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Burkina : Ce qu’il faut retenir de la Déclaration de politique générale du Premier ministre

Publié le dimanche 20 novembre 2022 à 22h32min

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Burkina : Ce qu’il faut retenir de la Déclaration de politique générale du Premier ministre

A l’instar des précédents Premiers ministres du Burkina Faso, Me Apollinaire Kyelem de Tambela a sacrifié à la traditionnelle Déclaration de politique générale (DPG), le samedi 19 novembre 2022. Un exercice qui a convaincu les députés de l’Assemblée législative de transition (ALT), qui l’ont l’adoptée par 64 voix pour, quatre contre et une abstention. Retour sur certains axes majeurs de cette DPG.

D’emblée, le chef du gouvernement, Me Apollinaire Kyelem de Tambela, a prévenu les membres de l’ALT qu’il ne va pas prononcer un discours protocolaire. « Je ne suis pas venu égrainer un chapelet de promesses. Je suis venu vous demander, tout au long de votre mandat, de donner au gouvernement les moyens d’action pour répondre aux aspirations du peuple burkinabè », a-t-il débuté.

Ainsi, le Premier ministre a donné le ton. La sécurité est la priorité des priorités de ce « gouvernement de combat ». Du côté du pouvoir législatif, les députés sont en mission et ils ne sont pas des « députés de gestion », a clarifié Me Apollinaire Kyelem de Tambela. « L’essentiel des moyens sera orienté vers la sécurisation du territoire et des populations. Moyens matériels et financiers, aussi bien qu’humains, culturels et spirituels ».

En plus du terrorisme, le chef du gouvernement a fait mention de l’insécurité qui existe dans les cités, les rues et les familles, qui menacent le vécu quotidien des Burkinabè. « Le gouvernement veillera à une meilleure appropriation du code de la route par les citoyens et à une application rigoureuse des différents textes encadrant la circulation routière », a-t-il signalé. Et d’ajouter que le code de la route sera enseigné dès l’école primaire.

Ne pas fermer les yeux sur nos réalités

Comme annoncé dès le premier contact avec le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, le deuxième objectif de ce gouvernement est le « bien-être des Burkinabè ». Selon le Premier ministre, « la paix sans le développement est une paix fragile. Elle pourrait être perturbée par n’importe quel évènement, si insignifiant soit-il ».

Ainsi, Me Apollinaire Kyelem de Tambela et son équipe comptent mettre en place des mesures concrètes, incitatives et d’orientation. « Nous ne pouvons pas assurer le bien-être de la majorité si nous fermons les yeux à nos réalités, tout en les gardant grand ouverts sur celles des autres », a-t-il insisté.
Pour ce faire, les domaines de l’agriculture, l’élevage, les infrastructures routières et ferroviaires, la santé, l’éducation, la culture, le sport et l’organisation sociale vont connaître de nouvelles orientations pour un Burkina Faso plus prospère.

Lutter contre la corruption

Le troisième et dernier objectif de ce gouvernement étant l’amélioration du système de gouvernance, Me Apollinaire Kyelem de Tambela demande aux Burkinabè d’« oser inventer l’avenir », en citant Thomas Sankara. Pour ce faire, le Premier ministre appelle à une « refondation de la société ».

« Il ne saurait y avoir de cohésion sociale dans une société gangrénée par la corruption », a déclaré le chef du gouvernement. Il a indiqué que la corruption crée des inégalités qui ne trouvent pas leurs justifications dans l’application des lois. C’est pourquoi, le Premier ministre invite toute personne ayant connaissance d’un fait de corruption établi à le porter à la connaissance des autorités compétentes.

En plus de la corruption, l’actuel gouvernement veut s’attaquer à la crise foncière. « Ces dernières années, la spéculation foncière a pris une ampleur considérable en milieu urbain, et surtout en milieu rural », a reconnu le Premier ministre. Comme solution, il prévoit un recensement, afin « d’y mettre de l’ordre ».

Lire aussi Tensions foncières et de logements au Burkina : Une réalité qui défie les gouvernements

« Outre l’éducation à la citoyenneté et la lutte contre la corruption, il nous faut repenser notre système politique », a recommandé le chef du gouvernement. « Si le temps le permet », selon Me Kyelem de Tambela, son gouvernement va mettre en chantier l’élaboration d’une Constitution innovante fondée sur les réalités historiques, culturelles et sociales du Burkina Faso.

La décentralisation effective, la réduction du train de vie de l’État, la réorganisation de l’armée et la politique étrangère sont, entre autres, les autres chantiers de ce gouvernement.

Lire aussi Burkina : « Il ne sera pas question de nous laisser dominer par un partenaire, qui qu’il soit », dixit le Premier ministre Kyelem de Tambela

Synthèse de Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 21 novembre 2022 à 09:18, par Alpha2025 En réponse à : Burkina : Ce qu’il faut retenir de la Déclaration de politique générale du Premier ministre

    J’interviens encore au sujet de la position de nos autorités sur la présence française. Après les manifestations du 18 novembre non autorisées qui n’ont pas eu le traitement que prévoit la loi, le PM reconnait que les français sont au Burkina en vertu d’accords, et qu’ils interviennent à la demande des autorités burkinabè. Mais en même temps, il pointe l’inefficacité de cette présence française qui depuis 2015, n’arrive pas à fournir des informations sur la position et les déplacements des jihadistes. Là le PM fait dans un populisme qui me déçoit. Ce pays est le nôtre. Si nous ne sommes pas en mesure d’obtenir les renseignements dont nous avons besoin, pointons notre propre inefficacité, et non celle des autres sur des missions que nous ne leur avons pas confié. Maintenant, si nous voulons, comme les Maliens, accuser les français de complicité avec les terroristes, eh bien, faisons le en étalant nos arguments. C’est plus constructif que ce langage ambigu auquel Mtre KYELEM ne nous a pas habitué.

