budget, Fatoumata Bako/Traoré, a présenté le plan d’action pour la stabilisation et le développement (PASD) aux députés de l’Assemblée législative de transition (ALT). La présentation du plan d’action pour la stabilisation et le développement 2023-2025 n’a pas été suivie de vote, juste des questions et commentaires des députés en vue de son amélioration.

Face aux députés, Fatoumata Bako/Traoré a passé en revue les grandes lignes de ce plan d’action, en déclinant les orientations et les ressources qu’il faut mobiliser pour son financement. Ce document d’orientation se présente comme la boussole de l’action gouvernementale, l’instrument d’opérationnalisation des actions prioritaires de la transition en cours au Burkina Faso. Il précise les réformes et les investissements à mettre en œuvre prioritairement afin d’opérationnaliser les missions de la transition, selon Fatoumata Bako/Traoré.

Fatoumata Bako/Traoré, ministre déléguée chargée du budget a rassuré que toutes les préoccupations des députés et tous les autres secteurs de développement seront pris en compte dans l’amélioration et la mise en œuvre du PASD

Adopté en conseil des ministres le 25 janvier 2023, ce plan d’action présenté par le gouvernement de la transition d’Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambéla s’articule autour de quatre piliers stratégiques. Il s’agit de la lutte contre le terrorisme et la restauration de l’intégrité territoriale, la réponse à la crise humanitaire, la refondation de l’Etat et l’amélioration de la gouvernance et enfin la réconciliation nationale et la cohésion sociale.

Sur le premier pilier, il s’agit de recruter et équiper conséquemment les FDS et VDP, construire de nouvelles infrastructures de sécurité, renforcer les outils de renseignements et procéder à une réorganisation du dispositif sécuritaire du pays, prévenir la radicalisation et l’extrémisme violent, assécher les sources d’approvisionnement des groupes armés terroristes en ressources de tout genre, interdire l’importation des motos de grosses cylindrées, renforcer le suivi des transactions financières ainsi que l’approvisionnement en hydrocarbures, etc. « Dans le cadre de cette lutte, les actions engagées ont déjà permis de démanteler cinq circuits informels de commercialisation de motos et 12 circuits informels de commercialisation de produits pétroliers », a indiqué la ministre déléguée chargée du budget.

Les membres du gouvernement présents à cette séance plénière

La crise sécuritaire a imposé au Burkina Faso, un défi humanitaire sans précédent avec 1 938 192 personnes déplacées internes en janvier 2023, selon les chiffres du SP/CONASUR. « Face à ce chiffre important de personnes contraintes de quitter leurs lieux de résidence, il est impérieux d’apporter une réponse urgente, efficace et efficiente à la crise humanitaire », a laissé entendre Fatoumata Bako/Traoré. Selon elle, le coût du plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables est estimé à 281 milliards de FCFA sur la période 2023-2025. Il s’agira de poursuivre la distribution de vivres aux ménages affectés par la crise alimentaire et de renforcer la prise en charge nutritionnelle des enfants frappés par la malnutrition, poursuivre la stabilisation des territoires sous la menace du terrorisme à travers la mise en place de nombreux projets, etc.

Dans le troisième pilier, le gouvernement de la transition veut promouvoir la bonne gouvernance et lutter contre la corruption, engager des réformes politiques, administratives et institutionnelles en vue de renforcer la culture démocratique et consolider l’Etat de droit, assurer l’organisation d’élections libres, transparentes et inclusives, etc. Il s’agit notamment de la modernisation de l’administration avec la poursuite des processus de dématérialisation, la bonne gestion du patrimoine de l’Etat, la neutralité de l’administration publique et le renforcement de la méritocratie, la réforme du dispositif de financement de la décentralisation, etc. A cet effet, le plan a prévu la réalisation d’audits de gestion des ressources et biens des institutions et départements ministériels et ambitionne renforcer l’indépendance de la justice et améliorer son accessibilité aux populations, selon la ministre déléguée chargée du budget.

Les députés présents à cette séance de présentation du plan d’action pour la stabilisation et le développement

Le quatrième pilier porte sur le chantier de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Selon la ministre déléguée chargé du budget, Fatoumata Bako/Traoré, les effets de ce pilier contribueront à recoudre le tissu social et rétablir le mieux-vivre ensemble mis à mal par les préjugés, les rancœurs, les accusations et l’injustice. « Les actions programmées porteront essentiellement sur l’amélioration de la gouvernance des affaires religieuses et coutumières pour minimiser les risques de tensions communautaires, la prévention et la gestion des conflits communautaires et intercommunautaires, la poursuite de la réconciliation de façon générale », soutient-elle.

