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24e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo : "Nous avons bon espoir que le dossier soit jugé dans le courant de l’année 2023" Chrysogone Zougmoré

Publié le mardi 13 décembre 2022 à 22h25min

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24e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo :

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants », disait Jean d’Ormesson. Ce mardi 13 décembre 2022, le Collectif des organisations démocratiques de masses et partis politiques n’a pas manqué de manifester sa peine 24 ans après le drame de Sapouy, qui a mis fin à la vie du journaliste émérite Norbert Zongo et ses compagnons d’infortune. En ce début de matinée, parents, amis, élèves, ministres de la communication et du travail, etc., se sont retrouvés au cimetière municipal pour se recueillir sur la tombe de ces derniers dont le crime reste impuni, 24 ans après.

C’est autour de 7h30 qu’une centaine de personnes, grelottant toujours dans cette fraîcheur du mois de décembre, se sont retrouvées sur le site du "boulevard des allongés" de Gounghin, pour se recueillir sur la tombe de Norbert Zongo et ses compagnons d’infortune, 24 ans après leur tragique assassinat sur la route de Sapouy. En effet, « le 13 décembre 1998, Norbert Zongo, journaliste émérite, patriote et démocrate, est tombé sous les balles assassines de tueurs encagoulés mais, surtout lâches. Depuis, les commanditaires de son assassinat et ses assassins ont pu mesurer la détermination du peuple à les traquer et à les traîner devant la justice. Ils ont certes réussi à endeuiller des familles, le monde de la presse et le pays réel, mais ils n’ont guère réussi à effrayer, ni à faire taire les journalistes, les défenseurs de la liberté de la presse, les défenseurs des droits humains et les démocrates », a souligné Guézouma Sanogo, président de l’Association des journalistes du Burkina.

« Sept ans après la réouverture du dossier Norbert Zongo, les Burkinabè désespèrent toujours de connaître la vérité sur la quadruple assassinat de Sapouy », Guézouma Sanogo

Auprès de la tombe de leur être cher, ce fut l’occasion pour l’Association des journalistes du Burkina d’évoquer l’actualité du pays, fortement marquée par les deux coups d’Etat perpétrés en l’espace de huit mois et qui ont tous été justifiés par l’exacerbation du phénomène de l’insécurité, entaché par la corruption qui vient malencontreusement compromettre la réussite de la libération du territoire. Par ailleurs, la question de la liberté d’expression n’est pas restée sur le bas-côté.

Guézouma Sanogo a déploré le fait que le pays ait renoué avec ses vieux démons car, certains par leurs agissements, ne manquent pas de denier le droit de parole aux autres. « Des journalistes et des défenseurs de la liberté d’expression et de la presse se retrouvent sous des menaces pour avoir osé critiquer le prince du jour. Des loubards prennent à partie des manifestants jusqu’en face de poste de sécurité et devant des agents de sécurité, sans que cela ne les émeuve. Une chape de plomb pour ainsi dire s’abat sur les journalistes et les défenseurs de la liberté d’expression et de la presse », regrette-t-il.

Des gerbes ont toutes été déposées sur la tombe des disparus et un hommage a été rendu aux hommes morts pour la liberté d’expression

Sans grande surprise, s’est aussi invitée à l’ordre du jour, l’épineuse question du dossier judiciaire qui, jusque-là, semble stagner. A ce sujet, Chrysogone Zougmoré, président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples répondra en ces termes : « A la requête de la Cour européenne des droits de l’homme via le gouvernement français, le gouvernement a répondu à la question de savoir si le Burkina offrait les garanties d’une bonne administration de la justice pour accueillir le présumé commanditaire des assassinats du 13 décembre, en la personne de François Compaoré. Nous avons approché le gouvernement pour en savoir davantage. Il nous a fait comprendre qu’il y a eu une suite, mais sans nous préciser pour autant le contenu de cette suite.

« Nous avons enregistré de très grandes victoires d’étapes à travers les dossiers Thomas Sankara et Boukary Dabo. Cela fait 24 ans que nous sommes sur le dossier Norbert Zongo. Il n’y a donc pas à désespérer que ce dossier puisse connaître un dénouement très bientôt », Chrysogone Zougmoré

Au début de cette année 2022, il y a eu des remous notamment avec RFI, qui nous a dit qu’à cette demande de garantie, le gouvernement burkinabè n’avait pas réagi. Nous avons adressé une correspondance en date du 2 mai 2022 au ministre de la justice de l’époque qui était Me Barthélemy Kéré. Ce dernier nous a assuré que la réponse avait été donnée à la Cour européenne. Nous attendons donc qu’elle nous dise ce qui sera fait quant à l’évolution de ce dossier là et nous avons bon espoir que le dossier soit jugé dans le courant de l’année 2023 ».

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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