    • Le 22 novembre 2022 à 10:35, par ralbol En réponse à : Burkina : Ce qu’il faut retenir de la Déclaration de politique générale du Premier ministre

      "....en étalant nos arguments". Mais vous rêvez ! Regardez le Mali qui ne cesse d’aboyer mais qui, retenu par la Russie qui est effrayée par la vérité des faits (ex : ce sont des cadavres de Hombori qui ont été enterrés à Gossi et wagner était présent à Hombori) n’exhibera JAMAIS ses "preuves.
      Il faut que la France ferme sa base de Ouaga puis, vaille que vaille, roulez jeunesse.

  • Le 21 novembre 2022 à 11:35, par Utam’si En réponse à : Burkina : Ce qu’il faut retenir de la Déclaration de politique générale du Premier ministre

    La parole est douce comme du miel quand elle fait sortir ce qu’on veut entendre. Mais c’est l’action qui donne le sens à la parole et qui trace son chemin.

  • Le 21 novembre 2022 à 18:22, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina : Ce qu’il faut retenir de la Déclaration de politique générale du Premier ministre

    Étrange que le passage explosif n’ait pas été analysé, alors que c’est une provocation gravissime qui va probablement isoler dangereusement le Burkina Faso.
    Je cite :

    « D) La politique étrangère
    37- Le Burkina Faso reste un pays ami pour tous les pays qui acceptent son amitié. Notre ambition est de renforcer les liens d’amitié avec tous les pays pour le bonheur des peuples qui ne cherchent qu’à mieux se connaître. Nous attendons cependant de chacun de nos partenaires qu’il soit loyal avec nous. Nous souhaitons donc une coopération sincère et franche. Nous pensons, peut-être à tort, que certains partenaires n’ont pas toujours été loyaux .

    Comment comprendre que le terrorisme gangrène notre pays depuis 2015, dans l’indifférence, si ce n’est avec la complicité de certains de nos prétendus partenaires. Où trouvent-ils les armes, les munitions, le carburant, l’argent qu’ils ont à profusion ? Comment des pays qui ont le contrôle de l’espace, avec des moyens modernes de détection, ne peuvent-ils pas, s’ils sont nos vrais amis, nous donner les renseignements nécessaires sur les agissements et les mouvements de ces terroristes ? ».

    Quand on se permet des accusations sournoises, perverses et sans preuves, c’est qu’on veut rompre définitivement.
    AINSI SOIT IL !

    Que le vœu de rupture de la dictature burkinabè soit exaucé, et vite, je payerai moins d’impôts...

  • Le 22 novembre 2022 à 11:06, par shalom En réponse à : Burkina : Ce qu’il faut retenir de la Déclaration de politique générale du Premier ministre

    M. HELIE
    Vous semblez à chaque fois dans vos posts vouloir faire la morale aux dirigeants africains alors que vous n’ignorez pas l’origine du terrorisme qui frappe le Sahel depuis 2012. Si votre nabot de président Sarkozy aidé par l’OTAN n’avait pas décidé de régler des comptes personnels à Kaddafi, nos pays seraient toujours en paix. Les peuples africains n’ont aucun problème avec le peuple français mais ils reprochent beaucoup de choses aux dirigeants français depuis la colonisation jusqu’à ce jour. C’est donc la politique impérialiste, néocoloniale de la France qui est décriée.
    Si le Premier ministre burkinabè soupçonne la France de jouer un double jeu vis-à-vis de sa gestion du problème du terrorisme, c’est certainement sur la base de faits, de gestes.

  • Le 23 novembre 2022 à 03:48, par N ew Yorkais En réponse à : Burkina : Ce qu’il faut retenir de la Déclaration de politique générale du Premier ministre

    On n’ est pas sorti de l auberge. Les apprentis sont aux affaires. Ils disent une chose et son contraire, ils naviguent a vue, Ils font semblent se fier aux charlatans, et chient la ou ils mangent. On est biscuit.

  • Le 23 novembre 2022 à 11:55, par Popol En réponse à : Burkina : Ce qu’il faut retenir de la Déclaration de politique générale du Premier ministre

    Mr HELIE ,

    Par votre posture arrogante et "donneur de leçons" ,vous sous-estimez et méprisez le peuple burkinabè...

    "On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps." disait Abraham Lincoln

    "Tuez Sankara , d’autres Sankara naitrons".....disait-il
    Vous n’avez pas pu/su anticiper cela. alors souffrez que Le monde change....l’Afrique change...le Burkina change.

    Si la France n’a rien à se reprocher et ne fait pas partie des partenaires dont le PM parle, eh bien qu’elle ne se sente pas morveuse....

    A bon entendeur...

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