Selon la ministre déléguée chargée du budget, Fatoumata Bako/Traoré, le coût global de ce plan s’élève à 7 673 milliards de FCFA avec notamment 40,3% de financements sur ressources propres et 38,8% via des sources extérieures. Le besoin de financement est estimé à 29, 7% du coût total et sera couvert avec l’accompagnement du secteur privé et des partenaires au développement, selon la ministre. Dans ce sens, le gouvernement prévoit d’actionner les différents leviers de financements comme la poursuite de la numérisation des prestations de recouvrement, l’élargissement de l’assiette fiscale, le renforcement de la lutte contre l’incivisme fiscal et la fraude, etc.

Selon la ministre déléguée chargée du budget, les différentes actions de ce plan sont réparties entre les différents ministères et les collectivités territoriales qui les mettent en œuvre en partie avec l’appui des partenaires au développement, qu’ils soient institutionnels ou privés.

Dr Ousmane Bougouma, président de l’ALT a présidé la séance du jour

La présentation du plan d’action pour la stabilisation et le développement a été suivie de nombreuses questions et de commentaires des différents groupes parlementaires, visant l’amélioration dudit plan. Des questions portant entre autres sur la défense et la sécurité, la sécurisation des zones frontalières, le budget alloué au secteur de la justice, la réinsertion sociale des détenus, l’équipement et la formation des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), la résolution du problème des zones d’habitats spontanés, le complexe des pupilles de la nation, la santé mentale et le genre, etc.

Tout en rappelant que la plus grande priorité du gouvernement est la sécurisation du territoire national, la ministre déléguée en charge du budget, représentant le Premier ministre, dans ses réponses, a rassuré que les autres secteurs ne seront pas en reste.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 avril 2023 à 08:39, par Okpayielo En réponse à : Transition politique au Burkina : Les actions prioritaires coûteront plus de 7600 milliards de FCFA

    Bonjour chers amis internautes.
    Félicitations pour le gros travail accompli par les députés de l’ALT !
    Je reste cependant un peu sur ma faim : ce plan d’action dénote seulement une volonté de survie. C’est tout juste existentiel.
    Quelle capacité d’anticipation (sur tous les plans) y est développée ?
    Creusons davantage en termes d’anticipation, en particulier sur des actions de développement. Selon moi, cet aspect seul est la base de toute réconciliation nationale et de stabilisation au lieu d’un discours politicien peu impactant jusqu’ici.
    Les régions déstabilisées ont besoin de développement, pas seulement Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.
    La Patrie ou la mort, Nous vaincrons !

  • Le 13 avril 2023 à 11:08, par kwiliga En réponse à : Transition politique au Burkina : Les actions prioritaires coûteront plus de 7600 milliards de FCFA

    "consolider l’Etat de droit, assurer l’organisation d’élections libres, transparentes et inclusives, etc" n’est-ce pas incompatible avec une grande partie du reste de vos projections, notamment avec "PASD... 2023-2025". Heu, vous avez conscience que 2025, c’est après le premier juillet 2024 ?
    Vous pensez que ça va bien passer avec la CDEAO, et tous les autres d’ailleurs ?
    Hum, encore une fois, je suis un peu perdu...
    Bon, le cout du plan de Kyelem : "7 673 milliards de FCFA avec notamment 43,3% de financements sur ressources propres et 38,8% via des sources extérieures."
    43% sur ressources propres : environ 3 300 milliards
    Le budget de l’état : environ 2 500 milliards
    PIB total du Burkina : environ 12 000 milliards.
    Fin de la transition : Juillet 2024.
    - Combien de taxes supplémentaires seront nécessaires pour financer 3 300 milliards, sur les 15 mois restants, en sachant que le budget de l’état (largement déficitaire) est de 2 500 milliards ?
    - Sinon, combien de temps devra durer la transition ? 2025, 2030, 2035,... à vie ?
    - Quelle source extérieure financera les 38.8%, en sachant que "les nous autres", on veut être souverains et que "le sale argent de l’impérialisme", on n’en veut pas, notre façon de gérer les relations diplomatiques, en étant symptomatique. La grande Rissie, l’Iran, la Corée du Nord,...?
    - Elargissement de l’assiette fiscale, ok, mais plus précisément comment ? En faisant payer les pauvres et les classes moyennes, comme vous le faites en ce moment, en taxant les bières, sans toucher aux whisky et au champagne ? En évitant de vous attaquer aux riches et aux puissants ? Où est le sankarisme ?
    - 43,3% + 38,8% = 82.1%. Quelle mystérieuse source, ni ressource propre, ni source extérieure, va financer les 17.9% restants.
    Bon, mais je m’embrouille peut-être avec les chiffres, ou j’ai de mauvaises données ?
    Si quelqu’un peut m’apporter un éclairage, merci d’avance !
    PS : Si c’est juste pour me traiter d’apatridevaletlocalvenduàlimpérialisme..., sans apporter aucun éclairage à mes interrogations, vous pouvez vous abstenir, il y a déjà bien longtemps que j’ai admis être un apatridevaletlocalvenduàlimpérialisme...

    • Le 13 avril 2023 à 21:59, par Kogleweogo De Amerik En réponse à : Transition politique au Burkina : Les actions prioritaires coûteront plus de 7600 milliards de FCFA

      Merci mon frere. Enfin quelqu’ un qui reflechit. C est une copie pale de ce que Salif Diallo voulait faire. Emprunter de facon considerable pour relancer tous les secteurs economiques et sociaux du Burkina. Mais en son temps, on avait la democratie, on pouvait emprunter et on sortait d’ une transition docn les bailleurs voulaient nous aider. Avec ces revolutionnaire du dimanche, et les activistes qui font la danse du ventre autour du gouvernment, personne n empruntera ni ne donnera une telle somme au Burkina. La Russie est embourbee en Ukraine et l economie interne ne peut generer une telle somme en impots. On ne peut pas lever plus du double de notre budget en un an par un gouvernment illegitime. C est du reve. Chacun plane dans ce gouvernement.

  • Le 13 avril 2023 à 17:11, par Kogleweogo De Amerik En réponse à : Transition politique au Burkina : Les actions prioritaires coûteront plus de 7600 milliards de FCFA

    Quand on ne connait pas l argent, on fait des previsions bete bete comme cela.

  • Le 14 avril 2023 à 08:24, par kwiliga En réponse à : Transition politique au Burkina : Les actions prioritaires coûteront plus de 7600 milliards de FCFA

    Bonjour Kogleweogo De Amerik,
    Merci de votre lucidité. Il semble hélas qu’en ces temps troublés, nous soyons de moins en moins nombreux à ne pas être aveuglés par les phares de la dictature qui s’installe.

  • Le 14 avril 2023 à 11:27, par Kladjou En réponse à : Transition politique au Burkina : Les actions prioritaires coûteront plus de 7600 milliards de FCFA

    Il y a trop d’experts en tout genre sur cette plateforme bon sang, des clé passe-partout. Ils connaissent tout critique tout sans apporter à jamais de solution crédible à tel point qu’on se pose bien de questions leur sérieux. Ils oublient que ce sont des cadres de très haut niveau qui ont planché plus de 3 mois sur ces dossiers. Quand vous dites par exemple que les bailleurs ne nous soutiendront pas, de quels bailleurs parlez-vous ? Est-ce que vous savez que la banque mondiale est entrain de finaliser certains accords de projets inscrits dans ce budget ? La Banque Mondiale vent de l’argent à qui peut acheter. la BID, la BOAD, la Chine qui est l’un des grands bailleurs de projets structurants au monde se moquent de tout ce que vous racontez ; ce sont les gens de l’OCDE endettés actuellement qui nous pompent l’air avec leurs histoires de légitimité ou pas. Quittez dans ça et laissez le gouvernement mettre en oeuvre ses projets. L’Etat est une continuité ; vous prendrez là ou ils auront laissé quand le peuple vous aurez confié son destin en juillet 2024. Savez-vous que le Burkina n’a pas reçu autant d’appui financier de l’OCDE que pendant la révolution d’aout 1983 qui était pourtant un gouvernement inélégitime ?
    Arrêtez de nous pomper l’air maintenant. Si une élection pouvait légitimer un gouvernement, Rock après avoir été élu par un coup KO n’aurait pas été déposé, dans l’indifférence totale, IBK n’aurait pas été déposé dans la liesse populaire. Ces bailleurs le savent bien et c’est pourquoi ils ne suivent pas vos fameux bailleurs donneurs de leçon qui bénéficient des prébendes de vos fameux gouvernements corrompus soit disant légitimes .

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